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Objet: Papes - origine libano syrienne
A part deux papes nés à Tyr Sisinius et Constantin ,quatre autres sont originaires du proche Orient.
Le père Emile Eddé ,auteur et historien , a écrit la notice suivante à l'occasion de la visite du Pape St Jean Paul II au Liban en Mai 1997
Papes d'origine libano -syro - phénicienne
sources:
www.opuslibani.org
http://www.angelfire.com/nm/lebanonl/lespapesdoriginelibanaise.html
Des empereurs d'origine libanaise ont gouverné l'immense état romain dans sa gloire. Aussi les historiens nous rapportent que d'éminents hommes religieux d'origine libano–phénicienne ont occupé les plus hauts rangs dans l'Eglise Catholique et assumé la plus haute responsabilité ecclésiale: celle du Saint-Siège. Du Vatican, ils ont gouverné l'Eglise Universelle.
L'histoire cite Saint Anicète, premier pape originaire du Moyen-Orient, après St Pierre, bien sur . Il vécut au (IIe) deuxième siècle. Cinq autres aux septième et huitième siècle.
1 – Le Pape Saint Anicète (155 – 166):
Après la mort de Saint Pie I, l'an 155, les responsables dans la capitale de l'Eglise Catholique se réunissent et, après consultation du clergé et du peuple, ils nomment (ou élisent) pour successeur, l'évêque Anicète d'origine libano-phénicienne.
Il est connu à Rome où il a passé la plus grande partie de sa vie. Ce pontife est connu sous le nom d'Anicète ler. Il se distingue par la piété, la mortification, l'humilité et l'amour de la vie simple et pauvre. Il est le premier à publier un décret interdisant au clergé le soin excessif de la coiffure ainsi que les habits somptueux permis uniquement dans les cérémonies de culte. Au cours de son pontificat, Saint Polycarpe évêque de Smyrne se rend à Rome pour un colloque avec le Saint-Père au sujet de certaines questions en litige dans les Communautés Chrétiennes.
Entre autres, il fallait fixer une date commune dans l'Eglise occidentale et l'Eglise orientale pour la fête de Pâques. Mais les négociations n'ont pas abouti. Après quelques années, le pape Victor ler tente vainement de résoudre ce problème. Ainsi depuis le IIème siècle, l'Eglise célèbre deux fois la fête de Pâques (le plus souvent). Il est temps de renoncer à des calculs lunaires démunis de toute clarté et de fixer ensemble une date commune pour célébrer Pâques. L'histoire rapporte qu'Anicète ler décida que l'on fête Pâques un dimanche, selon la tradition de Saint-Pierre. Le pape Saint Anicète ler est mort martyr, l'an 166, sous le règne de l'empereur romain Marcos Aurelius. Sa dépouille mortelle est transférée à plusieurs reprises d'une Eglise à l'autre jusqu'en 1617 où elle est déposée définitivement à Rome dans un sacrophage en marbre doré qui avait servi pour la dépouille de l'empereur Alexandre Sévère. On fête la Saint-Anicète, le 17 Avril.
2 – Jean V (6S5 – 686):
Né à Antioche, l'an 630 (environ). Il passe la plus grande période de sa vie à Rome. L'an 680, il est delegue par le pape Agathon au sixième concile de Constantinople convoqué par l'empereur Constantin IV. Il y remplit un rôle remarquable qui le rend illustre, en Orient comme en Occident, en tant que penseur et théologien. Cinq ans plus tard, le 23 juillet 685, il succède au pape Benoît II. Il réorganise le diocèse de Sardaigne qu'il adhère à l'administration de l'Eglise Centrale à Rome. Au cours de son pontificat qui ne dura qu'un an, est mort le roi Constantin IV auquel succède son fils Justinien II, le grand ennemi des Maradat et de Saint Jean-Maroun. Le pape Jean V est décédé le ler août 686.
3 – Saint Serge ler (687-701):
Après le décès de Jean V (686), c'est le pape Saint Serge ler qui lui succède. Originaire d'une famille phénicienne immigrée en Europe, Saint Serge ler est né à Palerme (Sicile). Il est réputé à Rome où il termine ses études et s'engage dans l'enseignement supérieur. Il est élu en une période agitée au sein de l'Eglise: deux antipapes ambitionnent le titre de souverain pontife. Le premier, Théodore qui finit par se soumettre. Le second, Pascal qui se montre opiniâtre et rebelle. Il est emprisonné dans un couvent où il meurt cinq ans plus tard, sans se réconcilier avec l'Eglise.
A la fin de la seconde moitié du VIIe siècle, le pouvoir temporel du pape connaît une grande influence aux dépens du pouvoir de l'empereur byzantin. C'est le pape Serge ler qui réussit à établir le pouvoir temporel du Saint-Siège. N.B.: Avec Etienne II (752-757), commence le pouvoir temporel de l'Eglise. D'après Charles DIEHL: "de tout l'Orient byzantin, des villes italiennes, des îles méditerranéennes, de l'Afrique même, tous les peuples avaient recours à l'évêque de Rome, cherchant la protection... auprès des représentants de l'Empereur... et auprès des représentants du pape. Leur choix est fait à l'avance... car au Vlle siècle, Rome ne connaît qu'un seigneur au pouvoir absolu: c'est le Pape". Une telle situation contrarie l'empereur Justinien II qui convoque un concile (691-692) dans son palais à Constantinople. Au nombre de 608, des évêques orientaux y adhèrent – (ni le pape, ni les évêques occidentaux ne sont convoqués). Tandis que les participants considèrent ce concile comme complémentaire au sixième concile de "Concile intrus". Le pape Serge ler n'hésite pas à s'opposer aux décisions du "Concile intrus" de Constantinople. Plutôt mourir qu'admettre de telles résolutions! Irrité et blessé dans son amour-propre et son orgueil, l'empereur ordonne à Zakarie Exarque Ravenne de se rendre à Rome, de saisir le pape et de l'emmener prisonnier à Constantinople. A peine la nouvelle s'est-elle répandue que le peuple romain se soulève ainsi que l'armée nationale. Même la section menée par Zakarie se détache de lui et se joint aux défenseurs du pape. Epouvanté et consterné, Zakarie cherche secours auprès du pape de qui il implore le pardon. Le pape l'accueille dans sa chambre privée pour le protéger, puis, il lui facilite le chemin du retour à Constantinople pour y arriver sain et sauf. Justinien II est haï du peuple pour sa dureté et sa méchanceté. Une révolution le détrône et l'exile en 695. Quant au pape Serge ler, il traite avec l'empereur de questions doctrinales en litige. D'origine phénicienne, il comprend très bien la situation des Eglises Orientales. Probablement, le patriarche Youhanna Maroun, ler patriarche maronite est élu grâce au représentant du pape Serge 1er en Jordanie. Une telle attitude du pape Serge ler inspire à l'un de ses successeurs le pape Benoît XIV la réflexion suivante: "A la fin du Vlle siècle, alors que l'hérésie désole le patriarcat d'Antioche, les maronites, en vue d'éviter cette contagion décident de choisir un patriarche dont l'élection est certifiée par les souverains pontifes". Serge ler, ce pape libano – phénicien, se distingue, – à l'instar d'autres orientaux - par son culte de la Vierge Marie. Il institue de grandes cérémonies à l'occasion de ses fêtes: l'Annonciation, la nativité de la Vierge, l'assomption (bien que ce dogme ne soit pas encore un dogme de foi). Après une vie remarquable par les vertus et les bonnes oeuvres, le pape Saint Serge ler retourne à la maison du Père, le 7 septembre 701. Il est canonisé. On le fête le 9 ou le 8 septembre.
* 4 – Le pape Sisinius(708):
Né à Tyr. Elu le 15 janvier 708. Décédé le 4 février 708. Après le pape Jean VII mort le 17 octobre 707, est élu, – environ trois mois plus tard –, le pape Sissinius (de Tyr, Liban), le 15 janvier 708. Agé et malade, son pontificat de brève durée ne comporte aucune ceuvre importante. Il s'occupe de la restauration des murs de Rome continuellement attaqués et menacés par les Lombards et les Sarrasins. Mais la mort l'emporte avant de terminer son projet.
* 5 – Le pape Constantin ler (708 – 715):
Né à Tyr, Elu en Mars 708, il continue l'oeuvre de son prédécesseur. Il s'occupe notamment de questions religieuses théologiques. Il condamne la doctrine monophysiste qui ne reconnaît qu'une nature au Christ. (Monophysisme). D'où la contestation avec les représentants de l'Eglise Catholique. Les historiens rapportent que Justinien II ennemi des maronites est revenu à Constantinople, dix ans plus tard, et gouverna plus tyranniquement encore. Il insiste auprès du pape Constantin ler de se rendre à Constantinople pour des concertations au sujet des décisions prises au dernier Concile de Constantinople que le pape Serge ler avait refusées.
Après une période d'hésitation, le pape quitte Rome pour Constantinople, le 5 octobre 710. Il est bien accueilli dans toutes les villes, notamment dans la capitale où son entrée est triomphale. Il réussit à convaincre Justinien II pour modifier certaines résolutions du Concile précité. Après un an d'absence, le pape, victorieux, regagne sa résidence au Saint-Siège. Mais après le retour du Saint-Père à Rome, l'empereur Justinien II tente de se rétracter. Le clergé et le peuple s'opposent à lui. De même, l'armée se soulève et l'assassine l'an 771. Quant au pape Constantin ler, il retourne à la Maison du Père le 9 avril 715. Il est inhumé à la Cathédrale Saint Pierre au Vatican.
6 – Le pape Saint Grégoire III (731 – 741):
Après la mort de Grégoire II, l'an 731, le peuple choisit pour successeur un évêque d'origine phénicienne: Grégoire III. Quant aux autorités religieuses romaines, elles se contentent d'appuyer la volonté du peuple. Le nouvel élu est surnommé "l'ami des pauvres et des misérables". Il est remarquable par sa vertu et sa culture. Il inaugure son pontificat en multipliant les relations avec les chefs spirituels et civils. Il envoie le pallium à l'évêque Saint Boniface et lui confie le soin de fonder de nouveaux diocèses en Allemagne. Mais ces diocèses ne se rattachent au Saint-Siège qu'au début de l'an 1000.
Grégoire III préside un Concile au Vatican. 193 évêques y participent. Ils condamnent l'attitude de l'empereur à l'égard des icônes et des images qu'il ordonne de détruire. L'une des plus importantes résolutions du Concile consiste à excommunier ceux qui défigurent l'icône du Christ, de la Vierge Marie, des Apôtres et des Saints. Tandis que le délégué du pape se dirige vers Constantinople en vue de confier à l'empereur le décret pontifical, il est arrêté par l'armée byzantine et mis en prison. D'autres délégués subissent le même sort. L'attitude négative de l'empereur à l'égard des icônes entraîne l'immigration à Rome, des artistes. C'est ainsi que l'art byzantin oriental s'est répandu en Occident, notamment à Rome où il fut encouragé par le Souverain Pontife et par les autorités ecclésiales, en général. C'est alors que l'empereur Léon III tente la miniaturisation de l'autorité du Saint-Siège et la mainmise sur les propriétés de l'Eglise dans les villes de Sicile, Calbéria et autres. Dans ce but, il envoie une flotte en Italie pour combattre les villes non soumises à ses ordres. Il étend les droits du patriarche de Constantinople sur toutes les régions (districts) de l'Italie du Sud et ne laisse au pape que la région du Nord que les Lombards ne cessent d'assaillir. Alors, le pape invoque le secours de Charles Martel, roi des Francs, pour repousser les Lombards, il met sous la protection des Francs toutes ses propriétés et leur demande de reconquérir l'Italie. Après avoir remporté la victoire contre les Lombards (Arabes) à Poitiers, le roi de France écrit au pape Grégoire III lui annonçant l'heureuse nouvelle. Depuis, la plupart des rois de l'Occident respectent cette nouvelle force de France. C'est de là que vient à Charles Martel le titre de "Très Chrétien" accordé par le pape et auquel ont droit tous ses successeurs. Au cours de son pontificat, le roi des Saxons se rend en pèlerinage à Rome. A son retour dans son pays, il ordonne une contribution annuelle, offrande charitable, appelée "obole de Saint-Pierre". Elle demeure jusqu'à nos jours. Elle est offerte au Saint-Siège pour les bonnes oeuvres. Le pape Grégoire III est mort le 27 novembre 741. Sa fête le 28 novembre.
Pere emile Edde - 1995
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