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lundi 6 février 2012

Guillaume de Tyr

Guilaume de Tyr

http://www.kobayat.org/data/documents/crusades/guillaume_de_tyr/notice.htm


NOTICE SUR Guillaume de Tyr ARCHEVÊQUE DE TYR

L'EUROPE toute entière a pris part aux Croisades ; mais c'est à l'histoire de France bien plus qu'à toute autre que se rattache celle de ces grandes expéditions. Un pèlerin français, Pierre l'ermite, a prêché la première Croisade; c'est en France, au concile de Clermont, qu'elle a été résolue; un prince dont le nom est demeuré français, Godefroi de Bouillon, l'a commandée; le royaume de Jérusalem a parlé la langue de nos pères; les Orientaux ont donné à tous les européens le nom de Francs; pendant deux siècles, la conquête ou la défense de la Terre-Sainte se lie étroitement à tous les sentiments, à toutes les idées, à toutes les vicissitudes de notre patrie; un roi de France, Saint-Louis, est le dernier qui ait rempli l'Orient de sa gloire. Enfin, parmi les historiens des Croisades, la plupart et les plus illustres, Jacques de Vitry, Albert d'Aix, Foulcher de Chartres, Guibert de Nogent, Raoul de Caen, Ville-Hardouin, Joinville et tant d'autres sont des Français.

Quelques savants ont soutenu que Guillaume de Tyr l'était également; d'autres ont revendiqué pour l'Allemagne l'honneur de lui avoir donné naissance. L'une et l'autre prétention paraissent mal fondées. En plusieurs endroits de son livre, notamment dans sa préface, Guillaume parle de la Terre Sainte comme de sa patrie; Hugues de Plagon[1], son continuateur, le fait naître à Jérusalem, et Etienne de Lusignan, dans son Histoire de Chypre, le dit parent des rois de Palestine. On s'est étonné à tort de ces incertitudes et du silence des chrétiens d'Orient sur l'origine et la vie du prince de leurs historiens. C'est à des temps de loisir et de paix qu'il appartient de recueillir avec soin de tels détails et de veiller à la mémoire d'un écrivain. Presque étrangers dans leur nouvelle patrie, assiégés dans leur royaume comme des bourgeois dans les murs de leur ville, sans cesse en proie aux plus cruelles souffrances et à des périls croissants, les chrétiens d'Orient ne pensèrent jamais qu'à se recruter et se défendre; la vie de ce peuple, la durée de cet Empire fut un long accès de dévotion et de gloire; l'accès passé, l'Empire tomba, le peuple lui-même périt; et tant qu'il vécut, toute sécurité dans le présent, toute confiance dans l'avenir lui fut inconnue. Une société ainsi violente et transitoire peut avoir ses historiens ; les grandes choses n'en manquent jamais; mais l'historien lui-même est sans importance aux yeux de ceux qui l'entourent, et nul ne songe à conserver des souvenirs qui n'intéressent que lui.

Aussi est-ce uniquement de Guillaume de Tyr lui-même que nous recevons quelques renseignements sur sa vie; il les a semés dans son ouvrage, sans dessein et par occasion, pour indiquer comment il a été informé des événements qu'il raconte. Nous y voyons qu'il était enfant, vers l'an 1140, et qu'en 1162, au moment du divorce du roi Amaury et d'Agnès d'Édesse, il étudiait les lettres en Occident, probablement à Paris. De retour à Jérusalem, il obtint la faveur d'Amaury, et dut à sa protection, en 1167, l'archidiaconat de la métropole de Tyr. Mais, en l'élevant aux dignités ecclésiastiques, le roi n'avait point l'intention de se priver de son secours dans les affaires civiles. Dans le cours de la même année, il l'envoya en ambassade à Constantinople, auprès de l'empereur Manuel Comnène, pour conclure avec ce prince l'alliance qu'il avait lui-même proposée à Amaury contre le sultan d'Égypte. Après s'être acquitté de cette mission, Guillaume, se livrant aux devoirs de son archidiaconat, eut quelques différends avec Frédéric, archevêque de Tyr, et se rendit à Rome, en 1169, pour les faire juger. Ce fut à son retour de Rome que le roi Amaury lui confia l'éducation de son fils Baudouin, alors âgé de neuf ans[2]. Ce prince étant monté sur le trône à la mort de son père, en 1173, le crédit de Guillaume devint plus grand encore; dans le cours de cette même année, il fut nommé chancelier du royaume, à la place de Rodolphe évêque de Bethléem, et au mois de mai 1174, les suffrages du clergé et du peuple l'élevèrent, avec l'assentiment du roi, a l'archevêché de Tyr[3].

On verra, dans son histoire même, quelle part importante il prit dès lors aux affaires publiques, et avec quelle fermeté il défendit le pouvoir du roi son élève contre d'ambitieux rivaux. En 1178, il s'éloigna de la Terre-Sainte pour aller à Rome assister au troisième concile de Latran: " Si quelqu'un, dit-il, veut connaître les statuts de ce concile, les noms, le nombre et les titres des évêques qui y ont assisté, qu'il lise l'écrit que nous en avons soigneusement rédigé, à la demande des Saints-Pères qui s'y trouvaient présents, et que nous avons fait déposer dans les archives de la sainte église de Tyr, parmi les autres livres que nous y avons apportés". Le concile fini, il se mit en route pour la Palestine, avec le comte Henri de Champagne qui s'y rendait suivi d'un nombreux cortège de chevaliers. Mais à Brindes, Guillaume s'en sépara et passa à Constantinople pour y traiter, avec l'empereur Manuel, les affaires, soit du royaume de Jérusalem, soit de sa propre église. Il y demeura sept mois et son séjour fut grandement utile, dit-il, aux intérêts dont il était chargé. De retour en Syrie, il s'acquitta, tant auprès du roi que du patriarche de Jérusalem, de diverses missions qu'il avait reçues de l'empereur, et rentra à Tyr après vingt-deux mois d'absence.

Ici Guillaume cesse de nous fournir aucun renseignement sur sa vie; son histoire s'arrête en 1183, et, à partir de cette époque, les faits épars que nous recueillons d'ailleurs sur ce qui le concerne sont pleins de contradictions et d'incertitudes. D'après l'un de ses continuateurs dont nous publierons l'ouvrage à la suite du sien, il eut de violents débats avec le patriarche de Jérusalem, Héraclius, dont il avait combattu l'élection et refusait de reconnaître l'autorité. Guillaume se rendit à Rome pour faire juger sa querelle, et il y fut si bien accueilli du pape et des cardinaux qu'Héraclius, craignant que son rival n'obtint sa déposition, envoya secrètement à Rome un de ses médecins avec ordre de l'empoisonner, ce qu'il exécuta. Ce fait, s'il était vrai, ne pourrait guère être placé plus tard que vers l'an 1184; or, on trouve, en 1188, Guillaume, archevêque de Tyr, prêchant la Croisade aux rois de France et d'Angleterre, Philippe-Auguste et Richard Cœur-­de-Lion, sous le fameux ormeau dit de la conférence, entre Gisors et Trie. Tout porte à croire que ce Guillaume est le même que notre historien, et qu'après la prise de Jérusalem par Saladin, il avait passé les mers pour solliciter les secours des princes d'Occident. C'est là, du reste, la dernière trace qu'on rencontre de son existence. Quelques savants ont prétendu qu'il mourut octogénaire à Tyr, en 1219. Mais leur opinion est victorieusement repoussée par une charte de l'an 1193 qui nous apprend qu'un autre prélat occupait alors le siège de Tyr. Guillaume était donc mort à cette époque. Nous n'avons aucune autre donnée qui détermine avec plus de précision le terme de sa vie et nous fasse connaître ses derniers travaux.

Il avait écrit, nous dit-il lui-même, deux grands ouvrages, entrepris l'un et l'autre à la sollicitation du roi Amaury qui avait fourni à l'historien tous les secours dont il avait pu disposer. Le premier comprenait l'histoire des Arabes, depuis la venue de Mahomet jusqu'en 1184[4]; livre précieux sans doute, puisque Guillaume avait eu connaissance d'un grand nombre de manuscrits arabes qu'il ne nomme point, mais où il avait dû puiser des renseignements importants. Soit que cet ouvrage ait été perdu, soit qu'il existe encore ignoré dans la poussière de quelque grande bibliothèque, il n'a jamais été publié. Le second est l'histoire des Croisades depuis le temps des successeurs de Mahomet jusqu'à l'an 1183, dont nous donnons ici la traduction. Il est divisé en 23 livres. Dans les quinze premiers qui vont jusqu'en 1142, l'historien raconte des événements qu'il n'avait point vus, mais sur lesquels il avait recueilli les traditions les plus circonstanciées et les plus exactes. Les huit derniers renferment l'histoire de son propre temps.

Il est difficile de déterminer avec précision à quelle époque Guillaume entreprit ce grand travail. On peut conjecturer cependant que ce fut vers l'an 1169, au moment où le roi Amaury lui confia l'éducation de son fils. Il suspendit et reprit deux fois son ouvrage, interrompu sans doute par les missions dont il fut chargé, soit à Constantinople, soit en Occident. Arrivé à l'époque ou le royaume de Jérusalem penchait vers sa ruine, où chaque événement lui portait un coup qui semblait et qui présageait en effet le coup mortel, une profonde tristesse s'empara de l'historien, et il l'exprime, en commençant son vingt-troisième livre, avec un amer pressentiment de maux plus grands encore que ceux dont il se prépare à parler. Soit que cette tristesse ou des circonstances extérieures l'aient empêché de continuer, le vingt-troisième livre s'arrête au premier chapitre, et l'archevêque de Tyr, qui eut la douleur de voir Jérusalem retomber aux mains des infidèles, s'épargna du moins celle de le raconter.

C'est avec raison qu'on s'est accordé à lui donner le titre de Prince des historiens des Croisades. Nul n'a décrit avec plus de détails et de vérité, d'une façon à la fois plus simple, plus grave et plus sensée, ces brillantes expéditions, les mœurs des Croisés, les vicissitudes de leur sort, tous les incidents de cette grande aventure. Chrétien sincère et partageant du fond du cœur les croyances et les sentiments qui avaient poussé les Chrétiens à la conquête de la Terre-Sainte, Guillaume raconte leurs triomphes ou leurs revers avec une joie ou une tristesse patriotique; et assez éclairé cependant pour ne point s'abuser sur la marche des événements, il ne dissimule ni les vices ni les fautes des hommes, et les expose avec sincérité, sans jamais croire que la sainteté de la cause chrétienne en soit altérée, en sorte qu'on trouve à la fois dans son livre une conviction ferme et un jugement qui ne manque ni d'impartialité ni de droiture. Son érudition historique et géographique, quoique fort défectueuse, est supérieure a celle des autres écrivains de la même époque; sa crédulité est moins absolue; on reconnaît aisément qu'il n'a pas, comme tant d'autres, passé en pèlerin sur les lieux où les événements se sont accomplis, qu'il a recueilli des récits divers, et juge les faits après avoir assisté à leurs conséquences. On peut dire enfin de lui que, de son temps, nul n'a fait aussi bien, et que son livre est encore, pour nous, celui où l'histoire des Croisades se fait lire avec le plus d'intérêt et de fruit.

Il fut publié, pour la première fois, à Bâle, en 1549, in-folio, par Philibert Poyssenot de Dôle. Henri Pantaléon en donna une nouvelle édition dans la même ville en 1564, et y joignit l'un des continuateurs de Guillaume, Hérold, dont nous parlerons ailleurs. Enfin, Bongars, après en avoir revu le texte sur plusieurs manuscrits, l'inséra dans le tome 2 de ses gesta Dei per Francos. C'est sur cette édition qu'a été faite la traduction que nous publions aujourd'hui.

En 1573, Gabriel Dupréau en donna à Paris une version française, sous le titre de Franciade orientale; mais cette version, pleine, de fautes et maintenant illisible, n'a jamais obtenu ni mérité aucune estime. Nous avons joint à la notre un assez grand nombre de notes, géographiques surtout, pour faire connaître la position et le nom actuel des principaux lieux dont Guillaume de Tyr fait mention. C'est la partie la plus obscure de l'histoire des Croisades, et malgré nos recherches, nous regrettons de n'avoir pu résoudre toutes les difficultés.

Nous avons laissé subsister dans le texte les noms orientaux tels que les a écrits l'historien, mais en ayant soin d'indiquer dans de courtes notes, autant du moins que nous l'avons pu et que le permet l'incertitude de l'orthographe, les noms véritables. Nous avons également relevé les principales erreurs de chronologie et d'histoire, non dans le dessein de rectifier pleinement les inexactitudes du récit de Guillaume de Tyr, mail pour faire disparaître les lacunes et les méprises qui en rendraient l'intelligence difficile au lecteur.

La bibliothèque du roi possède un beau manuscrit de Guillaume de Tyr, et dix-huit exemplaires d'une version française qui mérite d'être consultée. Il en existe également deux traductions italiennes, l'une de Joseph Horologgi, publiée à Venise, in-4°., en 1562; l'autre de Thomas Baglioni, publiée aussi à Venise, in-4°., en 1610, et inférieure, dit-on, à la précédente. Nous regrettons de n'avoir pu nous les procurer.

F. G.

[1] C'est le nom que lui donne Meusel dans sa Bibliotheca historica, tom. 2, part. 2, pag. 294. Selon d'autres, c'est Bernard le trésorier. Nous en parlerons en publiant son ouvrage, ainsi que de Jean Hérold, autre continuateur de Guillaume de Tyr.
[2] Dans la Biographie universelle, à l'article Guillaume de Tyr, article rédigé d'ailleurs avec beaucoup d'exactitude et de soin, M. Michaud rapporte à l'an 1167 l'élévation de Guillaume aux fonctions de gouverneur du prince Baudouin. Il ne peut les avoir reçues qu'en 1169, car Baudouin était né en 1160, et Guillaume dit lui-même (liv. 21 ) qu'il avait neuf ans lorsqu'il lui fut confié. On voit d'ailleurs que, de 1167 à 1169, Guillaume fit plusieurs voyages à Constantinople et à Rome, voyages qu'il n'eut guère pu concilier avec l'éducation du jeune prince.

Guillaume de Tyr, histoire

GUILLAUME DE TYR, Histoire des CROISADES
source:kobayat website
http://www.kobayat.org/data/documents/crusades/guillaume_de_tyr/notice.htm

COLLECTION DES MÉMOIRES RELATIVES A L'HISTOIRE DE FRANCE Depuis la fondation de la Monarchie Française jusqu'au 13e siècle; avec une introduction, des suppléments, des notices et des notes;
PAR M. GUIZOT,
Professeur d'HISTOIRE MODERNE à l'Académie de PARIS.

A PARIS,
CHEZ J.-L.-J. BRIERE, LIBRAIRE,
RUE SAINT-ANDRE-DES-ARTS, No. 68.
IMPRIMERIE DE A. BELIN 1824

HISTOIRE DES FAITS ET GESTES

DANS LES REGIONS D'OUTRE-MER,
DEPUIS LE TEMPS DES SUCCESSEURS DE MAHOMET
JUSQU'A L'AN 1184 DE JÉSUS-CHRIST

Par GUILLAUME DE TYR

الحروب الصليبية
بقلم اسقف صور
المؤرخ غليوم الصوري
طبعة 1824 باريس

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TABLE DES MATIERES

Tome I
Notice sur Guillaume de Tyr

Préface de Guillaume de Tyr

LIVRE 1 Années 1095-1096
Etat de la Terre Sainte sous le joug des Infidèles. - Traitements que subissaient les pèlerins. - Séjour de Pierre l'ermite à Jérusalem. - Prédication de la Croisade. - Concile de Clermont. - Départ des premiers Croisés. - Expédition de Gautier sans avoir, - de Pierre l'ermite, - de Gottschalk. - Leurs désastres en Hongrie et dans l'Asie mineure.

LIVRE 2 Année 1096
Départ des Croisés sous les ordres de Godefroi, duc de Lorraine. - Arrivée Successive des divers corps à Constantinople. - Leurs débats avec l'empereur Alexis Comnène. - Les Croisés passent l'Hellespont et entrent dans l'Asie mineure.

LIVRE 3
Siège et prise de Nicée. - Bataille de Dorylée. - Marche des Croisés dans l'Asie mineure. - Querelles de Tancrède et de Baudouin.

LIVRE 4
Occupation d'Édesse par Baudouin. - Arrivée de la grande armée des Croisés devant Antioche. - Siège d'Antioche. - Famine et souffrances des Croisés.

LIVRE 5
Combats autour d'Antioche. - Intelligences de Bohémond dans l'intérieur de la ville. - Prise d'Antioche.

LIVRE 6 Année 1098
Arrivée de l'armée turque au secours d'Antioche. - Les Croisés sont assiégés à leur tour. - Famine dans l'intérieur de la place. - Abattement des Croisés. - Découverte de la lance merveilleuse. - Sortie des Croisés. - Défaite et déroute des assiégeants.

LIVRE 7 Année 1099
Expéditions des Croisés aux environs d'Antioche. - Voyage de Godefroi de Bouillon à Édesse chez son frère Baudouin. - Querelles de Bohémond et de Raimond, comte de Toulouse. - Marche des Croisés en Palestine. - Prise de plusieurs villes. - Arrivée des Croisés devant Jérusalem.

LIVRE 8 Années 1098 -1099
Description de Jérusalem. - Les Croisés assiège la ville. - Leurs souffrances. - Progrès du siège. - Assauts successifs. - Prise de Jérusalem. - Massacre des Infidèles.

Tome II
LIVRE 9 Années 1099 -1100
Godefroi de Bouillon est élu roi de Jérusalem. - Détails sur son origine et son histoire avant la croisade. - Attaque du calife d'Égypte contre le nouveau royaume. - Victoire des Chrétiens. - Départ de quelques-uns des princes croisés pour l'Europe. - Élection du patriarche de Jérusalem. - Querelles entre le patriarche et le roi. - Mort de Godefroi.

LIVRE 10 Années 1100 -1104
Élévation de Baudouin, comte d'Édesse, au trône de Jérusalem. - Arrivée de nouveaux Croisés. - Prise d'Antipatris, Césarée et autres villes. - Nouvelle guerre avec les Égyptiens. - Défaite des Chrétiens. - Querelles de Baudouin et du patriarche Daimbert. - Conquêtes et échecs des Chrétiens en Mésopotamie.

LIVRE 11 Année 1104 -1117
Voyage de Bohémond en Europe; il confie le gouvernement d'Antioche à Tancrède. - Mort de Raimond, comte do Toulouse. - Nouvelle guerre avec les Égyptiens. - Mort do Bohémond dans la Pouille. - Prise de Tripoli et de Béryte. - Mort de Tancrède. - Construction des forts de Toron et do Mont-Réal. - Expédition de Baudouin en Égypte. - Sa mort.

LIVRE 12 Années 1118 -1124
Baudouin du Bourg est élu roi. - Mort d'Alexis Comnène. - Institution de l'ordre des Chevaliers du Temple. - Guerre des Chrétiens contre les divers soudans turcs dont ils sont environnés. - Le roi Baudouin est fait prisonnier. - Arrivée d'une flotte de Vénitiens en Palestine.

LIVRE 13 Années 1125 -1131
Description et siège de Tyr. - Tentatives des habitants d'Ascalon contre Jérusalem. - Prise de Tyr. - Baudouin 2 recouvre sa liberté. - Foulques, comte d'Anjou, arrive en Palestine. Baudouin lui donne en mariage sa file Mélisende. - Histoire de la principauté d'Antioche. - Mort de Baudouin 2.

LIVRE 14 Années 1131 -1137
Foulques d'Anjou monte sur le trône. - Son intervention dans les affaires de la principauté d'Antioche. - Querelles intérieures des Chrétiens. - Leurs guerres avec Sanguin (Zenghi), sultan d'Alep. - Raimond de Poitou arrive à Antioche et épouse Constance, fille de Bohémond 1. - Expédition de l'empereur Jean Comnène en Syrie. - Il assiège Antioche. - Pacification.

LIVRE 15 Années 1138 -1141
Histoire de la principauté d'Antioche. - Querelles du prince Raimond avec le patriarche de cette ville. - Élévation de Manuel Comnène à l'empire d'Orient. - Mort du roi Foulques.

LIVRE 16 Années 1144 -1148
Avènement de Baudouin 3. - Mort de Sanguin; son fils Noradin lui succède. - Expédition des Chrétiens pour s'emparer de Bosra. - Croisade de l'empereur Conrad et de Louis-le-Jeune. - Son mauvais succès. - Arrivée des deux rois en Palestine.

Tome III

LIVRE 17 Années 1146 -1153
Assemblée d'Accon (S. Jean d'Acre). - Siège de Damas par Baudouin 3, Conrad et Louis-Ie-Jeune réunis. - Mauvais succès de cette expédition. - Départ de Conrad. - Brouillerie du roi Baudouin avec sa mère Mélisende. - Guerres continuelles des Chrétiens contre Noradin. - Cession du comté d'Édesse à l'empereur Manuel Comnène. - Siège et prise d'Ascalon par les Chrétiens.

LIVRE 18 Années 1154 -1162
Querelles de Renaud de Châtillon, prince d'Antioche, avec le patriarche de cette ville. - Origine et ambition des chevaliers de l'Hôpital. - Troubles civils de l'Égypte. - Continuation des guerres contre Noradin. - Mort de Baudouin 3 à Béryte.

LIVRE 19 Années 1163 -1166
Élévation d'Amaury, frère de Baudouin 3, au trône de Jérusalem. - Caractère de ce prince. - Ses conversations avec Guillaume de Tyr. - Expéditions d'Amaury en Égypte. Histoire de Syracon (Chyrkouh), lieutenant de Noradin et oncle de Saladin. - Ambassade des Chrétiens au calife d'Égypte. - Description du palais du Caire. - Nouvelle expédition des Chrétiens en Égypte. - Siège et prise d'Alexandrie.

LIVRE 20 Années 1167 -1173
Nouvelle expédition en Égypte. - Élévation de Saladin. - Tremblement de terre en Syrie. - Les Assissins ou Ismaéliens; Leur origine et leurs moeurs. - Mort de Noradin. - Mort du roi Amaury.

LIVRE 21 Années 1173 -1179
Avènement de Baudouin 4, ou Le Lépreux. - Il avait été élevé par Guillaume de Tyr. - Histoire du comte de Tripoli. - Conquêtes progressives de Saladin sur les Chrétiens. - Alliance des Grecs et des Chrétiens de Jérusalem pour envahir l'Égypte. - Elle demeure sans résultat.

LIVRE 22 Années 1179 - 1183
Fâcheux état du royaume de Jérusalem. - Guillaume de Tyr revient de Constantinople où il avait été envoyé en ambassade. - Troubles de l'empire grec. - Brillante expédition de Saladin en Mésopotamie. - Imposition extraordinaire établie pour la défense du royaume. - La maladie du Roi croissant toujours, Gui de Lusignan est nommé régent. - La régence lui est retirée. - Couronnement de Baudouin 5 encore enfant.

LIVRE 23
Douleur de l'historien à la vue des désastres de son pays. - Animosité du roi Baudouin 4 contre le comte de Joppé. - La régence du royaume est donnée au comte de Tripoli. - Fin de l'ouvrage de Guillaume de Tyr.

Continuation de l'Histoire des Croisades de Guillaume de Tyr, par Bernard Le Trésorier.

dimanche 5 février 2012

Guillaume de Tyr : Histoire des Croisades : livre XVIII (bilingue)

http://remacle.org/bloodwolf/historiens/guillaumedetyr/table.htm


http://remacle.org/bloodwolf/historiens/guillaumedetyr/croisade19a.htm

Guillaume de Tyr : Histoire des Croisades : livre XI (bilingue)

http://remacle.org/bloodwolf/historiens/guillaumedetyr/croisade11.htm

Tyr,hippodrome romain, bains,basilique des croises

.

L'un des plus grands hippodromes de l'époque romaine a été mis au jour à Tyr.Construit au cours du 2e siècle de notre ère, il fut recouvert avec le temps, par six mètres de sable apporté par les vents.Cet hippodrome, conçu pour les courses de chars, en forme de U ou d'épingle à cheveux, pouvait contenir plus de vingt mille spectateurs.

Un axe spinal, marqué à ses extrémités par des bornes de pierre (metae) , divisait le parcours en deux voies.La course consistait à accomplir sept fois le parcours.Le moment le plus dangereux était celui où les chars couraient à toute vitesse autour des metae pour repartir en sens inverse : c'est là que des accidents spectaculaires avaient souvent lieu.
La Tyr romaine est ainsi préservée pour que les générations actuelles et futures puissent la voir et l'admirer.

EUROPE,mythologie


Objet: EUROPE.http://mythologica.fr/grec/europe.htm

EUROPE.
http://mythologica.fr/grec/europe.htm
    
Fille de Téléphassa et d'Agénor, roi de Phénicie, Europe fut aimée de Zeus qui lui donna trois fils Minos, Rhadamanthe, et Sarpédon

LEGENDES

Enlèvement d'Europe d'après Véronèse © Palais des Doges
La jeune princesse fit un jour un rêve étonnant où deux continents personnifiés tentaient de la séduire. Le matin venu, pour chasser ce rêve étrange, elle alla avec ses suivantes cueillir des fleurs dans une prairie voisine.
C'est là que Zeus aperçut la jeune fille jouant avec ses compagnes et il en tomba immédiatement amoureux. Il jugea plus prudent de se changer en taureau pour échapper à la surveillance de sa femme Héra et pour mieux approcher les jeunes filles sans les effaroucher. Il prit la forme d'un beau taureau blanc au front orné d'un disque d'argent et surmonté de cornes en croissant de lune. Il se mêla paisiblement aux jeux des jeunes filles; il se laissa même caresser par Europe qui tomba sous son charme et s'assit sur son dos.

Mais dès qu'elle fut sur son dos, il se précipita vers le rivage proche. Accompagné par toute une cohorte de divinités marines, de Néréides chevauchant des dauphins et de Tritons soufflant dans des conques, il l'amena en Crête.

Enlèvement d'Europe d'après Guido Reni 
© Musée des Beaux-Arts du Canada
Là sous un platane toujours vert (mais d'autres auteurs penchent pour la grotte du mont Dicté où Zeus fut caché pendant sa prime enfance pour échapper à Cronos) ils s'unirent. 
Minos, Sarpédon et Rhadamanthe furent les fruits de cette union.

Zeus lui fit trois présents : 
• Une lance qui ne manquait jamais sa cible; 
• Un chien, Laelaps, qui ne laissait jamais échapper sa proie; 
• Un homme de bronze, Talos, dont la seule veine qui irriguait son corps de métal, était obturée par une cheville de métal.
Il faisait chaque jour le tour de la crête et tuait tous les étrangers qui tentaient de débarquer.
Pendant ce temps, son père, Agénor, cherchait partout sa fille. Il décida d'envoyer ses trois enfants Cadmos, Phénix et Cilix ainsi que sa femme à sa recherche. Il leur donna l'ordre de ne pas revenir sans Europe et il ne les revit jamais.
Europe donna son nom au continent européen et la constellation du taureau rappelle cette transformation divine. 
Quand Zeus l'abandonna, Europe fut épousée par le roi de Crète, Astérios, qui reconnut ses enfants et fit de Minos son successeur. Europe donna à son mari une fille, Crété.
Crété serait devenue l'épouse de Minos ou selon d'autres auteurs une amante d'Hélios et la mère de Pasiphaé.

Europe princesse de tyr - liban ,legende


Objet: 1- La princesse Europe

1- La princesse Europe
Deux terres se disputaient la jeune princesse, l'asie ,et la terre  de la rive oppsee 

Le nom "Europe" tire son origine d'un personnage de la mythologie grecque. Fille d'Agénor, roi de Phénicie, la princesse Europe vivait à Tyr, sur le bord asiatique de la Méditerranée (aujourd'hui le Liban).

Se passionnant pour les voyages en mer, la jeune princesse rêvait des terres lointaines. Elle avait ainsi pour habitude de se promener, presque chaque jour, au bord de la mer, en regardant vers l'horizon infini.

Zeus, le Dieu des Dieux qui vivait au sommet de l'Olympe, caché par une couche de nuages, avait remarqué depuis quelques temps déjà, la grande beauté de la princesse et son goût pour les aventures et les découvertes. Il tomba amoureux d'elle et décida de l'emmener loin de chez elle, sur de nouvelles terres.

Dans la nuit qui suivit, la princesse fit un rêve étrange : deux terres, ayant l'aspect de femmes, se disputaient la jeune princesse. L'une, la "terre d'Asie", voulait la garder; l'autre, la "terre de la rive opposée", voulait l'emmener en mer sur ordre du roi des Dieux, Zeus.
Se réveillant, la princesse alla au bord de la mer. Subitement, un taureau, puissant mais docile émergea de la mer et persuada la belle princesse de monter sur son dos. Puis il s'envola et emmena la jeune princesse sur l'île de Crète, en Grèce. Là, il prit une forme humaine : ce n'était autre que Zeus (transformé en taureau). Europe tomba, elle aussi, amoureuse de lui. De leur amour naîtront trois enfants et grâce à la princesse, le continent gagna un nom : Europe.

Le mythe de la princesse Europe est aujourd'hui illustré sur la pièce de 2 € grecque, par la représentation d'un taureau portant une jeune femme sur son dos.
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2-La légende d'Europe.
http://www.pheniciens.com/persos/europe.htm

Image après traitement informatique
L'enlèvement d'Europe
Mosaïque trouvée à Byblos, époque romaine, fin II° - début III° siècle ap. J.C.

Depuis quelques années, nous assistons sur la scène de l'échiquier mondial, à l'émergence d'une nouvelle identité commune, la Communauté Européenne, plus communément appelée l'Europe.

Avec le lancement de la monnaie européenne, la Grèce a choisi de marquer l'historicité de l'événement en frappant la pièce de 2 € à l'effigie de la princesse Europe enlevée par Zeus métamorphosé en taureau. Mais qui était Europe ? Quel est son rapport avec la Grèce ?

La légende raconte qu'Europe, princesse phénicienne, fille d'Agénor(1) roi de Tyr, se promenant un jour au bord de la mer avec ses compagnes, fut remarquée par Zeus. Enflammé par sa beauté, il se métamorphosa en taureau aux cornes semblables à un croissant de lune et vint se coucher aux pieds de la jeune fille. Celle-ci d'abord effrayée, s'enhardit, caressa l'animal et s'assit sur son dos. Aussitôt le taureau se releva et s'élança vers la mer. Malgré les cris d'Europe, qui se cramponne à ses cornes, le taureau pénétra dans les flots et s'éloigne du rivage. Tous deux parvinrent ainsi jusqu'en Crète où Zeus s'unit à la jeune fille. De ces amours naîtront trois fils : Minos, Sarpédon et Rhadamante.

La suite de cette légende fut la recherche entreprise par les frères d'Europe. Agénor ordonna alors à son fils Cadmos de partir à la recherche de sa sœur, avec défense formelle de revenir tant qu'il ne l'a pas retrouvée. La mère de Cadmos, Téléphassa, et ses deux frères, Thassos et Cilix, l'accompagnèrent ; seul Phœnix resta au pays auprès de son père. Les recherches de Téléphassa et de ses fils furent vaines. Téléphassa mourut de chagrin et ses trois fils, en raison du serment prêté à leur père, n'osèrent pas retourner à Tyr : Thassos s'installa alors dans les îles de Thrace, auxquelles il s'identifia ; Cilix se fixa en Cilicie, dont il fut le fondateur légendaire quant à Cadmos, il débarqua en Grèce où il interrogea l'oracle de Delphes. L'oracle lui conseilla de se laisser guider par une génisse errante, qu'il croiserait à sa sortie du temple, et de fonder une ville à l'endroit même où elle se coucherait épuisée. L'animal conduisit Cadmos au site de Thèbes, où il éleva la citadelle de Cadmée. Toujours dans l'espoir de retrouver sa soeur, Cadmos offrit aux Grecs l'alphabet inventé par les Phéniciens. Hérodote raconte le récit en ces termes :

"Pendant le séjour que firent en ce pays les Phéniciens qui avaient accompagné Cadmos, et au nombre desquels étaient les Géphyriens, ils introduirent en Grèce plusieurs connaissances et entre autres des lettres, qui étaient, à mon avis, inconnues auparavant dans ce pays. Ils les employèrent d'abord de la même manière que tous les Phéniciens. Mais dans la suite des temps, ces lettres changèrent avec la langue et prirent une autre forme. Les pays circonvoisins étant alors occupés par les Ioniens, ceux-ci adoptèrent ces lettres, dont les Phéniciens les avaient instruits, mais ils firent quelques légers changements. Ils convenaient de bonne foi et comme le voulait la justice, qu'on leur avait donné le nom de lettres phéniciennes, parce que les Phéniciens les avaient introduites en Grèce". (Hérodote, II, 59).

Cette légende d'Europe résume les réalités historiques, économiques et culturelles qui devaient correspondre aux déplacements des foyers de civilisations du Proche-Orient vers les régions d'Occident, appelées par la suite "Europe".

La "déesse au taureau" va être reprise et représentée, en sculpture, peinture(2), céramique et mosaïques jusqu'au IV°siècle(3) et cela sur tout le pourtour méditerranéen (Liban, Grèce, Italie, France, Espagne, Tunisie, Algérie, ...). Ces vestiges antiques sont actuellement préservées dans les divers musées (Musée national de Beyrouth, Musée de l'Arles et la Provence antiques, Musée archéologique de Nîmes, British Museum, Musée du Vatican, Musée du Louvre, Staatliche museen de Berlin, Musée de l'Ermitage, Musée de Palerme, à Pompéi, Musée de l'Agora à Athènes, etc.). En 1998, La Poste française édita un timbre représentant cette légende et cela à l'occasion de l'exposition Liban, l'autre rive qui s'est tenue à L'Institut du Monde Arabe à Paris (du 27 octobre 1998 au 2 mai 1999).

Nous émettons un souhait de pouvoir un jour proposer via cette page l'historique de ces diverses représentations. Nous invitons tous les musées détenteurs d'une oeuvre représentant l'enlèvement d'Europe de nous soutenir dans cette démarche ; en participant à la réalisation de ce projet: tous les articles, photos, descriptions, ... seront les bienvenus.

Nous ouvrons une dernière parenthèse dans cette page en citant l'auteur classique Achille Tatius, observant les détails de la mosaïque :

"Le taureau avait été représenté au milieu de la mer, chevauchant les vagues (...). La jeune fille était assise au milieu de son dos, non pas à califourchon mais de côté, les deux pieds sur la droite et elle tenait les cornes de sa main gauche comme un conducteur de char tient les rênes, et, en fait, l'animal obliquait légèrement dans cette direction, obéissant à la pression de la main. Le buste de la jeune fille était recouvert d'une tunique qui lui descendait jusqu'en bas des jambes ; plus bas, une robe dissimulait la partie intérieure de son corps (...). Ses mains étaient éloignées l'une de l'autre, l'une sur les cornes du taureau, l'autre sur sa croupe, et dans l'une et l'autre, elle tenait au-dessus de sa tête une large écharpe qui voltigeait autour de ses épaules, et l'étoffe se creusait et se gonflait de toutes parts ; c'était la façon pour le peintre de représenter le vent. Ainsi la jeune fille était-elle installée sur le taureau comme un bateau en mer et son écharpe lui servait de voile".

(1) Les cités de Tyr et de Sidon pouvaient former une unité politique suivant les forces en place. Pour cette raison nous pouvons lire suivant les références, Europe fille du roi de Tyr, ou, fille du roi de Sidon. retour texte
(2) Voir Christian de Bartillat & Alain Roba, Métamorphoses d'Europe, trente siècles d'iconographies, Editions Bartillat, 2000 retour texte
(3) Odile Wattel-de Croizant, Les mosaïques représentant le mythe d'Europe (Ier-IVe siècles), Evolution et interprétation des modèles grecs en milieu romain, Editions De Boccard, Paris, 1995.
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3- Union européenne : Histoire, évènements significatifs
Catalogue formationEditoPrésentationContact - 17 mai 2011

NOM : Union européenne  (unification économique et politique de 27 pays européens)

LE NOM : L'appellation « Europe » vient du grec ancien Ευρώπη. Étymologiquement : la princesse « au large visage » et « aux grands yeux ».

L'histoire :

La princesse Europe, fille d'Agénor (Roi de Sidon, en Phénicie), que le roi des dieux voulait séduire, avait un goût prononcé pour les aventures et les découvertes. Un jour, un taureau émergea de la mer et persuada la belle princesse de monter sur son dos. Puis, il s'envola et l'emmena sur l'île de Crète, en Grèce (et vers ce continent, alors inconnu, qui portera ultérieurement son nom…). Là, il prit une forme humaine : ce n'était autre que Zeus (transformé en taureau) dont elle tomba amoureuse.
 En tout cas, les historiens voient aujourd'hui, dans cette légende, l'illustration poétique et le récit symbolique de l'imprégnation en Occident des cultures et brillantes civilisations du Proche-Orient antique. Le mythe de la princesse Europe est aujourd'hui illustré sur la pièce de 2 € grecque, par la représentation d'un taureau portant une jeune femme sur son dos.

DEVISE : « In varietate concordia » (Unie dans la diversité), telle est la devise de l'Union européenne.

Cette devise signifie qu'au travers de l'UE, les Européens unissent leurs efforts en faveur de la paix et de la prospérité ; les nombreuses cultures, traditions et langues que compte l'Europe constituent un atout pour le continent.

HYMNE :

L'hymne européen est « l'Ode à la Joie » de Ludwig van Beethoven, compositeur allemand. Il correspond aux idéaux fraternels de Beethoven. D'où sa volonté incessante de composer une œuvre à la mesure du poème du même nom de Friedrich Von Schiller qui évoque la fraternisation de tous les hommes.

DRAPEAU : 12 étoiles jaunes en cercle sur fond bleu.

Le drapeau européen est une bannière d'azur composée symboliquement de 12 étoiles : ce chiffre évoque la plénitude, comme les 12 mois de l'année. Le drapeau européen est le symbole non seulement de l'Union, mais aussi de l'unité et de l'identité de l'Europe au sens large. 
chaque  élément le constituant a été choisi pour sa force symbolique :

le cercle d'étoiles dorées représente la solidarité et l'harmonie entre les peuples.
le cercle des 12 étoiles est traditionnellement un symbole de perfection, de plénitude et d'unité.
le chiffre 12 renvoie aussi au nombre de mois de l'année et d'heures sur le cadran d'une montre.

*Il fait également référence à l'emblème conçu par l'Autrichien Arsène Heitz, modeste fonctionnaire et catholique fervent. 
Selon ses dires, il s'est inspiré de la médaille miraculeuse de la rue du Bac (Paris).
Laquelle représente la Vierge avec la couronne de 12 étoiles qu'évoque l'Apocalypse de Saint-Jean : « Un signe grandiose est apparu dans le ciel, une femme revêtue du soleil, la lune sous ses pieds, et sur sa tête une couronne de 12 étoiles », Apocalypse 12,1. 
Il lui a ajouté un fond bleu, couleur traditionnelle du manteau de la Vierge.
EMBLÈME : en 2009, un appel à contribution a été lancé, avec une question à la clé : quel animal symboliserait le mieux l'Europe ? 
Les deux animaux retenus sont le taureau et la colombe.

Le Taureau est l'animal dont se servit Zeus pour l'enlèvement d'Europe afin de la déposer en Crête. 
Ce mythe évoque l'unité fondamentale entre Orient et Occident.

La Colombe est un symbole de paix, assimilé à la non-violence. 
Elle tient son origine des récits de la Bible et de l'épisode des 40 jours d'inondation durant lesquels Noé, sur son arche, sauva de la noyade la totalité des espèces animales de la planète. Symbole porteur de tolérance, d'ouverture, de fraternité entre les peuples… Et donc d'espoir !

JOURNÉE DE L'EUROPE : 9 mai (anniversaire de la Déclaration de Schuman, en 1950).

LANGUES PARLÉES  : 23

SUPERFICIE  : 4 376 780 km2 environ (7ème rang mondial)

POPULATION : 499,7 habitants, au 1er janvier 2009 (3ème rang mondial derrière la Chine et l'Inde, mais devant les Etats-Unis).

Critères d'adhésion définis aux Conseils européens de Copenhague (1993) et de Madrid (1995) 

le respect de la démocratie et de l'État de droit de la personne et des minorités.
une économie de marché ouverte et viable.
le respect de l'acquis communautaire.
la modernisation de l'État et des structures administratives.
Les 3 principes de liberté :

la liberté économique avec la libre circulation des biens ; le transport de marchandises se fait sans paiement de droit de douane à l'intérieur de l'Union ;
la liberté individuelle, via la libre circulation des personnes ; tout citoyen d'un pays de l'Union a la possibilité de s'installer et de travailler dans le pays de son choix ;
la liberté financière avec la libre circulation des capitaux ; tout citoyen ou entreprise d'un pays de l'Union peu ouvrir un compte bancaire dans le pays de son choix.
Le terme « Europe » désigne aujourd'hui le continent européen au sens strictement géographique. Avant les  XVe et XVIe siècles, on employait plus fréquemment  le terme « Occident » et l'unité de l'Europe était surtout religieuse et culturelle, visant également des conquêtes territoriales.

L'idée européenne s'est construite progressivement à partir du XVIe siècle. Dès lors, philosophes, écrivains et politiques s'employèrent à théoriser le rapprochement des peuples : Henri de Saint-Simon proposa la création d'un « Parlement européen », tandis que Jean-Jacques Rousseau écrivit les « Extraits et jugements sur le projet de paix éternelle ». Emmanuel Kant rédigea quant à lui son « Essai sur la paix perpétuelle », alors que Victor Hugo eu l'intuition géniale des « Etats-Unis d'Europe». Aristide Briand défendit, pour sa part, l'idée d'une « Société des Nations ».

Certains marxistes se fixèrent pour objectif de créer « des Etats-Unis socialistes d'Europe », alors qu'Altiero Spinelli plaida pour « une Europe libre et unie ». Au nom du Parti socialiste, Jean Jaurès se fit le défenseur d'une « Europe humaniste et pacifiste ». Dans ses pas, Léon Blum évoqua l'idée d'une « Union fédérale d'Europe »…

Mais c'est le désastre produit par les deux guerres mondiales qui finit de -convaincre les nations européennes et des hommes et des femmes de toutes nationalités de la nécessité de s'unir pour empêcher de nouveaux conflits et garantir la paix. Tous œuvrèrent pour la construction d'une Europe communautaire de plus en plus intégrée.
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Europe, fille de tyr,legende

La princesse Europe

europe fille de tyr ,
http://www.strasbourg-europe.eu/la-princesse-europe,14756,fr.html

Iconographie grecque ,zenon

Discours philosophiques de Maxime de Tyr traduits du grec par M. Formey

samedi 4 février 2012

SAINT CHRISTOPHE ,patron des conducteurs

SAINT CHRISTOPHE *
Une chapelle dediee a st Christophe fut decouverte pres de Cana - Tyr - Sud- Liban en 1860 , au cours d'explorations archeologiques .
voici les divers recits sur la vie de ce saint . il s'y melent histoire et legende, refletant une culture et une grande foi en Jesus Porteur des peches du monde et Redempteur....
source :
http://www.abbaye-saint-benoit.ch/voragine/tome02/101.htm
Christophe, avant son baptême, se nommait Réprouvé, mais dans la suite il fut appelé Christophe, comme si on disait : "qui porte le Chris" , parce qu'il porta le Christ en quatre manières: sur ses épaules, pour le faire passer; dans son corps, par la macération; dans son coeur, par la dévotion et sur les lèvres, par la confession ou prédication.

Christophe était Chananéen; il avait une taille gigantesque, un aspect terrible, et douze coudées de haut: D'après ce qu'on lit eu ses actes, un jour qu'il se trouvait auprès d'un roi des Chananéens, il lui vint à l'esprit de chercher, quel était le plus grand prince du monde, et de demeurer près de lui. Il se présenta chez un roi très puissant qui avait partout la réputation de

* L'hymne O beate mundi auctor, du bréviaire mozarabe fait allusion, dans ses seize strophes, à tous les points de cette légende.

284

n'avoir point d'égal en grandeur. Ce roi en le voyant l'accueillit avec bonté et le fit rester à sa cour. Or, un jour, un jongleur chantait en présence du roi une chanson oit revenait souvent le nom du diable ; le roi, qui était chrétien, chaque fois qu'il entendait prononcer le nom de quelque diable, faisait de suite le signe de croix sur. sa figure. Christophe, qui remarqua cela, était fort étonné de cette action, et de ce que signifiait un pareil acte. Il interrogea le roi à ce sujet et celui-ci ne voulant pas le lui découvrir, Christophe ajouta : « Si vous ne me le dites, je ne resterai pas plus longtemps avec vous. » C'est pourquoi le roi fut contraint de lui dire : « Je me munis de ce signe, quelque diable que j'entende nommer, dans la crainte qu'il ne prenne pouvoir sur moi et ne me nuise. » Christophe lui répondit : « Si vous craignez que le diable ne vous nuise, il est évidemment plus grand et plus puissant que vous ; la preuve en est que vous en avez une terrible frayeur. Je suis donc bien déçu dans mon attente ; je pensais avoir trouvé le, plus grand et le plus puissant seigneur du monde ; mais maintenant je vous fais mes adieux, car je veux chercher le diable lui-même, afin de le prendre pour mon maître et devenir son serviteur. » Il quitta ce roi et se mit en devoir de chercher le diable. Or, comme il marchait au milieu d'un désert, il vit une grande multitude de soldats, dont l'un, à l'aspect féroce et terrible, vint vers lui et lui demanda où il allait. Christophe lui répondit: «Je vais chercher le seigneur diable, afin de le prendre pour maître et seigneur. » Celui-ci lui dit: « Je suis celui que tu cherches. » Christophe tout réjoui s'engagea pour être son (285) serviteur à toujours et le prit pour son seigneur. Or, comme ils marchaient ensemble, ils rencontrèrent une croix élevée sur un chemin public. Aussitôt que le diable eut aperçu cette croix, il fut effrayé, prit la fuite et, quittant le chemin, il conduisit Christophe à travers un terrain à l'écart et raboteux, ensuite il le ramena sur la route. Christophe émerveillé de voir cela lui demanda pourquoi il avait manifesté tant de crainte, lorsqu'il quitta la voie ordinaire, pour faire un détour, et le ramener ensuite dans le chemin: Le diable ne voulant absolument pas lui en donner le motif, Christophe dit : « Si vous ne me l'indiquez, je vous quitte à l'instant. » Le diable fut forcé de lui dire : « Un homme qui s'appelle Christ fut attaché à la croix; dès que j e vois l'image de sa croix, j'entre dans une grande peur, et m'enfuis effrayé. » Christophe lui dit : « Donc ce Christ est plus grand et plus puissant que toi, puisque tu as une si brande frayeur en voyant l'image de sa croix? J'ai donc travaillé en vain, et n'ai pas encore trouvé le plus grand prince- du monde. Adieu maintenant, je veux te quitter et chercher ce Christ. »
Il chercha longtemps quelqu'un qui lui donnât des renseignements sur le Christ; enfin il rencontra un ermite qui lui prêcha J.-C. et qui l'instruisit soigneusement de la foi. L'ermite dit à Christophe : « Ce roi que tu désires servir réclame cette soumission : c'est qu'il te faudra jeûner souvent.» Christophe lui répondit : « Qu'il me demande autre chose, parce qu'il m'est absolument impossible de faire cela. » « Il te faudra encore, reprend l'ermite, lui adresser des prières. » « Je ne sais ce que s'est, répondit Christophe, et je ne (286) puis me soumettre à cette exigence.» L'ermite lui dit: « Connais-tu tel fleuve où bien des passants sont en péril de perdre la vie? » « Oui, dit Christophe. L'ermite reprit: « Comme tu as une haute stature et que tu es fort robuste, si tu restais auprès de ce fleuve, et si tu passais tous ceux qui surviennent, tu ferais quelque chose de très agréable au roi J.-C. que tu désires servir, et j'espère qu'il se manifesterait à toi en ce lieu. » Christophe lui dit ; « Oui, je puis bien remplir cet office, et je promets que je m'en acquitterai pour lui. » Il alla donc au fleuve dont il était question, et s'y construisit un petit logement. Il portait à la main au lieu de bâton une perche avec laquelle il se maintenait dans l'eau ; et il passait. sans relâche tous les voyageurs. Bien des jours s'étaient écoulés, quand, une fois qu'il se reposait dans sa petite maison, il entendit la voix d'un petit enfant qui l'appelait en disant: « Christophe, viens dehors et passe-moi. » Christophe se leva de suite, mais ne trouva personne. Rentré chez soi, il entendit la même voix qui l'appelait. Il courut de,lors de nouveau et ne trouva personne. Une troisième fois il fut appelé comme auparavant, sortit et trouva sur la rive du fleuve un enfant qui le pria instamment de le passer. Christophe leva donc l'enfant sur ses épaules, prit son bâton et entra dans le fleuve pour le traverser. Et voici que l'eau du fleuve se gonflait peu à peu, l'enfant lui pesait comme une masse de plomb ; il avançait, et l'eau gonflait toujours, l'enfant écrasait de plus en plus les épaules de Christophe d'un poids intolérable, de sorte que celui-ci se trouvait dans de grandes angoisses et, craignait de périr. (287) Il échappa à grand peine. Quand il eut franchi la rivière, il déposa l'enfant sur la rive et lui dit : Enfant, tu m'as exposé à un grand danger, et tu m'as tant pesé que si j'avais eu le monde entier sur moi, je ne sais si j'aurais eu plus lourda porter. » L'enfant lui répondit : « Ne t'en étonne pas, Christophe, tu n'as pas eu seulement tout le monde sur toi, mais tu as porté sur les épaules celui qui a créé le monde : car je suis le Christ ton roi, , auquel tu as en cela rendu service; et pour te prouver que je dis la vérité, quand tu seras repassé, enfonce ton bâton en terre vis-à-vis ta petite maison, et le matin tu verras qu'il a. fleuri et porté des fruits, » A l'instant il disparut. En arrivant, Christophe ficha. donc son bâton en terre, et quand il se leva le matin, il trouva que sa perche avait poussé des feuilles, et des dattes comme un palmier. Il vint ensuite à Samos, ville de Lycie, où il ne comprit pas la langue que parlaient les habitants, et il pria le Seigneur de lui en donner l'intelligence. Tandis qu'il restait en prières, les juges le prirent pour un insensé, et le laissèrent. Christophe, ayant obtenu ce qu'il demandait, se couvrit le visage, vint à l'endroit où combattaient les chrétiens, et il les affermissait au milieu de leurs tourments. Alors un des juges le frappa. au visage, et Christophe se découvrant la figure : « Si je n'étais chrétien, dit-il, je me vengerais aussitôt de cette injure. » Puis il ficha son bâton, en terre en priant le Seigneur de le faire reverdir pour convertir le peuple. Or, comme cela se fit à l'instant, huit mille hommes devinrent croyants. Le roi envoya alors deux cents soldats avec ordre d'amener Christophe par (288) devant lui; mais l'avant trouvé en oraison ils craignirent de lui signifier cet ordre; le roi envoya encore un pareil nombre d'hommes, qui, eux aussi, se mirent à prier avec Christophe. Il se leva et leur dit : « Oui cherchez-vous? » Quand ils eurent vu son visage; ils dirent : « Le roi nous a envoyés pour te garrotter et t'amener à lui.» Christophe leur dit : « Si je voulais, vous ne pourriez. me conduire ni garrotté, ni libre. » Ils lui dirent : « Alors si tu ne veux pas, va librement partout: ou bon te semblera, et nous dirons au roi que nous ne t'avons pas trouvé. » « Non, il n'en sera pas ainsi, dit-il; j'irai avec vous.» Alors il les convertit à la foi, se fit lier par eux les mains derrière le dos, et conduire au roi en cet état. A sa vue, le roi fut effrayé et tomba à l'instant de son siège. Relevée ensuite par ses serviteurs, il lui demanda son nom et sa patrie. Christophe lui répondit : « Avant mon baptême, je m'appelais Réprouvé, mais aujourd'hui je me nomme Christophe. » Le roi lui dit : « Tu t'es donné un, sot nom, en prenant celui du Christ crucifié, qui ne s'est fait aucun bien, et qui ne pourra t'en faire. Maintenant donc, méchant Chananéen, pourquoi ne sacrifies-tu pas à nos dieux? » Christophe lui dit : « C'est à bon droit que tu t'appelles Dagnus *, parce que tu es la mort du monde, l'associé du diable; et tes dieux sont l'ouvrage de la main des hommes. Le roi lui dit : « Tu as été élevé au. milieu des bêtes féroces; tu ne peux donc proférer que paroles sauvages et choses inconnues des hommes. Or, maintenant,

* Damné ou danger ? ou plutôt dague, poignard ?

si tu veux sacrifier, tu obtiendras de moi de grands honneurs, sinon, tu périras dans les supplices. » Et comme le saint ne voulut pas sacrifier, Dagnus le fit mettre en prison; quant aux soldats qui avaient été envoyés à Christophe, il les fit décapiter pour le nom de J.-C. Ensuite il fit renfermer avec Christophe dans la prison deux filles très belles, dont l'une s'appelait Nicée et l'autre Aquilinie, leur promettant de grandes récompenses, si elles induisaient Christophe à pécher avec elles. A cette vue, Christophe se mit tout de suite en prière. Mais comme ces filles le tourmentaient par leurs caresses: et leurs embrassements, il se leva et leur, dit : « Que prétendez-vous et pour quel motif avez-vous été introduites ici? ». Alors elles furent effrayées de l'éclat de son visage et dirent : «Ayez pitié de nous, saint homme, afin que nous puissions croire au Dieu que vous prêchez. » Le roi, informé de cela, se fit amener ces femmes et leur dit : « Vous avez donc aussi été séduites. Je jure par les dieux que si vous ne sacrifiez, vous périrez de malemort. » Elles répondirent : « Si tu veux que nous sacrifiions, commande qu'on nettoie les places et que tout le monde s'assemble au temple. » Quand cela fut fait, et qu'elles furent entrées dans le temple, elles dénouèrent leurs ceintures, les mirent au cou des idoles qu'elles firent tomber et qu'elles brisèrent; puis elles dirent aux assistants : « Allez appeler des médecins pour guérir vos dieux. » Alors par l'ordre du roi, Aquilinie est pendue; puis on attacha à ses pieds une pierre énorme qui disloqua tous ses membres. Quand elle eut rendu son âme au Seigneur, Nicée, sa soeur, fut (290) jetée dans le feu ; mais comme elle en sortit saine et sauve, elle fut tout aussitôt après décapitée. Après quoi sauve, est amené en présence du roi qui le fait fouetter avec des verges de fer; un casque de fer rougi au feu est mis sur sa tête; le roi fait préparer un banc en fer où il ordonne de lier Christophe et sous lequel il fait allumer du feu qu'on alimente avec de la poix. Mais le banc fond comme la cire, et le saint reste sain et sauf. Ensuite le roi le fait lier à un poteau et commande à quatre cents soldats de le percer de flèches : mais toutes les flèches restaient suspendues en l'air, et aucune ne put le toucher. Or, le roi, pensant qu'il avait été tué par les archers, se mit à l'insulter ; tout à coup une flèche se détache de l'air, vient retourner sur le roi qu'elle frappe à l'œil, et qu'elle aveugle. Christophe lui dit : « C'est demain que je dois consommer mon sacrifice; tu feras donc, tyran, de la boue avec mon sang; tu t'en frotteras l'oeil et tu seras guéri. » Par ordre du roi ou le mène au lieu où il devait être décapité; et quand il eut fait sa prière, on lui trancha la tête. Le roi prit un peu de son sang, et le mettant sur son oeil, il dit : « Au nom de Dieu et de saint Christophe. » Et il fut guéri à l'instant. Alors le roi crut, et porta un édit par lequel quiconque blasphémerait Dieu et saint Christophe serait aussitôt puni par le glaive. — Saint Ambroise parle ainsi de ce martyr dans sa préface : « Vous avez élevé, Seigneur, saint Christophe, à un tel degré. de vertu, et vous avez, donné une telle grâce à sa parole, que par lui vous avez arraché à l'erreur de la gentilité pour les amener à la croyance chrétienne, quarante-huit mille hommes. (291) Nicée et Aquilinie qui depuis longtemps se livraient publiquement à la prostitution, il les porta, à prendre des habitudes de chasteté, et leur enseigna à recevoir la couronne. Bien que lié sur un banc de fer, au milieu d'un bûcher ardent, il ne redouta pas d'être brûlé par ce feu, et pendant une journée entière, il ne put être percé par les flèches de toute une soldatesque. Il y a plus, une de ces flèches crève l'oeil d'un des bourreaux, et le sang du bienheureux martyr mêlé à la terre lui rend la vue et en enlevant l'aveuglement du corps, éclaire son esprit car il obtint sa grâce auprès de vous et il vous a prié avec supplication d'éloigner les maladies et les infirmités*. »

* Ces derniers mots nous expliquent le motif pour lequel saint Christophe est représenté avec des proportions gigantesques principalement aux portails des églises. On se croyait à l'abri des maladies et des infirmités dès lors qu'on avait vu la statue du saint, de là ces vers :

Christophore sancte, virtutes saut tibi tantae,
Qui te mane vident, nocturno tempore rident.
Christophore sancte, speciem qui eumque tuetur,
Ista nempe die non morte mala morietur.
Christophorum videas, postea tutus eas.

Saint Frumentius de Tyr, Liban -Sud +380

تذكار القديس فرومنتيوس الصوري اللبناني ، مبشّر الحبشة أثيوبيا  (+380 م)

يروي روفينوس الراهب (345-410 م) في تاريخه أنّ شابين من صور الفينيقية  -لبنان حالياً- ، وربما أخوين اسمهما فرومنتيوس واداسيوس  ، رافقا علاّمة من مدينة صور  اسمه ميروبيوس ، في رحلة استكشافية الى مجاهل  سواحل البحر الأحمر.

 ولسبب ما، عواصف أو خلافه ، وجدت سفينتهم في الحبشة – أثيوبيا ، حيث فتك السكان المحليّون بميروبيوس وأبقوا على الشابين فرومنتيوس واداسيوس على قيد الحياة. هذان ما لبثا أن نالا حظوة لدى "ملك أقسوم"،  وأصبحا مدبرين لقصره، كما صار فرومنتيوس معلماّ لوريث العرش.
ولمّا تبوأ الأمير الصغير الحكم مكان أبيه نال فرومنسيوس حظوة أكبر مكّنته من استصدار إذن لبعض التجّار المسيحيين بالقدوم الى الحبشة وبناء كنيسة صغيرة على أرض ، كما أخذ هو نفسه بنشر الإنجيل بين السكان .
 أما اداسيوس فعاد بعد حين الى مسقط رأسه  في صور جنوب لبنان اليوم، وصار كاهناً فيها ، فيما توجّه شقيقه فرومنتيوس الى مدينة الإسكندرية في بلاد النيل  ، حيث قابل كبير أساقفتها  أثناسيوس الكبير ( القديس ) ووصف له الأوضاع في الحبشة ، مقترحا عليه  سيامة أسقف عليها لنشر الكلمة هناك ، فأخذ القديس أثناسيوس باقتراح فرومنسيوس واختاره هو بالذات ليكون أوّل أسقف على أثيوبيا - الحبشة .
وقد تمكّن الأسقف الجديد لدى عودته الى إثيوبيا وإقباله على البشارة هناك من هداية أعداد غفيرة من أهل تلك البلاد  الى الإيمان المسيحي.
على هذا استمرّ ناشطاً في نقل البشارة بالربّ يسوع وشفاء المرضى واجتراح العجائب الى أن رقد بسلام ممتلئاً بروح القداسة  في العام 380 للميلاد.
تحيي الكنيسة الغربية تذكاره في 27 تشرين الأوّل، والكنيسة الشرقية في 30 تشرين الثاني، والكنيسة القبطية في 18 كانون الأوّل.
أيها الرب يسوع المسيح،  بشفاعة قديسك فرومنتيوس الصوري اللبناني مبشّر الحبشة  ، والذي بغيرته الرسولية ضاهى الرسل الاولين في حمل  البشارة  ، ارحمنا وخلّصنا، آمين.




  • Source :
  • http://saints.sqpn.com/saint-frumentius-of-ethiopia/
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  • SAINT FRUMENTIUS DE TYR, Apôtre de l’Ethiopie,
    évêque du IVe siècle
    MAR FROMINSIOS appelé ABBA SALAMA («Père de la paix»(+380)

    La conversion du roi Ezanas ou comment deux enfants chrétiens de Tyr, Phénicie (actuel Liban),
     semèrent l’évangile sur la terre d’Ethiopie

    Tout semble calme dans le port d’Adoulis. Un navire vient de jeter l’ancre. A son bord, le philosophe Méropius de Tyr revient d’un voyage d’exploration en Inde, accompagné de ses deux élèves, Frumentius et Edésisus, deux jeunes enfants de sa parenté. Méropius est soulagé de faire escale sur la côte éthiopienne avant de reprendre son périple. Il pourra certainement ravitailler en eau et en nourriture son équipage, épuisé par de longues semaines de navigation. Méropius et ses compagnons s’apprêtent à mettre pied à terre pour demander aux sujets du roi d’Axoum les vivres nécessaires à leur voyage. Mais tout à coup, les passagers sont pris de panique ; les Barbares, loin de les accueillir, se précipitent sur eux, les armes à la main, et les massacrent. Le navire est pillé, l’équipage exterminé. Un silence terrible plane sur le pont du bateau fantôme jonché de cadavres. C’est alors que deux jeunes garçons, tremblants de peur, sortent de leur cachette et courent se réfugier à terre.
    Frumentius et Edésius restent de longues heures cachés sous un arbre. Quand la nuit commence à tomber, pour briser le silence qui les entoure, ils récitent les dernières leçons qu’ils ont apprises. Et c’est ainsi que les Barbares les trouvent. Ils les conduisent à la cour du roi d’Axoum dans l’intention de les vendre comme esclaves. Le souverain comprend que les connaissances des deux jeunes romains peuvent lui être utiles. Frumentius, le plus âgé, est sage et perspicace. Il lit et écrit le grec, la langue officielle de l’Empire romain qui est aussi la langue écrite employée à Axoum. Frumentius devient alors secrétaire du roi, tenant les comptes et les archives du royaume, tandis que son jeune frère Edésius est nommé échanson du roi. Leurs compétences sont vites appréciées par la famille royale et les deux jeunes prisonniers sont bien traités.
    Mais la mort du souverain vient assombrir le ciel abyssin. Avant de mourir, le roi d’Axoum a désigné son épouse comme régente du royaume, en attendant que son tout jeune fils, Ezanas, soit en âge de régner. Il a aussi rendu la liberté à ses deux fidèles serviteurs, Frumentius et Edésius. Les deux frères peuvent désormais rentrer dans l’empire. Pourtant, ils ne partent pas. La reine, en effet, connaissant leur fidélité et leurs qualités, les supplie de l’aider à gouverner son royaume et à protéger son fils. Elle les charge de l’éducation et de la formation du futur roi, Ezanas, et de son frère Sazanas.
    Frumentius et Edésius s’acquittent de leur tâche avec loyauté et conscience. Les deux jeunes romains sont  chrétiens : ils ont reçu oralement la tradition chrétienne à Tyr, région de tradition chrétienne grecque et syriaque, avant de partir en voyage avec leur oncle. Tout naturellement, ils racontent à leurs élèves royaux la vie du Christ et celle des apôtres. Ezanas, futur souverain axoumite, apprend ainsi la vérité sur le Dieu unique, le Dieu créateur, sur les mystères du Christ et de sa résurrection, sur l’action de l’Esprit Saint qui parle au cœur de tout homme. Il apprend à vivre chrétiennement et à prier. Pendant ce temps, Frumentius, qui partage le pouvoir avec la reine, peut mettre en place une politique religieuse favorable aux chrétiens. Il se renseigne sur la situation des chrétiens dans le pays dont il assure les gouvernements. Constatant les liens commerciaux entre l’Abyssinie et le monde romain, il octroie des facilités aux marchands chrétiens dans leurs activités économiques et les autorise à établir des lieux de culte, en leur donnant des terrains pour la construction d’églises. De petites communautés chrétiennes s’organisent alors dans les villes du royaume d’Axoum. Les premières conversions permettent l’expansion rapide de la nouvelle religion. Grâce à la protection de Frumentius, la liberté de pratiquer la religion chrétienne - la religion de l’empire, une religion  d’étrangers ! - est accordée. Le christianisme s’introduit pour la première fois en Ethiopie.
    Le futur roi est bientôt en âge de prendre lui-même en charge le royaume. La tâche de Frumentius et d’Edésius est achevée, ils peuvent regagner l’Empire romain. Edésius rentre à Tyr, retrouve ses parents et est ordonné prêtre ; plus tard, il rencontre Rufin d’Aquilée. C’est lui qui rapportera les épisodes de la première christianisation d’Axoum dans son Histoire ecclésiastique. Frumentius, lui, gagne Alexandrie en Egypte. Il raconte toute son histoire à l’évêque Athanase et lui demande d’envoyer à Axoum un homme digne d’être évêque pour conduire ce nouveau peuple chrétien. Athanase considère que seul Frumentius est susceptible de remplir cette mission, le sacre aussitôt évêque et l’envoie diriger l’Eglise d’Abyssinie, entre 340 et 356. Commence alors la seconde œuvre missionnaire de Frumentius dans le royaume d’Axoum, nouvelle terre chrétienne.
    Les monnaies du royaume sont frappées de la croix du Christ. Le christianisme se développe à Axoum, dans une fidélité parfaite à la foi nicéenne. A tel point que l’empereur romain Constance II, disciple de l’arianisme, tente de faire renvoyer Frumentius pour le remplacer par un évêque arien en écrivant personnellement à Ezanas ! Comment cette missive a-t-elle été reçue ? Les chroniques sont muettes sur ce point. Mais une chose est certaine : avec Frumentius, une nouvelle Eglise est née sur les bords de la mer Rouge, et dans les siècles qui suivirent, une nouvelle nation chrétienne se développa en Ethiopie. La conversion d’Ezanas en fut le germe, et même si le royaume ne s’est converti officiellement au christianisme qu’au Ve siècle, la flamme de la foi était dès lors présente. Elle fut portée par deux enfants chrétiens de Tyr qui, dans des circonstances extraordinaires, ont converti un roi et jeté la semence du christianisme en terre éthiopienne. Les siècles suivants ont montré combien la moisson fut abondante.
    La fête de saint Frumentius, le célèbre évêque d'Axoum, fondateur de l'Eglise d'Ethiopie, né à Tyr vers 315, mort à Axoum vers 380, connu sous le nom d'Abba Salama («Père de la paix»), est célébrée le 27 octobre par les Latins,  le 30 novembre par les Grecs et le 18 décembre par les Coptes.
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    Fromentius and Aedeius , Student of the philosopher Meropius all three from Tyr in the actuel South Lebanon. While on a voyage on the Red Sea, the ship wrecked on the Ethiopian shore, and only Frumentius and Aedeius survived. They were taken to the king at Axum as a curiosity, and became members of the court, Frumentius serving as secretary. When the king died they stayed as part of the queen's court. She permitted them to introduce Christianity to the country, and open trade between Ethiopia and the west. Frumentius convinced Saint Athanasius to send missionaries from Alexandria, and was himself consecrated as bishop of Ethiopia. Converted many, including the princes Ezana and Sheazana, and established a firm foothold in Ethiopia for the faith. 
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    Source :
  • http://saints.sqpn.com/saint-frumentius-of-ethiopia/
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    Other version: 
    A Christian philosopher from Tyre called Meropius travelled to India with his wards, Frumentious and Aedsius. On the way home, they fell prey to pirates in the Red Sea and were shipwrecked. Meropius and the rest of the ship’s company were massacred, but the people of Aksum found the two boys sitting under a tree, studying. They were welcomed at the court of the King, Ella Amida; Aedsius became his cupbearer, and Frumentius became his treasurer and secretary. Then the King died, Frumentius acted as regent until prince Ezana came of age. When the prince came into his inheritance, Aedisius went back to Tyre and Frumentius went to Alexandria, Egypt to ask for a bishop for the Christians of Aksum. Athanasius responded by consecrating Frumentius and sending him back to Aksum as its first bishop. During his reign as king of Aksum , Ezana’s monument s and coins provide a fascinating mirror of his gradual adoption of Christianity. His earliest inscriptions are dedicated to the South Arabian gods Astar, Baher, and Meder, later they invoke the “Lord of Heaven,” and finally, the Trinity. Christianity became the official faith of that state!
    SOURCES:  Latourette, A History of Christianity, p.104, and Isichei, A History of Christianity in Africa, p.32

Le patrimoine chrétien de Tyr, au service de l’œcuménisme et de la diversité culturelle.

Le patrimoine chrétien de Tyr, au service de l’œcuménisme et de la diversité culturelle.
La cite de Tyr, au sud du Liban actuel, a connu le message chrétien du temps même du Christ et de ses premiers Apôtres et disciples. Les écrits évangéliques  et les Actes des Apôtres lui consacrent  plusieurs épisodes  affirmant son caractère comme berceau du Christianisme et foyer du pluriculturalisme. Elle avait occupe déjà une place cosmopolite entre les 2 eme et 4 eme siècles avant J.C, notamment par son rayonnement culturel et son influence maritime. Le livre d’Ezéchiel (7eme S. avant J.C.) nous donne une description parlante du niveau de gloire atteint par la cite  de Heracle. Quand, dans le monde habité ( l’œucouméné), à l’exception de l’Egypte et de la Mésopotamie, dominait le  modèle du village, Tyr offrait déjà le modèle de la Cite exemplaire avec son système  gouvernemental démocratique. L’historien Paul Morand décrit ainsi Tyr et Sidon : «  ces deux villages de pécheurs furent une fois toute l’histoire du monde. L’essence de l’esprit méditerranéen, de la science venue de Chaldée, l’art décoratif, l’industrie et le commerce de la race blanche vécurent sur ces deux promontoires, deux mille ans avant le Christ »
Bien qu’elle connaisse très tôt l’enseignement du Maitre Divin, l’Eglise de Tyr  ne prospère  réellement qu’au 2eme siècle après J.C, quand elle aura eu  ses premiers archevêques, ses  illustres martyrs et personnalités des divers rangs ecclésiaux et catégories sociales, ses philosophes, ses théologiens et ses juristes, aussi bien païens que chrétiens,  auxquels l’Humanité doit beaucoup ( pensons au moins au leg du célèbre jurisconsulte Ulpianus fils de Tyr et à son valeureux apport  au Droit Humain  ) . Rappelons  que les martyrologes des différentes églises, tant orientales qu’occidentales, ne cessent de  célébrer la mémoire des centaines de martyrs tyriens ( dont Christine, Theodosia, Tyranius, les 500 martyrs fêtés selon le calendrier maronite le 19  février,  etc…)
La basilique de Tyr, dédiée  à la Sainte Vierge, la plus illustre dans toute la chrétienté de l’époque,  se distinguait  par son architecture, son espace et ses admirables décorations. L’homélie de ré-inauguration prononcée alors (en 316)  , par l’historien et le  témoin oculaire Eusèbe de Césarée, en présence de l’illustre archevêque du lieu, Paulinus, nous en livre un témoignage vivant. (L’Histoire de l’Eglise,chap X)
En plus de ses éminents pasteurs , Tyr connait aussi parmi ses enfants ou originaires des papes ( Sissinius, , Jean et Constantin ) et des patriarches ; Sur  son spacieux  hippodrome  olympique  ont eu lieu des scènes émouvantes de martyres , survenus dans les vagues successives des persécutions romaines  ; des conciles régionaux y ont été tenus , entre le 3eme et le 7 eme siècles, dans la mouvance des houleuses controverses christologiques qui ont divise le christianisme en une mosaïque de sectes et de courants de pensée. Devenue Métropole depuis le règne de l’empereur Adrien (+113, et située entre Antioche, Jérusalem et Alexandrie, elle a joue avec ses 41 diocèses dont Sidon, Beyrouth, Byblos, Tripoli un rôle prépondérant sur  tous les plans.
Apres près de 5 siècles de domination musulmane (634-1096) durant lesquels la présence chrétienne s’est presque totalement éclipsée, les vagues successives des croisades ont laisse des empreintes toujours visibles  a travers des édifices et des écrits inoubliables. La figure d’un Guillaume de Tyr avec son héritage historiographique  ainsi que la splendide Basilique à l’intérieur de  laquelle se faisaient introniser  les Rois croises de Jérusalem demeurent autant de signes qui devraient enrichir les pages de l’Histoire chrétienne de Tyr et de son patrimoine culturel et religieux international.
Si vers la fin du 13eme siècle Tyr sombre dans l’obscurantisme né de  l’occupation des Mamlouks, héritiers de l’armée de Saladin, Tyr va s’cheminer, à l’instar des différentes régions du Liban  grâce à la politique d’ Emirs  convertis ou sympathisant avec la culture chrétienne , (notamment catholique , via le patriarcat et leadership laïc maronite ) , vers un essor socio- économique et culturel qui devait atteindre progressivement  ses structures modernes , concrétisées depuis 1920 par  la formule coexistentielle du Grand Liban.
La prise de conscience de la richesse patrimoniale du sol libanais, et par conséquent de l’archéologie  libanaise, dans le cadre de laquelle la ville de Tyr représente depuis toujours un site privilégié, devait amener les chercheurs à multiplier leurs activités , soit dans le cadre d’expéditions officielles et méthodiques  , comme celle  patronnée par Napoléon III en 1860, dirigée en l’occurrence  par des académiciens comme Ernest Renan, soit dans le cadre de recherches improvisées par des antiquaires et des faussaires dont le but se limitait a la simple recherche de trésors. Le fruit de ces recherches demeure considérable malgré sa dispersion.
Rapelons ici les mots pathetiques par lesquels Ernest Renan a exprime au cours de sa visite a Tyr en 1860 son admiration pour cette terre biblique qui inspirait toujours pour lui  le parfum qu’elle avait du temps de Jesus : 
" Ici,je suis déjà en terre biblique. Je vois de ma terrasse (à Tyr) Sarepta, l'Hermon, le Carmel, les montagnes de la tribu de Dan... Le Liban, la chose du monde la plus enivrante, par un rare privilège, réunit à un haut degré le grandiose et le charme ; ce sont des Alpes riantes, fleuries, parfumées. Chacun de ses sommets était couronné de temples... Tout ce que je puis vous dire, c'est que l'air du Liban est le plus suave, le plus pur, le plus vivifiant du monde, que ce pays inspire la santé, le repos, la tranquillité d'esprit, une activité bienfaisante et tempérée, que les populations en somme sont bonnes et douces, que la sécurité est plus grande qu'en aucun pays d'Europe et que je traverserais le pays seul à pied sans une ombre d'appréhension." 
Apres l’expédition française, nommée «  Expédition de Phénicie » (rapportée dans un ouvrage volumineux et publié entre 1864 et 1875), Tyr, ainsi que l’ensemble du sol libanais, fut l’objet de plusieurs explorations archéologiques qui ont fait lumière sur des trésors précieux dont une partie fait la richesse du Musée National libanais de Beyrouth, ainsi que d’autres musées en Europe et en Turquie.
Malheureusement, dirigée par l’Emir Maurice Chehab, et menées sous la supervision de l’Etat libanais,  les dernières fouilles des années 70, devaient être suspendues a cause  de la guerre qui a meurtri  le Liban. Mais malgré tout, ces fouilles  ont contribué a la découverte de l’ancienne ville de Tyr, phénicienne et gréco-romaine, dans laquelle il est fait lumière et pourra l’être davantage, sur un patrimoine chrétien sur l’un de ses  berceaux les plus originaux, singuliers et cosmopolites.
Une large  partie de ce  patrimoine a disparu ou dispersée, certes, mais, dans des conditions moins défavorables, il serait toujours possible de sauver le reste, grâce à la contribution d’institutions internationales comme l’Unesco, les institutions concernées par le patrimoine commun des pays méditerranéens, le Conseil des Eglises du Moyen Orient ou autres…
J’ajoute à cela que, ne se réduisant pas aux éléments enfouis dans le sol, le patrimoine englobe aussi les œuvres écrites et picturales, enfouies dans les bibliothèques, les couvents, les divers centres culturels  et musées du monde. Le patrimoine de Tyr est riche sur ce plan. De nos jours  il n’est plus impossible de le  restituer et regrouper dans un espace déterminé en quelques lieux , et pourquoi pas sur le sol même de Tyr.
Une  telle tache, aussi ambitieuse parait-elle, est énormément facilitée de nos jours par le recours aux  nouveaux moyens de communication (internet et autres techniques du numérique).
La prise d’une  décision claire et une bonne gestion concernant un tel projet pourrait le rendre concret.
Parmi ses avantages on peut avancer, dans le contexte de doute et d’appréhension issus du prétendu « printemps arabe « que :
-          Le christianisme est chez lui, enraciné, en Orient.
-          Aucune autorité ni force  ne peuvent justifier son départ forcé.
-          Il est autant  un devoir, pour la famille Internationale, qu’un droit inaliénable  pour les chrétiens d,Orient de laisser vivre ses derniers et se développer en paix sur le sol de leur propre berceau historique et géographique.
Sans cette garantie, les principes des Droits de l’Homme, fondement de notre Civilisation, risquent de devenir des notions et des valeurs vides de sens.

 JTK