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lundi 12 mars 2012
Sur les pas du Christ au Sud-Liban
jeudi 1 mars 2012
Tyr et son patrimoine chretien
Au service de la diversité culturelle
La Cite de Tyr, au sud du Liban actuel, a connu le message chrétien du temps même du Christ et de ses premiers Apôtres et disciples. Les écrits évangéliques et les Actes des Apôtres lui consacrent plusieurs épisodes confirmant son caractère comme berceau du Christianisme et foyer du pluriculturalisme et religieux. Elle avait occupe déjà une place cosmopolite ( on dirait globalisante ) entre les 12 eme et 4 eme siècles avant J.C, notamment par son rayonnement culturel et son influence maritime. Le livre d'Ezéchiel (7eme S. avant J.C.) nous donne une description parlante du niveau de gloire atteint par la cite de Melcart. Quand, dans le monde habité ( l'œcouméné), à l'exception de l'Egypte et de la Mésopotamie bien sur , dominait le modèle du village, Tyr offrait déjà le modèle de la Cite Démocratique avec son système gouvernemental.
L'historien Paul Morand décrit ainsi Tyr et Sidon : « ces deux villages de pécheurs furent une fois toute l'histoire du monde. L'essence de l'esprit méditerranéen, de la science venue de Chaldée, l'art décoratif, l'industrie et le commerce de la race blanche vécurent sur ces deux promontoires, deux mille ans avant le Christ »
Bien qu'elle connaisse très tôt l'enseignement du Maitre Divin, l'Eglise de Tyr ne prospère réellement qu'au 2eme siècle après J.C, quand elle aura eu ses premiers archevêques, ses illustres martyrs et personnalités des divers rangs ecclésiaux et catégories sociales, ses philosophes, ses théologiens et ses juristes, aussi bien païens que chrétiens, auxquels l'Humanité doit beaucoup .Pensons au moins au leg du célèbre jurisconsulte ulpianus fils de Tyr et à son valeureux apport au Droit Humain.
Rappelons que les martyrologes des différentes églises, tant orientales qu'occidentales, ne cessent de célébrer la mémoire des centaines de martyrs tyriens ( dont Christine, Théodosia, Tyranius, les 500 martyrs fêtés selon le calendrier maronite le 19 février, etc…
La basilique de Tyr, dédiée à la Sainte Vierge, la plus illustre dans toute la chrétienté de l'époque, se distinguait par son imposante architecture, son espace et ses admirables décorations. L'homélie de ré-inauguration prononcée alors ( autour de 316) , par l'historien et le témoin oculaire Eusèbe de Césarée, en présence de l'illustre archevêque du lieu Paulinus, nous en livre un témoignage saissant.
En plus de ses éminents pasteurs , Tyr connait aussi parmi ses enfants ou originaires des papes. [ ( deux au moins, Sissinius (708) et Constantin 1er ( 708- 715 ) ] et des patriarches ;Sur son spacieux hyppodrome olympique ont eu lieu des scènes émouvantes de martyres , survenus dans les vagues successives des persécutions romaines ; des conciles régionaux y ont été tenus , entre le 3eme et le 7 eme siècles, dans la mouvance des houleuses controverses christologiques qui ont divise le christianisme en une mosaïque de sectes et de courants de pensée.
Devenue Métropole depuis le règne de l'empereur Hadrien (+113, et située entre Antioche, Jérusalem et Alexandrie, elle en subissait les influences tout en les divulguant par la suite dans les 14 diocèses qui lui étaient affectés, parmi lesquels Sidon, Beyrouth, Byblos, Tripoli etc.
Apres près de 5 siècles de domination musulmane (634-1096) durant lesquels la présence chrétienne s'est presque totalement éclipsée, les vagues successives des croisades ont laisse des empreintes visibles a travers des édifices, des institutions et des écrits inoubliables .La figure d'un Guillaume de Tyr avec son très riche héritage historiographique ainsi que la splendide Basilique à l'intérieur de laquelle se faisaient introniser les Rois croises de Jérusalem demeurent autant de signes qui devraient enrichir les pages de l'Histoire chrétienne de Tyr et de son patrimoine culturel et religieux international.
Si vers la fin du 13eme siècle Tyr sombre dans l'obscurantisme généré par l'occupation des Mamlouks, héritiers de l'armée de Saladin vainqueur des croisades, Tyr , à l'instar des différentes régions du Liban , va s'cheminer , grâce à la politique d' Emirs convertis à ou sympathisant avec la culture chrétienne , (notamment catholique , via le patriarcat et leadership laïc maronite ) , vers un essor socio- économique et culturel qui devait atteindre progressivement ses structures modernes , avec la naissance du Grand Liban ,en 1920.
La prise de conscience de la richesse patrimoniale du sol libanais, et par conséquent de l'archéologie libanaise, dans le cadre de laquelle la ville de Tyr représente depuis toujours un site privilégié, devait amener les chercheurs à multiplier leurs activités , soit dans le cadre d'expéditions officielles et méthodiques , comme celle patronnée par Napoléon III en 1860, dirigée en l'occurrence par des académiciens comme Ernest Renan, soit dans le cadre de recherches improvisées par des antiquaires et des faussaires dont le seul but est la simple recherche de trésors. Le fruit de ces recherches demeure considérable malgré sa dispersion.
Apres l'expédition française, nommée « Expédition de Phénicie » (rapportée dans un ouvrage volumineux et publié entre 1864 et 1875), Tyr, ainsi que l'ensemble du sol libanais, fut l'objet de plusieurs fouilles archéologiques qui ont fait lumière sur les trésors précieux dont une partie fait la richesse du Musée National libanais de Beyrouth.
Malheureusement, menées avec technicité, et dirigée par l'Emir Maurice Chehab, sous la supervision de l'Etat libanais, ces fouilles furent suspendues avec l'éclatement des violences au Liban, depuis 1972.Mais malgré tout, de telles fouilles ont contribué a la découverte de l'ancienne ville de Tyr, phénicienne et gréco-romaine, dans laquelle il est fait lumière et pourra l'être davantage, sur un patrimoine chrétien dans l'un de ses berceaux les plus originaux , singuliers et cosmopolites .
Certes une bonne partie du patrimoine a été dilapidée. Mais dans des conditions favorables, il serait toujours possible de sauver le reste, grâce à la contribution d'institutions internationales comme l'Unesco, les institutions concernées par le patrimoine commun des pays méditerranéens, le Conseil des Eglises du Moyen Orient ou autres…
J'ajoute à cela que, ne se réduisant pas aux éléments enfouis dans le sol, le patrimoine englobe aussi les œuvres écrites et picturales, enfouies dans les bibliothèques, les couvents, les divers centres culturels et musées du monde. Le patrimoine de Tyr est riche sur ce plan. De nos jours il n'est plus impossible de le restituer et regrouper dans un espace déterminé sur le sol même de Tyr.
Une telle tache, aussi ambitieuse parait-elle, est énormément facilitée de nos jours par le recours aux nouveaux moyens de communication (internet et autres techniques du numérique).
La prise d'une décision claire et une bonne gestion concernant un tel projet pourrait le rendre concret.
Parmi ses avantages on peut avancer, dans le contexte de doute et d'appréhension issus du prétendu « printemps arabe », touchant actuellement la majorité des chrétiens d,Orient :
-Le christianisme est chez lui, enraciné, en Orient.
-Aucune autorité ni force ne peuvent justifier son deracinement
- Il est autant un devoir, pour la famille Internationale, qu'un droit inaliénable pour les chrétiens d'Orient de pouvoir vivre en paix et dans la dignité humaine sur le sol de leur berceau historique et géographique.
« Les chrétiens font partie de l'Histoire de l'Orient ; il ne peut être question de les arracher à cette terre." a dit le President francais .
Sans cette garantie , les principes des Droits de l'Homme, fondement de notre Civilisation, deviennent des notions vides de sens.
j.T.Khoreich , fevrier 2012
J.T.Khoreich
Libanios, Lettres aux hommes de son temps
choisies, traduites et commentées par Bernadette Cabouret, (La roue à livres/Documents) les Belles lettres, 2000.
Outre les soixante-quatre discours qui ont été conservés ainsi que de nombreuses déclamations, ce personnage public qui vécut sous quatre grands empereurs romains (de Constantin à Théodose en passant par Constance II et Julien entre autres) a entretenu une abondante correspondance : on lui attribue 1544 lettres, le nombre le plus important de toute l'Antiquité après Cicéron. Ces lettres sont adressées à toutes sortes de correspondants, dans un genre littéraire fort apprécié du public auquel il s'adressait par-delà leurs destinataires.
Le choix de 155 lettres opéré par Brigitte Cabouret vise à donner un aperçu de la vie d'une cité d'Orient dans l'Empire romain du IVème siècle. Ces lettres, très travaillées, solennelles ou familières, donnent une idée de la culture, de la vie politique et religieuse de l'époque, autant que des idées politiques et morales de leur auteur, homme représentatif de cette élite provinciale qui maintient l'hellénisme et annonce la civilisation byzantine. Maillon essentiel de notre connaissance de cette époque du IVème siècle, Libanios est l'un des auteurs les plus cités par les historiens contemporains de la période de l'Antiquité chrétienne.
http://bsa.biblio.univ-lille3.fr/cr-rhetorique.htm
"...repousser totalement les Grâces n'est pas grec".
L'esprit des lettres de Libanios tient dans cette belle et difficile formule.
Il ne fait pas de doute pour le sophiste dont s'honore l'Antioche du IVe siècle, que l'hellénisme parachève la nature et que l'art de vivre des Grecs qui forment toujours l'élite dans l'Empire d'Orient est un ornement indispensable.
Et ces perles de la paideia en effet : hauts fonctionnaires, philosophes, l'empereur Julien, échangent des lettres.
On se plaint entre soi que les nouvelles, qu'on connaît par ailleurs, n'aient pas fait l'objet d'une confidence personnelle, que l'on puisse donc déclamer en petit comité parce qu'elle aurait été si bien tournée -à l'avantage du destinataire qui y aurait vu sa reconnaissance et par conséquent son éloge-, tellement "grecque".
Il est émouvant de voir, à travers la trame bien restituée des lettres de Libanios choisies par Bernadette Cabouret, ceux qui ont la conscience de réprésenter l'aristocratie du moment se regarder s'aimer les uns les autres pour la beauté des vertus qu'ils manifestent grâce à la beauté entre toutes de l'éloquence avec laquelle ces vertus sont dites et la première d'entre elles : la grâce d'aimer l'amabilité de celui auquel on s'adresse.
Le choix de Bernadette Cabouret n'infirme pas celui qu'avait fait en son temps A.-J. Festugière (1) des lettres où Libanios apparaît comme le papa sophiste de ses poulains étudiants qu'il faut protéger des dangers de la cité -Antioche, qui doit mériter encore que les empereurs y fixent leur résidence pour oublier l'agitation de la "grande cité", Constantinople.
Libanios semble vouloir ignorer que le monde, dans l'Empire du IVe siècle, à Antioche comme à Constantinople, à Milan et à Rome, change. Une lettre, miraculeusement conservée, de Libanios à Symmaque (2) en témoigne : l'éloquence, grecque ou latine, est toujours l'éloquence. Pourtant, ce sont les tachygraphes qui l'emportent sur les rhéteurs. C'est le latin, y compris à Antioche bientôt, qui menace de primer le grec dans l'administration impériale.
Les étudiants préfèrent Beyrouth à la capitale syrienne pour y apprendre le droit, et non plus la sophistique (Libanios n'arrive pas à comprendre vraiment qu'un avocat doive désormais connaître le droit. Le droit ? Un avocat !). Enfin, les chrétiens provoquent des troubles de plus en plus sévères parce qu'ils sont de plus en plus conscients de leur force.
L'Empire change, et le grand homme le sait bien, dont la correspondance consiste pour beaucoup en lettres de recommandation et de défense de causes qu'en d'autres temps un homme de sa position et de son éducation n'aurait pas pu perdre. En effet, la classe curiale à laquelle appartient Libanios voit ses revenus et sa fonction même menacés par les nouvelles dispositions de l'administration impériale, désormais chrétienne.
Un curiale est propriétaire, ce qui lui permet d'assurer des charges, des liturgies, et pour les plus riches, la plus haute et la plus prestigieuse d'entre elles : les Olympia. Il y va, pour un Hellène, de la philotimia qu'il lui faut illustrer. Or, l'organisation de jeux coûte très cher, et dans ces temps difficiles, les revenus des terres ne suffisent plus même à des liturgies subalternes, si bien qu'on voit ce spectacle consternant dans la vie municipale syrienne, de curiales s'enfuyant dans les montagnes à l'arrivée d'un gouverneur chargé de vérifier les comptes. Soyons clairs.
Libanios ne plaide pas pour que les sénateurs s'enrichissent : il a l'âpreté au gain en horreur ; mais pour que les plus vieilles familles des cités aient les moyens d'offrir aux dieux ce qui leur est agréable, à savoir les clameurs d'un peuple heureux -qu'il faut enthousiasmer par les uenationes dignes d'une Antioche, qui mettent aux prises des vrais fauves bien féroces (3) et des chasseurs aguerris et promis au carnage. Eh bien, les curiales ne peuvent plus satisfaire aux exigences de leur fonction. Ils ont besoin des subventions de l'administration pour faire face, et ce sera assez de dire que, à partir de Théodose, tout ira à l'avenant pour les patriciens hellènes-païens.
Il ne nous échappe donc pas, à la lecture des lettres de Libanios, que ce dernier parle depuis un monde qui disparaît déjà de son vivant. Son courage, son entêtement peut-être, à ne pas "repousser totalement les Grâces" dans un temps, pour lui, de détresse, lui auront sans doute valu la considération affectueuse des médiévaux byzantins qui, pourtant chrétiens, se reconnaissaient encore dans l'amour de la paideia porté avec une telle exquise constance.
Le petit ouvrage préparé par Bernadette Cabouret nous invite à faire comme eux.
(2) Antioche païenne et chrétienne : Libanius, Chrysostome et les moines de Syrie, Paris, 1959. [Retour au texte]
(3) p. 192, Lettre 92 (Foerster 1004). [Retour au texte]
(4) p. 138, Lettre 61 (Foerster 1400), à Doulkitios. [Retour au texte] ________________________________________
«On a émis sur ma Fortune des opinions peu fondées : les uns disent que je suis le plus heureux des hommes grâce aux applaudissements que recueillent mes discours, et les autres que je suis le plus malheureux des êtres par suite des risques et des travaux que j'assume continuellement.
Aucun de ces deux jugements n'étant conforme à la vérité, il me faut tenter de les rectifier par le récit des événements passés et présents de ma vie, afin que chacun sache que les dieux ont pour moi mêlé les dons de la Fortune, et que je ne suis ni le plus heureux ni le plus malheureux. Puisse Némésis ne point me punir de ses traits ! »
Ces quelques lignes trahissent à elles seules l'ambition du livre et celle de son auteur, le sophiste Libanios (314-393), mais il est vrai que l'autobiographie est rarement un genre modeste. Le texte se divise en deux parties : la première, factuelle relate le parcours du sophiste depuis son enfance jusqu'à ses succès dans les plus hautes sphères de la société d'Antioche, et la seconde, faîte d'impressions personnelles. Volubile, exubérante, vaniteuse et facilement susceptible, la voix de Libanios a traversé les temps et forme un témoignage aussi riche que touchant.
Le tome I des Discours est tout entier dévolu à l'Autobiographie. L'introduction générale fait le point des connaissances relatives à l'auteur et croise les informations de l'Autobiographie avec les autres sources, notamment via les quelques 1500 lettres de Libanios qui nous sont parvenues. L'histoire de la tradition manuscrite est relatée en détail, tandis qu'une notice, assortie d'une chronologie, étudie avec précision la composition de l'œuvre. Des notes, développées en fin d'ouvrage par des notes complémentaires, accompagnent la lecture. L'ouvrage est en outre enrichi d'un Index des noms propres.
Discours II . Réponse à ceux qui l'avaient appelé arrogant . Écrit en 380 ou 381 après J-C, c'est un manifeste du parti païen prononcé au cours l'une séance publique, dans la salle de son école au bouleuterion et devant un auditoire assez large. L'intérêt de ce texte est de nous donner l'expression officielle de la pensée politique de Libanios à la fin d'une période de sa vie
Discours III . A ses élèves sur le discours Composé dans sa vieillesse après l'émeute de 387, il tient d'un genre oratoire connu, la réprimande Libanios a décidé un jour de supprimer le discours de clôture des cours le l'année, les étudiants se sont plaints et ils le réclament comme un dû
Discours IV Pour montrer qu'il ne radote pas, ce discours est dirigé contre un consulaire de Syrie nommé Eutropios.
Discours V: Artémis hymne en prose à la déesse.
Discours VI, VII, VIII Trois dissertations morales . de l'instabilité, la richesse mal acquise est un malheur plus grand que la pauvreté, de la pauvreté.
Discours X Sur le Plèthre dirigé contre Proclos, jeune comes Orientis en 383 et 384, coupable aux yeux du sophiste d'avoir voulu agrandir le Pléthrion d'Antioche, un des lieux essentiels des jeux Olympiques.
biographie de libanios:
http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Libanios&oldid=75774991
correspondance entre libanios et st basile:
J.T.Khoreich
قانا الجليل لبنانية.
mercredi 29 février 2012
Papes - origine libano syrienne
Pere Emile Edde 1995
sources: www.opuslibani.org
http://www.angelfire.com/nm/lebanonl/lespapesdoriginelibanaise.html
Des empereurs d'origine libanaise ont gouverné l'immense état romain dans sa gloire. Aussi les historiens nous rapportent que d'éminents hommes religieux d'origine libano–phénicienne ont occupé les plus hauts rangs dans l'Eglise Catholique et assumé la plus haute responsabilité ecclésiale: celle du Saint-Siège. Du Vatican, ils ont gouverné l'Eglise Universelle. L'histoire cite Saint Anicète, premier pape originaire du Moyen-Orient. Il vécut au (IIe) deuxième siècle. Cinq autres aux septième et huitième siècle.
1 – Le Pape Saint Anicète (155 – 166):
Après la mort de Saint Pie I, l'an 155, les responsables dans la capitale de l'Eglise Catholique se réunissent et, après consultation du clergé et du peuple, ils nomment (ou élisent) pour successeur, l'évêque Anicète d'origine libano-phénicienne.
Il est connu à Rome où il a passé la plus grande partie de sa vie. Ce pontife est connu sous le nom d'Anicète ler. Il se distingue par la piété, la mortification, l'humilité et l'amour de la vie simple et pauvre. Il est le premier à publier un décret interdisant au clergé le soin excessif de la coiffure ainsi que les habits somptueux permis uniquement dans les cérémonies de culte. Au cours de son pontificat, Saint Polycarpe évêque de Smyrne se rend à Rome pour un colloque avec le Saint-Père au sujet de certaines questions en litige dans les Communautés Chrétiennes.
Entre autres, il fallait fixer une date commune dans l'Eglise occidentale et l'Eglise orientale pour la fête de Pâques. Mais les négociations n'ont pas abouti. Après quelques années, le pape Victor ler tente vainement de résoudre ce problème. Ainsi depuis le IIème siècle, l'Eglise célèbre deux fois la fête de Pâques (le plus souvent). Il est temps de renoncer à des calculs lunaires démunis de toute clarté et de fixer ensemble une date commune pour célébrer Pâques. L'histoire rapporte qu'Anicète ler décida que l'on fête Pâques un dimanche, selon la tradition de Saint-Pierre. Le pape Saint Anicète ler est mort martyr, l'an 166, sous le règne de l'empereur romain Marcos Aurilius. Sa dépouille mortelle est transférée à plusieurs reprises d'une Eglise à l'autre jusqu'en 1617 où elle est déposée définitivement à Rome dans un sacrophage en marbre doré qui avait servi pour la dépouille de l'empereur Alexandre Sévère. On fête la Saint-Anicète, le 17 Avril.
2 – Jean V(6S5 – 686):
Né à Antioche, l'an 630 (environ). Il passe la plus grande période de sa vie à Rome. L'an 680, il est delegue par le pape Agathon au sixième concile de Constantinople convoque par l'empereur Constantin IV. Il y remplit un rôle remarquable qui le rend illustre, en Orient comme en Occident, en tant que penseur et théologien. Cinq ans plus tard, le 23 juillet 685, il succède au pape Benoît II. Il réorganise le diocèse de Sardaigne qu'il adhère à l'administration de l'Eglise Centrale à Rome. Au cours de son pontificat qui ne dura qu'un an, est mort le roi Constantin auquel succède son fils Justinien II, le grand ennemi des Maradat et de Saint Jean-Maroun. Le pape Jean V est décédé le ler août 686.
3 – Saint Serge ler (687-701):
Après le décès de Jean V (686), c'est le pape Saint Serge ler qui lui succède. Originaire d'une famille phénicienne immigrée en Europe, Saint Serge ler est né à Palerme (Sicile). Il est réputé à Rome où il termine ses études et s'engage dans l'enseignement supérieur. Il est élu en une période agitée au sein de l'Eglise: deux antipapes ambitionnent le titre de souverain pontife. Le premier, Théodore qui finit par se soumettre. Le second, Pascal qui se montre opiniâtre et rebelle. Il est emprisonné dans un couvent où il meurt cinq ans plus tard, sans se réconcilier avec l'Eglise.
A la fin de la seconde moitié du VIIe siècle, le pouvoir temporel du pape connaît une grande influence aux dépens du pouvoir de l'empereur byzantin. C'est le pape Serge ler qui réussit à établir le pouvoir temporel du Saint-Siège. N.B.: Avec Etienne II (752-757), commence le pouvoir temporel de l'Eglise. D'après Charles DIEHL: "de tout l'Orient byzantin, des villes italiennes, des îles méditerranéennes, de l'Afrique même, tous les peuples avaient recours à l'évêque de Rome, cherchant la protection... auprès des représentants de l'Empereur... et auprès des représentants du pape. Leur choix est fait à l'avance... car au Vlle siècle, Rome ne connaît qu'un seigneur au pouvoir absolu: c'est le Pape". Une telle situation contrarie l'empereur Justinien II qui convoque un concile (691-692) dans son palais à Constantinople. Au nombre de 608, des évêques orientaux y adhèrent – (ni le pape, ni les évêques occidentaux ne sont convoqués). Tandis que les participants considèrent ce concile comme complémentaire au sixième concile de "Concile intrus". Le pape Serge ler n'hésite pas à s'opposer aux décisions du "Concile intrus" de Constantinople. Plutôt mourir qu'admettre de telles résolutions! Irrité et blessé dans son amour-propre et son orgueil, l'empereur ordonne à Zakarie Exarque Ravenne de se rendre à Rome, de saisir le pape et de l'emmener prisonnier à Constantinople. A peine la nouvelle s'est-elle répandue que le peuple romain se soulève ainsi que l'armée nationale. Même la section menée par Zakarie se détache de lui et se joint aux défenseurs du pape. Epouvanté et consterné, Zakarie cherche secours auprès du pape de qui il implore le pardon. Le pape l'accueille dans sa chambre privée pour le protéger, puis, il lui facilite le chemin du retour à Constantinople pour y arriver sain et sauf. Justinien II est haï du peuple pour sa dureté et sa méchanceté. Une révolution le détrône et l'exile en 695. Quant au pape Serge ler, il traite avec l'empereur de questions doctrinales en litige. D'origine phénicienne, il comprend très bien la situation des Eglises Orientales. Probablement, le patriarche Youhanna Maroun, ler patriarche maronite est élu grâce au représentant du pape Serge 1er en Jordanie. Une telle attitude du pape Serge ler inspire à l'un de ses successeurs le pape Benoît XIV la réflexion suivante: "A la fin du Vlle siècle, alors que l'hérésie désole le patriarcat d'Antioche, les maronites, en vue d'éviter cette contagion décident de choisir un patriarche dont l'élection est certifiée par les souverains pontifes". Serge ler, ce pape libano – phénicien, se distingue, – à l'instar d'autres orientaux - par son culte de la Vierge Marie. Il institue de grandes cérémonies à l'occasion de ses fêtes: l'Annonciation, la nativité de la Vierge, l'assomption (bien que ce dogme ne soit pas encore un dogme de foi). Après une vie remarquable par les vertus et les bonnes oeuvres, le pape Saint Serge ler retourne à la maison du Père, le 7 septembre 701. Il est canonisé. On le fête le 9 ou le 8 septembre.
* 4 – Le pape Sisinius(708):
Né à Tyr. Elu le 15 janvier 708. Décédé le 4 février 708. Après le pape Jean VII mort le 17 octobre 707, est élu, – environ trois mois plus tard –, le pape Sissinius (de Tyr, Liban), le 15 janvier 708. Agé et malade, son pontificat de brève durée ne comporte aucune oeuvre importante. Il s'occupe de la restauration des murs de Rome continuellement attaqués et menacés par les Lombards et les Sarrasins. Mais la mort l'emporte avant de terminer son projet.
* 5 – Le pape Constantin ler(708 – 715):
Né à Tyr, Elu en Mars 708, il continue l'oeuvre de son prédécesseur. Il s'occupe notamment de questions religieuses théologiques. Il condamne la doctrine monophysiste qui ne reconnaît qu'une nature au Christ. (Monophysisme). D'où la contestation avec les représentants de l'Eglise Catholique. Les historiens rapportent que Justinien II ennemi des maronites est revenu à Constantinople, dix ans plus tard, et gouverna plus tyranniquement encore. Il insiste auprès du pape Constantin ler de se rendre à Constantinople pour des concertations au sujet des décisions prises au dernier Concile de Constantinople que le pape Serge ler avait refusées.
Après une période d'hésitation, le pape quitte Rome pour Constantinople, le 5 octobre 710. Il est bien accueilli dans toutes les villes, notamment dans la capitale où son entrée est triomphale. Il réussit à convaincre Justinien II pour modifier certaines résolutions du Concile précité. Après un an d'absence, le pape, victorieux, regagne sa résidence au Saint-Siège. Mais après le retour du Saint-Père à Rome, l'empereur Justinien II tente de se rétracter. Le clergé et le peuple s'opposent à lui. De même, l'armée se soulève et l'assassine l'an 717. Quant au pape Constantin ler, il retourne à la Maison du Père le 9 avril 715. Il est inhumé à la Cathédrale Saint Pierre au Vatican.
6 – Le pape Saint Grégoire III (731 – 741):
Après la mort de Grégoire II, l'an 731, le peuple choisit pour successeur un évêque d'origine phénicienne: Grégoire III. Quant aux autorités religieuses romaines, elles se contentent d'appuyer la volonté du peuple. Le nouvel élu est surnommé "l'ami des pauvres et des misérables". Il est remarquable par sa vertu et sa culture. Il inaugure son pontificat en multipliant les relations avec les chefs spirituels et civils. Il envoie le pallium à l'évêque Saint Boniface et lui confie le soin de fonder de nouveaux diocèses en Allemagne. Mais ces diocèses ne se rattachent au Saint-Siège qu'au début de l'an 1000.
Grégoire III préside un Concile au Vatican. 193 évêques y participent. Ils condamnent l'attitude de l'empereur à l'égard des icônes et des images qu'il ordonne de détruire. L'une des plus importantes résolutions du Concile consiste à excommunier ceux qui défigurent l'icône du Christ, de la Vierge Marie, des Apôtres et des Saints. Tandis que le délégué du pape se dirige vers Constantinople en vue de confier à l'empereur le décret pontifical, il est arrêté par l'armée byzantine et mis en prison. D'autres délégués subissent le même sort. L'attitude négative de l'empereur à l'égard des icônes entraîne l'immigration à Rome, des artistes. C'est ainsi que l'art byzantin oriental s'est répandu en Occident, notamment à Rome où il fut encouragé par le Souverain Pontife et par les autorités ecclésiales, en général. C'est alors que l'empereur Léon III tente la miniaturisation de l'autorité du Saint-Siège et la mainmise sur les propriétés de l'Eglise dans les villes de Sicile, Calbéria et autres. Dans ce but, il envoie une flotte en Italie pour combattre les villes non soumises à ses ordres. Il étend les droits du patriarche de Constantinople sur toutes les régions (districts) de l'Italie du Sud et ne laisse au pape que la région du Nord que les Lombards ne cessent d'assaillir. Alors, le pape invoque le secours de Charles Martel, roi des Francs, pour repousser les Lombards, il met sous la protection des Francs toutes ses propriétés et leur demande de reconquérir l'Italie. Après avoir remporté la victoire contre les Lombards (Arabes) à Poitiers, le roi de France écrit au pape Grégoire III lui annonçant l'heureuse nouvelle. Depuis, la plupart des rois de l'Occident respectent cette nouvelle force de France. C'est de là que vient à Charles Martel le titre de "Très Chrétien" accordé par le pape et auquel ont droit tous ses successeurs. Au cours de son pontificat, le roi des Saxons se rend en pèlerinage à Rome. A son retour dans son pays, il ordonne une contribution annuelle, offrande charitable, appelée "obole de Saint-Pierre". Elle demeure jusqu'à nos jours. Elle est offerte au Saint-Siège pour les bonnes oeuvres. Le pape Grégoire III est mort le 27 novembre 741. Sa fête le 28 novembre.
par le Pere emile Edde - 1995
J.T.Khoreich
lundi 20 février 2012
Redevenir libanais, adresse aux emigres
mardi 14 février 2012
Icone of SanMaron in Finland
http://www.maroniteinstitute.org/St_Maron_Icons_Finland_MARI.pdf
vendredi 10 février 2012
EUROPE.http://mythologica.fr/grec/europe.htm
http://mythologica.fr/grec/europe.htm
Fille de Téléphassa et d'Agénor, roi de Phénicie, Europe fut aimée de Zeus qui lui donna trois fils Minos, Rhadamanthe, et Sarpédon
LEGENDES
Enlèvement d'Europe d'après Véronèse © Palais des Doges
La jeune princesse fit un jour un rêve étonnant où deux continents personnifiés tentaient de la séduire. Le matin venu, pour chasser ce rêve étrange, elle alla avec ses suivantes cueillir des fleurs dans une prairie voisine.
C'est là que Zeus aperçut la jeune fille jouant avec ses compagnes et il en tomba immédiatement amoureux. Il jugea plus prudent de se changer en taureau pour échapper à la surveillance de sa femme Héra et pour mieux approcher les jeunes filles sans les effaroucher. Il prit la forme d'un beau taureau blanc au front orné d'un disque d'argent et surmonté de cornes en croissant de lune. Il se mêla paisiblement aux jeux des jeunes filles; il se laissa même caresser par Europe qui tomba sous son charme et s'assit sur son dos.
Mais dès qu'elle fut sur son dos, il se précipita vers le rivage proche. Accompagné par toute une cohorte de divinités marines, de Néréides chevauchant des dauphins et de Tritons soufflant dans des conques, il l'amena en Crête.
Enlèvement d'Europe d'après Guido Reni
© Musée des Beaux-Arts du Canada
Là sous un platane toujours vert (mais d'autres auteurs penchent pour la grotte du mont Dicté où Zeus fut caché pendant sa prime enfance pour échapper à Cronos) ils s'unirent.
Minos, Sarpédon et Rhadamanthe furent les fruits de cette union.
Zeus lui fit trois présents :
• Une lance qui ne manquait jamais sa cible;
• Un chien, Laelaps, qui ne laissait jamais échapper sa proie;
• Un homme de bronze, Talos, dont la seule veine qui irriguait son corps de métal, était obturée par une cheville de métal.
Il faisait chaque jour le tour de la crête et tuait tous les étrangers qui tentaient de débarquer.
Pendant ce temps, son père, Agénor, cherchait partout sa fille. Il décida d'envoyer ses trois enfants Cadmos, Phénix et Cilix ainsi que sa femme à sa recherche. Il leur donna l'ordre de ne pas revenir sans Europe et il ne les revit jamais.
Europe donna son nom au continent européen et la constellation du taureau rappelle cette transformation divine.
Quand Zeus l'abandonna, Europe fut épousée par le roi de Crète, Astérios, qui reconnut ses enfants et fit de Minos son successeur. Europe donna à son mari une fille, Crété.
Crété serait devenue l'épouse de Minos ou selon d'autres auteurs une amante d'Hélios et la mère de Pasiphaé
Le mythe de la princesse Europe est aujourd'hui illustré sur la pièce de 2 € grecque, par la représentation d'un taureau portant une jeune femme sur son dos.
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2-Europe:
http://www.strasbourg-europe.eu/la-princesse-europe,14756,fr.html
Le nom d' "Europe" tire son origine d'un personnage de la mythologie grecque. Fille d'Agénor, roi de Phénicie, la princesse Europe vivait à Tyr, sur le bord asiatique de la Méditerranée (aujourd'hui le Liban).
Se passionnant pour les voyages en mer, la jeune princesse rêvait des terres lointaines. Elle avait ainsi pour habitude de se promener, presque chaque jour, au bord de la mer, en regardant vers l'horizon infini.
Zeus, le Dieu des Dieux qui vivait au sommet de l'Olympe, caché par une couche de nuages, avait remarqué depuis quelques temps déjà, la grande beauté de la princesse et son goût pour les aventures et les découvertes. Il tomba amoureux d'elle et décida de l'emmener loin de chez elle, sur de nouvelles terres.
Dans la nuit qui suivit, la princesse fit un rêve étrange : deux terres, ayant l'aspect de femmes, se disputaient la jeune princesse. L'une, la "terre d'Asie", voulait la garder; l'autre, la "terre de la rive opposée", voulait l'emmener en mer sur ordre du roi des Dieux, Zeus.
Se réveillant, la princesse alla au bord de la mer. Subitement, un taureau, puissant mais docile émergea de la mer et persuada la belle princesse de monter sur son dos. Puis il s'envola et emmena la jeune princesse sur l'île de Crète, en Grèce. Là, il prit une forme humaine : ce n'était autre que Zeus (transformé en taureau). Europe tomba, elle aussi, amoureuse de lui. De leur amour naîtront trois enfants et grâce à la princesse, le continent gagna un nom :
Europe.-http://www.strasbourg-europe.eu/la-princesse-europe,14756,fr.html
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Chateau de Saida - Sajette:
http://www.templiers.net/orient-latin/index.php?page=Rey-Chateau-de-Sajette
Durant la dernière période des croisades, plusieurs châteaux furent élevés dans des positions qui leur permettaient de commander des mouillages et de fournir des points de débarquement assurés aux secours qu'on attendait d'Europe. Leur assiette fut généralement choisie, soit sur des îlots voisins du rivage, soit sur des promontoires qu'une coupure remplie par la mer isolait facilement de la terre ferme; de telle sorte que ces forteresses, n'ayant rien à craindre de la mine et peu de l'escalade, étaient, pour ce temps, presque inexpugnables. En outre, il était toujours possible de secourir ou de ravitailler par mer la garnison de ces châteaux.
Pendant toute la durée de l'existence des colonies chrétiennes en Syrie, nous trouvons l'ancienne Sidon désignée sous le nom de Sajette. Malheureusement il reste bien peu de chose des édifices élevés par les Francs durant les deux siècles qu'ils tinrent cette ville en leur pouvoir.
La partie des fortifications de Saïda, nommée le Kakat-el-Bahar, ou château de la Mer, est le seul ouvrage que nous puissions considérer avec certitude comme un monument contemporain de la Sajette des croisades ; encore ce château ne date-t-il que du commencement du XIIIe siècle. Il fut construit dans le cours de l'hiver de 1227 à 1228, sur un rocher isolé dans la mer, que l'on munit d'un revêtement de maçonnerie. Une muraille reliant deux tours en constituait le principal ouvrage.
Un grand nombre de croisés venus des divers pays de la chrétienté, et parmi lesquels on comptait beaucoup d'Anglais, se trouvaient alors à Acre.
A la nouvelle de l'arrivée en Terre Sainte de Frédéric II, ils résolurent de tenter de reprendre aux musulmans quelques points du littoral en attendant l'empereur d'Allemagne, et sortirent aussitôt d'Acre. Ils s'acheminèrent vers les ruines de Sidon. Là se trouvait formé de deux lignes de récifs, complétées par des tronçons de jetées, l'antique port phénicien, l'un des plus vastes et des mieux conservés de la côte; il présentait alors une assez grande profondeur d'eau pour offrir un refuge aux navires chrétiens (1). Il fallait donc promptement le mettre en état de défense. Mais il vaut mieux laisser parler les auteurs contemporains : « Ils (les croisés) vinrent à une ille devant le port en la mer, si connurent que la poeent il faire meilleur ovre et plus segure et en po de tems (2). Lors mirent main à laborer et firent deux tors, l'une grant et l'autre moienne, et un pan de mur entre les deux tors. Ils commencèrent à la Saint-Martin et finirent vers la mi-caresme. »
Nous empruntons au continuateur de Guillaume de Tyr les détails suivants, également relatifs aux mêmes faite : « Et firent la chaucié et au pied de la chaucié firent une porte et une tor bien deffensiable. »
Je vais commencer l'examen de ce qui subsiste de la forteresse par l'étude de cette chaussée. Le massif sur lequel s'élevaient la porte et la tour est encore bien conservé. Eloigné de 35 mètres du château, il s'y trouvait relié par un pont de quatre arches dont les trois piles restent debout. Elles sont munies de becs destinés, selon toute apparence, à briser les lames. (Plan XVI)
Le massif « a », placé en tête du pont dont je viens de parler, est à 42 mètres du rivage actuel. Les arches qui le rattachent sont complètement modernes. La mer a-t-elle de ce côté gagné sur la terre, ou bien, au temps de la construction du château, y avait-il une première partie du pont en charpente ? Telle est la question qui vient d'elle-même se poser ici; mais, bien que je penche vers cette dernière conjecture, il me paraîtrait téméraire d'y répondre d'une manière catégorique.
Si je m'étends trop longuement, peut-être, au gré du lecteur, sur l'étude de cette partie du château, c'est qu'elle est le seul spécimen de pont fortifié du moyen âge subsistant encore, à ma connaissance, en Syrie.
Une observation me semble encore devoir ici trouver sa place : elle est relative au peu de largeur du pont, remarque que nous faisons également dans tous les ouvrages analogues élevés en France par les hospitaliers pontifes (3) durant le XIIIe siècle. Le but de ce mode de construction était sans doute de rendre plus facile la défense du passage ou la rupture d'une arche pendant cette époque de guerres continuelles. J'ai pu cependant constater, par les arrachements de voûtes qui se voient encore, que le tablier du pont de Sajette présentait plus de largeur que la passerelle moderne.
Mais il est temps de nous occuper du château. L'îlot dans lequel il s'élève était revêtu sur tout son pourtour d'une escarpe en maçonnerie. Une porte, dont il ne reste plus rien, devait se trouver à l'extrémité du pont. Bien que sur plusieurs points ce mur ait été refait depuis les croisades, la plus grande partie peut être considérée comme remontant au XIIIe siècle. Un saillant arrondi « A », qui se voit sur la face nord, n'a pas été englobé dans les réparations faites par les Turcs, ce qui nous permet d'étudier le système employé dans cette construction pour augmenter l'adhérence des pierres : elles étaient d'assez grand appareil et reliées entre elles par des queues d'aronde probablement en bois, ce que le croquis ci-dessous fera mieux comprendre qu'une plus longue description; il indique aussi la manière dont les pierres des deux extrémités de ce saillant étaient adaptées à la muraille.
Château de Sajette Figure 41 - Sources : Fortifications d'Orient, M. Rey
Dans une construction maritime, ce mode de chaînage était préférable à des crampons de métal qui, s'oxydant à l'humidité et prenant, par suite de cette décomposition, un plus fort volume, auraient eu pour résultat de faire fendre les pierres des assises qu'ils étaient destinés à réunir.
En avant de cette face du château s'étend en « b » un vaste amas de pierres coulées, formant au nord du pont que je viens de décrire un épi destiné à briser les lames quand la mer était agitée.
Vers le sud-ouest, à l'intérieur du port et au pied de ce retranchement, en « G », le rocher a été taillé et a reçu un enrochement de béton, de manière à former un quai de 4 mètres de large, dallé en longues pierres, qui, pour la plupart, sont encore en place et reliées entre elles par des crampons de fer scellés avec du plomb. L'extrémité de ce quai vers la tour « C » a été fort endommagée, ce qui permet de reconnaître que les liens des assises de pierres établies de ce côté, sur le rocher, et que recouvrait jadis le dallage, étaient en bois comme ceux du saillant « A ».
Nous avons donc ici sous les yeux une portion de quai bâtie par les croisés et qui nous est parvenue à peu près intacte.
D'après son mode de construction, il est facile de voir que les Francs de Syrie prirent pour modèle les quais antiques, dont ils durent trouver de nombreux restes dans les villes maritimes de la Terre Sainte.
On reconnaît dans les tours « B » et « C » les ouvrages cités par les textes que j'ai transcrits, et la ligne de bâtiments « D », qui a remplacé la muraille, nous en indique le tracé, tel qu'on peut le suivre par le pointillé dans le plan. Les deux tours sont encore d'une assez grande élévation, bien que celle qui porte la lettre « B » du plan, et qui parait avoir servi de donjon, soit dérasée jusqu'à 8 ou 9 mètres du sol. (Plan XVI)
En « E » se voit l'entrée du réduit, placée sous le commandement de la tour « B » : elle consiste, comme les portes de la ville de Carcassonne, en un passage formant vestibule, muni d'une herse à chacune de ses extrémités. Dans la voûte paraît avoir existé un grand mâchicoulis carré, semblable à celui que nous trouvons au-dessus de la porte de la seconde enceinte du Kalaat-el-Hosn. La porte qui donne accès dans la cour intérieure était surmontée d'un écusson, malheureusement brisé par les soldats turcs peu de jours avant ma visite; il m'a donc été impossible, à mon grand regret, de savoir à quelles armes il était.
La tour « B » est barlongue; elle mesure 27 mètres de long sur 21 de large et est construite en pierres de grand appareil. De nombreux fûts de colonnes antiques sont engagés dans la maçonnerie. La partie inférieure de cet édifice est occupée par deux citernes carrées et établies au-dessus du niveau de la mer. L'entrée de cette tour devait être à une assez grande élévation; car le massif dans lequel avaient été ménagées les citernes a encore, comme je l'ai dit, 8 ou 9 mètres de haut et il formait seulement le soubassement des salles qui durent occuper la partie supérieure de cette défense. (Plan XVI)
En « F » se trouve la base d'un autre ouvrage renfermant également une citerne. Une ligne de constructions modernes s'élève sur l'emplacement de la muraille destinée à relier les deux tours. On en trouve cependant l'annonce à la tour « C », qui défendait le mouillage. Elle est assez bien conservée; mais, comme elle sert de poudrière, il m'a été impossible d'y pénétrer. A son sommet on voit quelques restes des corbeaux qui supportaient autrefois le crénelage et entre lesquels s'ouvraient les mâchicoulis. Plusieurs étaient encore intacts, il y a vingt-huit ans, mais ils furent brisés par les boulets anglais lors du bombardement de Saïda en 1840.
Joinville (4), dans ses mémoires, raconte en ces termes la tentative des Sarrasins sur Sajette en 1253, pendant que les Francs étaient occupés à réparer les murs de cette ville : « Quant monseigneur Symon de Montcéliart, qui estoit mestres des arbalestriers le roy et chevetain de la gent le roy à Saiete, oy dire que ceste gent venoient, se retrait ou chastel de Saiete, qui est moult fort et enclos est de la mer en touz senz, et ce fist il pour ce il veoit bien que il n'avoit pooir de résister) à eulz. Avec li recèta ce qu'il pot de gent, mais pou en y ot, car le chastel estoit trop estroit. Les Sarrasins se ferirent en la ville, là où ils ne trouvèrent nulle deffense, car elle n'estoit pas toute close. Plus de deux mille personnes occirent de nostre gent; à tout le gaing qu'ils firent là, s'en alerent à Damas. » Le château de Sajette fut évacué par les Francs en 1291, à la suite de la prise d'Acre, en même temps qu'Athlit et Tortose.
1. Ce ne fut qu'au XVIIe siècle que ce port fut en grande partie comblé par l'émir Fakar-ed-din, qui craignait alors de le voir devenir un point de station pour la flotte turque.
2. Guillaume de Tyr, livre I, tome XXXII, chapitre XXV.
3. Cette congrégation des hospitaliers pontifes ou pontifices (faiseurs de ponts) était originaire d'Italie, où elle s'était fondée sur les bords de l'Arno. Elle fut établie en France à Maupas, diocèse de Cavaillon, vers l'année 1164, et, d'après les Recherches historiques de l'abbé Grégoire, elle eut alors pour chef Petit-Benoît ou saint Benazet. Cette institution ne subsista guère qu'un siècle sur les bords du Rhône, où elle éleva le pont d'Avignon en 1177, puis celui de Saint-Esprit, commencé en 1265 et terminé en 1309. Ces religieux furent sécularisés en l'année 1519.
4. Histoire de Saint-Louis, par Jean, sire de Joinville. Edition in-folio. Paris, 1761. Imprimerie royale.
Sources : Rey (Emmanuel Guillaume), Etude sur les monuments de l'architecture militaire des croisés en Syrie et dans l'Ile de Chypre. Paris, Imprimerie Nationale M. DCCC. L
Château de Margat
Château le Krak des Chevaliers
Château Chastel-Blanc (Safita)
Château de Saône (Sahioun)
Château de Gibelet (Djebeil, Byblos)
Château de La Blanche-Garde
Château de Beaufort
Château Le Toron (Tibnin)
Château de Montfort (Kalaat-Kourien)
Château de Sajette
Château de Maraclée
La Défense des Ports
Défenses et Fortifications des villes';
christina life
mercredi 8 février 2012
La grotte Asi-l-Hadath : plongée dans les vestiges maronites du Moyen Âge.
La grotte Asi-l-Hadath : plongée dans les vestiges maronites du Moyen Âge.
lundi 6 février 2012
Table des matières de Guillaume de Tyr
http://remacle.org/bloodwolf/historiens/guillaumedetyr/table.htm
Chateau de Saida - Sajette:
http://www.templiers.net/orient-latin/index.php?page=Rey-Chateau-de-Sajette
Durant la dernière période des croisades, plusieurs châteaux furent élevés dans des positions qui leur permettaient de commander des mouillages et de fournir des points de débarquement assurés aux secours qu'on attendait d'Europe. Leur assiette fut généralement choisie, soit sur des îlots voisins du rivage, soit sur des promontoires qu'une coupure remplie par la mer isolait facilement de la terre ferme; de telle sorte que ces forteresses, n'ayant rien à craindre de la mine et peu de l'escalade, étaient, pour ce temps, presque inexpugnables. En outre, il était toujours possible de secourir ou de ravitailler par mer la garnison de ces châteaux.
Pendant toute la durée de l'existence des colonies chrétiennes en Syrie, nous trouvons l'ancienne Sidon désignée sous le nom de Sajette. Malheureusement il reste bien peu de chose des édifices élevés par les Francs durant les deux siècles qu'ils tinrent cette ville en leur pouvoir.
La partie des fortifications de Saïda, nommée le Kakat-el-Bahar, ou château de la Mer, est le seul ouvrage que nous puissions considérer avec certitude comme un monument contemporain de la Sajette des croisades ; encore ce château ne date-t-il que du commencement du XIIIe siècle. Il fut construit dans le cours de l'hiver de 1227 à 1228, sur un rocher isolé dans la mer, que l'on munit d'un revêtement de maçonnerie. Une muraille reliant deux tours en constituait le principal ouvrage.
Un grand nombre de croisés venus des divers pays de la chrétienté, et parmi lesquels on comptait beaucoup d'Anglais, se trouvaient alors à Acre.
A la nouvelle de l'arrivée en Terre Sainte de Frédéric II, ils résolurent de tenter de reprendre aux musulmans quelques points du littoral en attendant l'empereur d'Allemagne, et sortirent aussitôt d'Acre. Ils s'acheminèrent vers les ruines de Sidon. Là se trouvait formé de deux lignes de récifs, complétées par des tronçons de jetées, l'antique port phénicien, l'un des plus vastes et des mieux conservés de la côte; il présentait alors une assez grande profondeur d'eau pour offrir un refuge aux navires chrétiens (1). Il fallait donc promptement le mettre en état de défense. Mais il vaut mieux laisser parler les auteurs contemporains : « Ils (les croisés) vinrent à une ille devant le port en la mer, si connurent que la poeent il faire meilleur ovre et plus segure et en po de tems (2). Lors mirent main à laborer et firent deux tors, l'une grant et l'autre moienne, et un pan de mur entre les deux tors. Ils commencèrent à la Saint-Martin et finirent vers la mi-caresme. »
Nous empruntons au continuateur de Guillaume de Tyr les détails suivants, également relatifs aux mêmes faite : « Et firent la chaucié et au pied de la chaucié firent une porte et une tor bien deffensiable. »
Je vais commencer l'examen de ce qui subsiste de la forteresse par l'étude de cette chaussée. Le massif sur lequel s'élevaient la porte et la tour est encore bien conservé. Eloigné de 35 mètres du château, il s'y trouvait relié par un pont de quatre arches dont les trois piles restent debout. Elles sont munies de becs destinés, selon toute apparence, à briser les lames. (Plan XVI)
Le massif « a », placé en tête du pont dont je viens de parler, est à 42 mètres du rivage actuel. Les arches qui le rattachent sont complètement modernes. La mer a-t-elle de ce côté gagné sur la terre, ou bien, au temps de la construction du château, y avait-il une première partie du pont en charpente ? Telle est la question qui vient d'elle-même se poser ici; mais, bien que je penche vers cette dernière conjecture, il me paraîtrait téméraire d'y répondre d'une manière catégorique.
Si je m'étends trop longuement, peut-être, au gré du lecteur, sur l'étude de cette partie du château, c'est qu'elle est le seul spécimen de pont fortifié du moyen âge subsistant encore, à ma connaissance, en Syrie.
Une observation me semble encore devoir ici trouver sa place : elle est relative au peu de largeur du pont, remarque que nous faisons également dans tous les ouvrages analogues élevés en France par les hospitaliers pontifes (3) durant le XIIIe siècle. Le but de ce mode de construction était sans doute de rendre plus facile la défense du passage ou la rupture d'une arche pendant cette époque de guerres continuelles. J'ai pu cependant constater, par les arrachements de voûtes qui se voient encore, que le tablier du pont de Sajette présentait plus de largeur que la passerelle moderne.
Mais il est temps de nous occuper du château. L'îlot dans lequel il s'élève était revêtu sur tout son pourtour d'une escarpe en maçonnerie. Une porte, dont il ne reste plus rien, devait se trouver à l'extrémité du pont. Bien que sur plusieurs points ce mur ait été refait depuis les croisades, la plus grande partie peut être considérée comme remontant au XIIIe siècle. Un saillant arrondi « A », qui se voit sur la face nord, n'a pas été englobé dans les réparations faites par les Turcs, ce qui nous permet d'étudier le système employé dans cette construction pour augmenter l'adhérence des pierres : elles étaient d'assez grand appareil et reliées entre elles par des queues d'aronde probablement en bois, ce que le croquis ci-dessous fera mieux comprendre qu'une plus longue description; il indique aussi la manière dont les pierres des deux extrémités de ce saillant étaient adaptées à la muraille.
Château de Sajette Figure 41 - Sources : Fortifications d'Orient, M. Rey
Dans une construction maritime, ce mode de chaînage était préférable à des crampons de métal qui, s'oxydant à l'humidité et prenant, par suite de cette décomposition, un plus fort volume, auraient eu pour résultat de faire fendre les pierres des assises qu'ils étaient destinés à réunir.
En avant de cette face du château s'étend en « b » un vaste amas de pierres coulées, formant au nord du pont que je viens de décrire un épi destiné à briser les lames quand la mer était agitée.
Vers le sud-ouest, à l'intérieur du port et au pied de ce retranchement, en « G », le rocher a été taillé et a reçu un enrochement de béton, de manière à former un quai de 4 mètres de large, dallé en longues pierres, qui, pour la plupart, sont encore en place et reliées entre elles par des crampons de fer scellés avec du plomb. L'extrémité de ce quai vers la tour « C » a été fort endommagée, ce qui permet de reconnaître que les liens des assises de pierres établies de ce côté, sur le rocher, et que recouvrait jadis le dallage, étaient en bois comme ceux du saillant « A ».
Nous avons donc ici sous les yeux une portion de quai bâtie par les croisés et qui nous est parvenue à peu près intacte.
D'après son mode de construction, il est facile de voir que les Francs de Syrie prirent pour modèle les quais antiques, dont ils durent trouver de nombreux restes dans les villes maritimes de la Terre Sainte.
On reconnaît dans les tours « B » et « C » les ouvrages cités par les textes que j'ai transcrits, et la ligne de bâtiments « D », qui a remplacé la muraille, nous en indique le tracé, tel qu'on peut le suivre par le pointillé dans le plan. Les deux tours sont encore d'une assez grande élévation, bien que celle qui porte la lettre « B » du plan, et qui parait avoir servi de donjon, soit dérasée jusqu'à 8 ou 9 mètres du sol. (Plan XVI)
En « E » se voit l'entrée du réduit, placée sous le commandement de la tour « B » : elle consiste, comme les portes de la ville de Carcassonne, en un passage formant vestibule, muni d'une herse à chacune de ses extrémités. Dans la voûte paraît avoir existé un grand mâchicoulis carré, semblable à celui que nous trouvons au-dessus de la porte de la seconde enceinte du Kalaat-el-Hosn. La porte qui donne accès dans la cour intérieure était surmontée d'un écusson, malheureusement brisé par les soldats turcs peu de jours avant ma visite; il m'a donc été impossible, à mon grand regret, de savoir à quelles armes il était.
La tour « B » est barlongue; elle mesure 27 mètres de long sur 21 de large et est construite en pierres de grand appareil. De nombreux fûts de colonnes antiques sont engagés dans la maçonnerie. La partie inférieure de cet édifice est occupée par deux citernes carrées et établies au-dessus du niveau de la mer. L'entrée de cette tour devait être à une assez grande élévation; car le massif dans lequel avaient été ménagées les citernes a encore, comme je l'ai dit, 8 ou 9 mètres de haut et il formait seulement le soubassement des salles qui durent occuper la partie supérieure de cette défense. (Plan XVI)
En « F » se trouve la base d'un autre ouvrage renfermant également une citerne. Une ligne de constructions modernes s'élève sur l'emplacement de la muraille destinée à relier les deux tours. On en trouve cependant l'annonce à la tour « C », qui défendait le mouillage. Elle est assez bien conservée; mais, comme elle sert de poudrière, il m'a été impossible d'y pénétrer. A son sommet on voit quelques restes des corbeaux qui supportaient autrefois le crénelage et entre lesquels s'ouvraient les mâchicoulis. Plusieurs étaient encore intacts, il y a vingt-huit ans, mais ils furent brisés par les boulets anglais lors du bombardement de Saïda en 1840.
Joinville (4), dans ses mémoires, raconte en ces termes la tentative des Sarrasins sur Sajette en 1253, pendant que les Francs étaient occupés à réparer les murs de cette ville : « Quant monseigneur Symon de Montcéliart, qui estoit mestres des arbalestriers le roy et chevetain de la gent le roy à Saiete, oy dire que ceste gent venoient, se retrait ou chastel de Saiete, qui est moult fort et enclos est de la mer en touz senz, et ce fist il pour ce il veoit bien que il n'avoit pooir de résister) à eulz. Avec li recèta ce qu'il pot de gent, mais pou en y ot, car le chastel estoit trop estroit. Les Sarrasins se ferirent en la ville, là où ils ne trouvèrent nulle deffense, car elle n'estoit pas toute close. Plus de deux mille personnes occirent de nostre gent; à tout le gaing qu'ils firent là, s'en alerent à Damas. » Le château de Sajette fut évacué par les Francs en 1291, à la suite de la prise d'Acre, en même temps qu'Athlit et Tortose.
1. Ce ne fut qu'au XVIIe siècle que ce port fut en grande partie comblé par l'émir Fakar-ed-din, qui craignait alors de le voir devenir un point de station pour la flotte turque.
2. Guillaume de Tyr, livre I, tome XXXII, chapitre XXV.
3. Cette congrégation des hospitaliers pontifes ou pontifices (faiseurs de ponts) était originaire d'Italie, où elle s'était fondée sur les bords de l'Arno. Elle fut établie en France à Maupas, diocèse de Cavaillon, vers l'année 1164, et, d'après les Recherches historiques de l'abbé Grégoire, elle eut alors pour chef Petit-Benoît ou saint Benazet. Cette institution ne subsista guère qu'un siècle sur les bords du Rhône, où elle éleva le pont d'Avignon en 1177, puis celui de Saint-Esprit, commencé en 1265 et terminé en 1309. Ces religieux furent sécularisés en l'année 1519.
4. Histoire de Saint-Louis, par Jean, sire de Joinville. Edition in-folio. Paris, 1761. Imprimerie royale.
Sources : Rey (Emmanuel Guillaume), Etude sur les monuments de l'architecture militaire des croisés en Syrie et dans l'Ile de Chypre. Paris, Imprimerie Nationale M. DCCC. LXXI.