Le Liban sur la carte du tourisme religieux mondial
Au Grand Sérail, le coup d'envoi d'un projet de tourisme culturel religieux. Photo Dalati et Nohra
Le Premier ministre Saad Hariri a donné hier matin, au cours d'une cérémonie au Grand Sérail, le coup d'envoi d'un projet de tourisme culturel religieux qui mûrit dans son esprit depuis 2009. La finalité de cette initiative est de prôner l'idée « d'un Liban où règnent l'unité, le pluralisme, la tolérance et le respect ».
La cérémonie s'est déroulée dans la grande salle des fêtes du Grand Sérail, avec la participation des différents partenaires du projet, dont notamment le ministre du Tourisme Avédis Guidanian, l'ambassadeur d'Italie au Liban, Massimo Marotti, ainsi que la coordinatrice du projet, Roula Ajouz Sidani.
C'est « le service du tourisme culturel et religieux », relevant de la présidence du Conseil, qui a lancé la première phase du projet ayant pour thème « Célébrer notre diversité ».
Le ton est donné dès le début de la cérémonie avec les hymnes nationaux libanais et italien chantés par la chorale « Beyrouth chante » formée des élèves des écoles des Sœurs antonines et de Hariri 3. Les écoliers à la voix angélique, vêtus de blanc, ont envoûté la salle par une harmonie islamo-chrétienne.
Dans son discours, M. Hariri a mis en exergue les deux objectifs qui l'ont poussé à mettre en œuvre ce projet. Le premier est économique, puisque le tourisme religieux permettrait, selon le Premier ministre, la création d'emplois et mènerait à un progrès économique notable. « Ce genre d'activité contribue au tourisme durable et attire des touristes tout au long de l'année », a ajouté M. Hariri. Le second objectif serait plutôt « patriotique », voire « humain » : « Alors que le touriste habituel se déplace horizontalement en surface, le touriste religieux, lui, recherche un voyage vertical, qui va de la terre vers le ciel, vers le Créateur et les bonnes valeurs. »
Pour sa part, Mme Ajouz Sidani a explicité les grandes mesures prises dans le cadre de ce projet ambitieux. Les plus importantes sont : une base de données qui regroupe environ 250 sites touristiques religieux ; les photographies de ces lieux ; l'élaboration du slogan « Lebanone » qui insiste sur l'idée d'unité ; des cartes géographiques simplifiées ; un site internet comportant diverses facilités ; une chanson propre au projet ; deux films, l'un commercial et l'autre publicitaire ; un livre ainsi que des études relatives au sujet en question.
Mme Ajouz a par ailleurs annoncé certains plans futurs dont notamment la prochaine coopération avec les municipalités, d'une part, et les universités, de l'autre, afin d'impliquer les étudiants dans les travaux à venir. Dans sa deuxième phase, le projet s'étendrait par ailleurs sur plus de 2 000 sites religieux sur tout le territoire libanais.
Le Premier ministre ainsi que la coordonnatrice du projet ont par ailleurs remercié l'ambassadeur italien pour tous les efforts qu'il a déployés en faveur de ce projet et ont appelé à une coopération entre tous les ministères concernés, pour parvenir à « mettre le Liban sur la carte du tourisme religieux ».
Prenant la parole à son tour, M. Marotti a rappelé la coopération réussie entre l'Italie et le Liban pour l'inauguration de la section italo-libanaise du musée national de Beyrouth. « Aujourd'hui, nous célébrons le "fruit" d'un nouveau travail commun entre le Liban et l'Italie », a-t-il noté. Ce projet, a-t-il poursuivi, est une représentation de l'amitié profonde entre les deux pays.
En fin de cérémonie, les personnalités présentes ont reçu les premiers fruits de cette phase : un livre avec des illustrations de qualité et des cartes géographiques ludiques.
À signaler que le mufti, le cheikh Abdellatif Deriane, l'archevêque maronite de Beyrouth, Mgr Boulos Matar, d'autres dignitaires ainsi qu'un nombre d'ambassadeurs, de représentants de l'ONU et de la Banque mondiale, ainsi que des personnalités religieuses et d'experts en matière de tourisme ont assisté à cette cérémonie.
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