Deir Kifa-Tyr : 100 km de course « solidaire » pour 100 militaires français et libanais
Une « course de la solidarité », qui réunira cent militaires sur cent kilomètres dans le sud du Liban, a été présentée hier soir à la Résidence des Pins devant une trentaine de personnes, dont l'ambassadeur de France, Patrice Paoli.
Deir Kifa, Tibnine, Rmeich, Naqoura, Qana et – enfin – Tyr. C'est l'itinéraire de la course solidaire que vont entreprendre des membres du contingent français de la Finul aux côtés de leurs collègues des forces armées libanaises. Celle-ci s'incrit dans le cadre de l'amitié libano-française et est organisée en signe de solidarité avec les familles des soldats libanais et français qui ont consenti des sacrifices au service de leurs pays respectifs et de la paix.
La boucle fait 100 km et traverse une vingtaine de villages du Sud. Cent kilomètres pour cent militaires, qui se répartissent en équipe de dix pour un relais d'environ treize heures, la nuit du jeudi 31 juillet. Ali Wehbé sera aussi de la partie. Ce coureur franco-libanais de l'extrême courra à lui tout seul les 100 km. C'est un habitué des défis de la sorte : il avait effectué en avril le tour du Liban au profit des enfants autistes.
Ce n'est pas uniquement le goût du défi et la collaboration jusque dans l'effort sportif qui réuniront le contingent français et les forces armées libanaises. C'est aussi et surtout la volonté de soutenir deux associations : la Fondation François Hajj et l'Ado (Association pour le développement des œuvres d'entraide dans l'armée). Concrètement, deux voies pour venir en aide aux familles des soldats, en France et au Liban. Mme Laudy Hajj, présente pour l'occasion, sourit : « Ce n'est pas juste pour mon mari, pas juste pour les soldats libanais. Il faut penser à tous les soldats autour du monde et à leurs familles. »
Il s'agit aussi d'exprimer, encore une fois, le soutien de la France. « C'est également une manière, pour les Français et les Libanais, de dire que nous croyons en ce pays », relève ainsi l'ambassadeur de France. « Au-delà de ce que ça représente au niveau sportif, c'est une sorte d'exorcisme de ce que l'on vit aujourd'hui au Liban », ajoute-t-il.
Pour la levée de fonds, des sponsors ont été sollicités, tant des entreprises que des particuliers, français ou libanais. La somme totale n'est pas encore fixée, mais pour le moment, plus de 6 000 euros auraient été récoltés.
« Personne n'a jamais fait ça avant »
La question du la sécurité a été soulevée, en amont et lors de cette conférence de lancement. La motivation de tous est naturellement empreinte d'une réelle conscience de la situation au sud du pays. Situation tendue, toutefois pas dangereuse, puisque les forces armées libanaises ont donné leur accord et courront elles aussi. Citant le président du conseil municipal de Tyr, le commandant Gabin, en charge du projet, souligne qu' « au Liban, oui, il y a des préoccupations sécuritaires. Mais rien que parce qu'on le sait, il faut aller de l'avant ». S'il y a un danger, les coureurs seront mis à l'abri, ajoute-t-il, approuvé par d'autres personnalités militaires et diplomatiques présentes à la conférence.
En attendant, les militaires qui ont préparé l'événement sont formels : les populations des « villages étapes », les entreprises, les élus semblent favorables et enthousiastes. « Alors, pour tous ces gens-là, on va la faire, cette course ! » a clos le commandant Gabin. Coup d'envoi le 31 juillet à 18h.
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