Sur les pas du Christ au Sud-Liban,
Les visiteurs émigrés du Liban sur les lieux de pèlerinage chrétiens.
Par Naji FARAH | 06/08/2012- OLJ
Beaucoup d’émigrés libanais et de touristes étrangers marchent sur les pas du Christ au Liban. À Cana notamment.
Le Liban est certes une destination privilégiée pour les descendants de ses émigrés dans le monde, qui s’y ressourcent en prélevant de la terre et des fruits de leur village d’origine, enrichis des photos de leur maison familiale et des sites environnants.
Un autre aspect concerne aussi les amis du Liban venant, dans une région en effervescence, découvrir le pays du Cèdre et la richesse de sa culture aux visages multiples. En effet, dans le bus transportant nos touristes de toutes nationalités, Français, Biélorusses, Allemands, Mexicains, Argentins, Italiens, Hollandais et Espagnols, un point commun attire l’attention, à savoir la curiosité manifestée lors de la visite du sud du Liban où a séjourné Jésus-Christ : Sarafand, Sidon, Tyr, Cana, Marjeyoun et le mont Hermon (lieu de la Transfiguration).
C’est l’occasion de faire découvrir l’un des volets les plus passionnants de l’histoire du Liban, que tous les Libanais gagneraient à connaître. En effet, Jésus a révélé sa nature divine à la demande de sa mère, en transformant l’eau en vin lors d’un mariage à Cana. Il existe une théorie selon laquelle cette localité, sacrée depuis l’époque phénicienne, se trouve au Liban, à 12 kilomètres à l’est de la ville de Tyr, dans un village appelé justement Cana. Ce n’est donc pas un hasard si le patriarche maronite Béchara Raï a tenu à y effectuer une visite symbolique il y a un an.
Une rapide analyse permet d’obtenir les recoupements suivants, qui sont loin d’être exhaustifs :
– La tradition orale est conservée par les habitants, chrétiens comme musulmans, qui donnent à leur ville le nom de « Cana en Galilée ».
– Sur le chemin de la grotte, dans la magnifique vallée de Cana, sont scupltées dans les rochers des statues à l’effigie de Jésus et de ses disciples, datant du 1er siècle ap. J-C, preuve de la présence des premiers chrétiens dans cette région.
– Le village voisin, précédant Cana à partir de la côte méditerranéenne, est Hanaway, ou le chemin de « Hanneh » (Anne en arabe), la mère de la Sainte Vierge.
– C’est à Hanaway que se trouve le tombeau du roi Hiram de Tyr, trônant au bord de la route principale et représenté dans les gravures des orientalistes. Il démontre une étroite relation entre la religion phénicienne pacifique et le christianisme.
– À deux kilomètres à vol d’oiseau, dans le village de Qleilé, se trouve le mausolée du prophète Omran (Joachim en arabe), le père de la Sainte Vierge, à l’intérieur duquel sont présentés, près d’une photo du Christ, des versets du Coran louant le prophète Omran, en tant que père de la Vierge Marie et grand-père du prophète Issa (Jésus en arabe).
– En 1996, lors du bombardement du Liban-Sud, une bombe israélienne tombant à 10 mètres de ce mausolée musulman a permis de découvrir les vestiges chrétiens d’une église byzantine !
Symboles et coïncidences s’ajoutent aux études scientifiques, comme celle menée récemment par le professeur italien Martiniano Pellegrino Roncaglia, et publiée sous le titre Sur les pas de Jésus, le Messie, en Phénicie / Liban (en anglais et en arabe) par l’Institut arabe des études orientales et occidentales à Beyrouth. Ce livre de référence est doté d’une foule de notes historiques et biographiques, apportant de nouvelles preuves quant au rôle sacré du pays des cèdres millénaires.
Une excursion est d’ailleurs organisée à Cana et à Tyr, le jeudi 9 août, par l’association RJLiban. Pour tout renseignement, appeler le 03/345528.