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jeudi 1 mars 2012

Libanios, Lettres aux hommes de son temps

Libanios, Lettres aux hommes de son temps

choisies, traduites et commentées par Bernadette Cabouret, (La roue à livres/Documents) les Belles lettres, 2000.

Outre les soixante-quatre discours qui ont été conservés ainsi que de nombreuses déclamations, ce personnage public qui vécut sous quatre grands empereurs romains (de Constantin à Théodose en passant par Constance II et Julien entre autres) a entretenu une abondante correspondance : on lui attribue 1544 lettres, le nombre le plus important de toute l'Antiquité après Cicéron. Ces lettres sont adressées à toutes sortes de correspondants, dans un genre littéraire fort apprécié du public auquel il s'adressait par-delà leurs destinataires.

Le choix de 155 lettres opéré par Brigitte Cabouret vise à donner un aperçu de la vie d'une cité d'Orient dans l'Empire romain du IVème siècle. Ces lettres, très travaillées, solennelles ou familières, donnent une idée de la culture, de la vie politique et religieuse de l'époque, autant que des idées politiques et morales de leur auteur, homme représentatif de cette élite provinciale qui maintient l'hellénisme et annonce la civilisation byzantine. Maillon essentiel de notre connaissance de cette époque du IVème siècle, Libanios est l'un des auteurs les plus cités par les historiens contemporains de la période de l'Antiquité chrétienne.
http://bsa.biblio.univ-lille3.fr/cr-rhetorique.htm

"...repousser totalement les Grâces n'est pas grec".

L'esprit des lettres de Libanios tient dans cette belle et difficile formule.
Il ne fait pas de doute pour le sophiste dont s'honore l'Antioche du IVe siècle, que l'hellénisme parachève la nature et que l'art de vivre des Grecs qui forment toujours l'élite dans l'Empire d'Orient est un ornement indispensable.
Et ces perles de la paideia en effet : hauts fonctionnaires, philosophes, l'empereur Julien, échangent des lettres.
On se plaint entre soi que les nouvelles, qu'on connaît par ailleurs, n'aient pas fait l'objet d'une confidence personnelle, que l'on puisse donc déclamer en petit comité parce qu'elle aurait été si bien tournée -à l'avantage du destinataire qui y aurait vu sa reconnaissance et par conséquent son éloge-, tellement "grecque".
Il est émouvant de voir, à travers la trame bien restituée des lettres de Libanios choisies par Bernadette Cabouret, ceux qui ont la conscience de réprésenter l'aristocratie du moment se regarder s'aimer les uns les autres pour la beauté des vertus qu'ils manifestent grâce à la beauté entre toutes de l'éloquence avec laquelle ces vertus sont dites et la première d'entre elles : la grâce d'aimer l'amabilité de celui auquel on s'adresse.
Le choix de Bernadette Cabouret n'infirme pas celui qu'avait fait en son temps A.-J. Festugière (1) des lettres où Libanios apparaît comme le papa sophiste de ses poulains étudiants qu'il faut protéger des dangers de la cité -Antioche, qui doit mériter encore que les empereurs y fixent leur résidence pour oublier l'agitation de la "grande cité", Constantinople.

Libanios semble vouloir ignorer que le monde, dans l'Empire du IVe siècle, à Antioche comme à Constantinople, à Milan et à Rome, change. Une lettre, miraculeusement conservée, de Libanios à Symmaque (2) en témoigne : l'éloquence, grecque ou latine, est toujours l'éloquence. Pourtant, ce sont les tachygraphes qui l'emportent sur les rhéteurs. C'est le latin, y compris à Antioche bientôt, qui menace de primer le grec dans l'administration impériale.
Les étudiants préfèrent Beyrouth à la capitale syrienne pour y apprendre le droit, et non plus la sophistique (Libanios n'arrive pas à comprendre vraiment qu'un avocat doive désormais connaître le droit. Le droit ? Un avocat !). Enfin, les chrétiens provoquent des troubles de plus en plus sévères parce qu'ils sont de plus en plus conscients de leur force.

L'Empire change, et le grand homme le sait bien, dont la correspondance consiste pour beaucoup en lettres de recommandation et de défense de causes qu'en d'autres temps un homme de sa position et de son éducation n'aurait pas pu perdre. En effet, la classe curiale à laquelle appartient Libanios voit ses revenus et sa fonction même menacés par les nouvelles dispositions de l'administration impériale, désormais chrétienne.
Un curiale est propriétaire, ce qui lui permet d'assurer des charges, des liturgies, et pour les plus riches, la plus haute et la plus prestigieuse d'entre elles : les Olympia. Il y va, pour un Hellène, de la philotimia qu'il lui faut illustrer. Or, l'organisation de jeux coûte très cher, et dans ces temps difficiles, les revenus des terres ne suffisent plus même à des liturgies subalternes, si bien qu'on voit ce spectacle consternant dans la vie municipale syrienne, de curiales s'enfuyant dans les montagnes à l'arrivée d'un gouverneur chargé de vérifier les comptes. Soyons clairs.

Libanios ne plaide pas pour que les sénateurs s'enrichissent : il a l'âpreté au gain en horreur ; mais pour que les plus vieilles familles des cités aient les moyens d'offrir aux dieux ce qui leur est agréable, à savoir les clameurs d'un peuple heureux -qu'il faut enthousiasmer par les uenationes dignes d'une Antioche, qui mettent aux prises des vrais fauves bien féroces (3) et des chasseurs aguerris et promis au carnage. Eh bien, les curiales ne peuvent plus satisfaire aux exigences de leur fonction. Ils ont besoin des subventions de l'administration pour faire face, et ce sera assez de dire que, à partir de Théodose, tout ira à l'avenant pour les patriciens hellènes-païens.

Il ne nous échappe donc pas, à la lecture des lettres de Libanios, que ce dernier parle depuis un monde qui disparaît déjà de son vivant. Son courage, son entêtement peut-être, à ne pas "repousser totalement les Grâces" dans un temps, pour lui, de détresse, lui auront sans doute valu la considération affectueuse des médiévaux byzantins qui, pourtant chrétiens, se reconnaissaient encore dans l'amour de la paideia porté avec une telle exquise constance.
Le petit ouvrage préparé par Bernadette Cabouret nous invite à faire comme eux.

(2) Antioche païenne et chrétienne : Libanius, Chrysostome et les moines de Syrie, Paris, 1959. [Retour au texte]

(3) p. 192, Lettre 92 (Foerster 1004). [Retour au texte]

(4) p. 138, Lettre 61 (Foerster 1400), à Doulkitios. [Retour au texte] ________________________________________

«On a émis sur ma Fortune des opinions peu fondées : les uns disent que je suis le plus heureux des hommes grâce aux applaudissements que recueillent mes discours, et les autres que je suis le plus malheureux des êtres par suite des risques et des travaux que j'assume continuellement.

Aucun de ces deux jugements n'étant conforme à la vérité, il me faut tenter de les rectifier par le récit des événements passés et présents de ma vie, afin que chacun sache que les dieux ont pour moi mêlé les dons de la Fortune, et que je ne suis ni le plus heureux ni le plus malheureux. Puisse Némésis ne point me punir de ses traits ! »

Ces quelques lignes trahissent à elles seules l'ambition du livre et celle de son auteur, le sophiste Libanios (314-393), mais il est vrai que l'autobiographie est rarement un genre modeste. Le texte se divise en deux parties : la première, factuelle relate le parcours du sophiste depuis son enfance jusqu'à ses succès dans les plus hautes sphères de la société d'Antioche, et la seconde, faîte d'impressions personnelles. Volubile, exubérante, vaniteuse et facilement susceptible, la voix de Libanios a traversé les temps et forme un témoignage aussi riche que touchant.

Le tome I des Discours est tout entier dévolu à l'Autobiographie. L'introduction générale fait le point des connaissances relatives à l'auteur et croise les informations de l'Autobiographie avec les autres sources, notamment via les quelques 1500 lettres de Libanios qui nous sont parvenues. L'histoire de la tradition manuscrite est relatée en détail, tandis qu'une notice, assortie d'une chronologie, étudie avec précision la composition de l'œuvre. Des notes, développées en fin d'ouvrage par des notes complémentaires, accompagnent la lecture. L'ouvrage est en outre enrichi d'un Index des noms propres.
Discours II . Réponse à ceux qui l'avaient appelé arrogant . Écrit en 380 ou 381 après J-C, c'est un manifeste du parti païen prononcé au cours l'une séance publique, dans la salle de son école au bouleuterion et devant un auditoire assez large. L'intérêt de ce texte est de nous donner l'expression officielle de la pensée politique de Libanios à la fin d'une période de sa vie

Discours III . A ses élèves sur le discours Composé dans sa vieillesse après l'émeute de 387, il tient d'un genre oratoire connu, la réprimande Libanios a décidé un jour de supprimer le discours de clôture des cours le l'année, les étudiants se sont plaints et ils le réclament comme un dû

Discours IV Pour montrer qu'il ne radote pas, ce discours est dirigé contre un consulaire de Syrie nommé Eutropios.

Discours V: Artémis hymne en prose à la déesse.

Discours VI, VII, VIII Trois dissertations morales . de l'instabilité, la richesse mal acquise est un malheur plus grand que la pauvreté, de la pauvreté.

Discours X Sur le Plèthre dirigé contre Proclos, jeune comes Orientis en 383 et 384, coupable aux yeux du sophiste d'avoir voulu agrandir le Pléthrion d'Antioche, un des lieux essentiels des jeux Olympiques.
biographie de libanios:

http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Libanios&oldid=75774991

correspondance entre libanios et st basile:

http://books.google.fr/books?id=6E5-sLtlEE4C&pg=PA488&dq=lettre+de+basile+a+libanios&hl=fr&sa=X&ei=Tx9CT6OyMeuk0AXn7_GPDw&ved=0CEMQ6AEwAw#v=onepage&q=lettre%20de%20basile%20a%20libanios&f=false

J.T.Khoreich

قانا الجليل لبنانية.


قانا الجليل لبنانية. 

الثلاثاء 31 كانون الثاني 2012،  
مي مرّ - الأربعاء 14 نيسان 1976

نعرف كلنا قصة الأعجوبة التي وقعت في قانا. قرأناها في انجيل يوحنا (2:1-12): يسوع وامه مدعوان إلى عرس في قانا الجليل. وتنفد الخمرة. فتفاتح المعلم أمه في الأمر. الماء خمراً. فليتلكأ. فتلحّ وترفض تلكؤه. وتكون الأعجوبة الأولى التي جعلت تلاميذ يسوع يؤمنون بأنه هو هو المسيح.
قبل سنة 1968، لم تكن قانا معروفة بالضبط، على خريطة توراة اورشليم، التي تمثل رأي الكنيسة، نجد مركزين باسم قانا وأمام كل منهما علامة استفهام.
وذات يوم من 1968 (وكنا يومها زوجي وأنا في صحبة سعيد عقل وهو في طريقه إلى جباع لإلقاء خطابه) التقينا أناسا من قانا. وراحوا يقصون على سعيد عقل قصة يتناقلها الناس عندهم فحواها أن المسيح اجترح في بلدتهم أعجوبته الأولى. وقالوا له: "نحن شيعة لا مسيحيون. إلا أننا أصحاب تقليد يقول أن قريتنا هي قانا العرس المقدس".
وتحرى سعيد عقل جغرافية الجليل الفلسطيني يفتش عن قرية تحمل اسم قانا. فلم يعثر. فتساءل: "هل يعقل أن يكون وقع في قرية ما حدث بحجم الحدث الذي وقع في قانا وعادت تلك القرية تستجيز لنفسها أن تتنازل عن اسمها المرتبط به؟".
وفي صور، لاحظ سعيد عقل أنك إن طلبت من سائق سيارة إيصالك إلى قانا، بادرك بالاستفهام: "قانا الجليل"؟ كذلك لاحظ أن قانا – الجليل هي البلدة الوحيدة ذات الاسم المزدوج.
وكلنا يعرف أن قانا اللبنانية ليست في الجليل الفلسطيني ومع هذا تسمى قانا الجليل.
"ولكن العلماء يعرفون أن الجليل الجغرافي والتاريخي هو اليوم مقسم بين لبنان وفلسطين. وإنه بالقرب من قانا اللبنانية هذه كان يقوم مزار قديم باسم "الجليل" وكلمة "جليل" قد تكون لقبا للإله ايل. كذلك وجد علماء الآثار قرب قانا منحوتات صخرية ضخمة تمثل المسيح وسط تلاميذه الإثني عشر. وقصد سعيد عقل قانا الجليل بالذات وحاضر في حسينيتها التي غصت بالخلق، ثم رافقه الحشد إلى حفريات تكشف عن أطلال بناء قديم له سمة الزعامة وأبى الأهالي إلا أن يأخذوا صورا له قرب الست الأجاجين التي من حجر وهي ست بالتمام لا خمس ولا سبع.
وتحرى سعيد عقل الكتب. فقرأ عند جيروم القديس العالم الذي قصد إلى الأرض المقدسة وطاف في أمكنة الرب، أن قانا الأعجوبة "تبعد 8 أميال عن صور، جنوبا بشرق". ونقل جيروم نصا عن أوزيب القيصري من كتابه "توبيكا" و"اونوماستكون" عن قانا صيدون الكبرى (وصيدون الكبرى كانت تشمل مملكتي صيدا وصور). "حيث حول ربنا وإلهنا يسوع المسيح الماء إلى خمر وفيها أيضا كان نتانائيل". ونتانائيل هو برتلماوس أحد تلميذي يسوع اللذين من قانا ومعروف عن التلميذ الثاني أنه كنعاني ويسمى سمعان الكنعاني (يوحنا 47:1، 21:2 – متى 4:10 – "قاموس القديسين"، لمارتو دي لاونفل كاري، كلمة "برتومولي"). ويذكر أوزيب ثلاث قرى تحمل الإسم: قانا افرايم وقانا تراضونيا وقانا منسى، مما يبعد أي التباس بينها وبين قانا الجليل التي هي قانا اللبنانية. وهناك علماء عدة (منهم ريتر ودوسو) أكدوا كلام أوزيب وجيروم. ووجد المؤرخ الاب اميل إده خارطة في القاموس التوراتي اعتبرت فيها قانا الجليل اللبنانية، قانا الأعجوبة. وقد جمع المؤرخ يوسف الحوراني مراجع شتى لتأكيد الأمر ونشرها في "الأوريان" عدد 267، 7-13 ايلول 1974).
ويعلق سعيد عقل على معجزة قانا بقوله: - "في بيت لحم، أرض فلسطين، ولد يسوع. وفي قانا، أرض لبنان، ولد الله".
ويشرح كيف طلبت مريم من يسوع أن يجترح الأعجوبة، وكيف رفض قائلا: "ساعتي لم تأتِ بعد". هذه "البعد" يقول سعيد عقل تفرض أن هنالك موعدا مكتوبا في ألواح السماء يعين متى، بالضبط، يعلن الموفد إلى الأرض أنه هو الله، وأن هذا الموعد ليس يومه ذلك اليوم. لكن مريم تصر "... وينزل عند طلب مريم". "وهكذا، إكراما للتي هي كل هذا، يعود الله نفسه عن الرفض الذي بدر منه، يخرب حتى موعد الله.
"أن تكون قانا الجليل هي قانا لبنان، معناه أنه، على أرض لبنان، لا سواه، كشف موفد السماء المحتجب حتى ذلك اليوم أنه هو الله، وعلى أرض لبنان، لا سواه، رفعت صوتها ربة الصمت نفسها عند ضرورة رفعه ولو في وجه الله، وعلى أرض لبنان، لا سواه، تجلى أنه متى بلغ الانسان من برارته حد القداسة قدر أن يغير ويبدل حتى في أحكام الله.
"إن جاز للدنيا جميعا أن تنساها، فلا يجوز أن ينساها لبنان. ويوم سيدعو الداعي إلى وجوب أن يغير البشر في أحكام البشر، وصعب التغيير بل استحال، فلغير لبنان أن يستهول، أما هو فليقل: "على أرضي، ذات يوم، بدّل الانسان في أحكام الله، أفلا أبدّل أنا في أحكام البشر؟ (سعيد عقل، "يوم على أرض لبنان، استعجل الانسان ساعة الله"!)

 التعريفات: مي مرّ - تاريخ لبنان
المصدر: 
http://www.elnashra.com/news/show/433818/قانا-الجليل-لبنانية

mercredi 29 février 2012

صور- جنوب لبنان- قديسون

Papes - origine libano syrienne

Papes d'origine libano -syro - phenicienne
Pere Emile Edde 1995

sources: www.opuslibani.org
http://www.angelfire.com/nm/lebanonl/lespapesdoriginelibanaise.html

Des empereurs d'origine libanaise ont gouverné l'immense état romain dans sa gloire. Aussi les historiens nous rapportent que d'éminents hommes religieux d'origine libano–phénicienne ont occupé les plus hauts rangs dans l'Eglise Catholique et assumé la plus haute responsabilité ecclésiale: celle du Saint-Siège. Du Vatican, ils ont gouverné l'Eglise Universelle. L'histoire cite Saint Anicète, premier pape originaire du Moyen-Orient. Il vécut au (IIe) deuxième siècle. Cinq autres aux septième et huitième siècle.
1 – Le Pape Saint Anicète (155 – 166):
Après la mort de Saint Pie I, l'an 155, les responsables dans la capitale de l'Eglise Catholique se réunissent et, après consultation du clergé et du peuple, ils nomment (ou élisent) pour successeur, l'évêque Anicète d'origine libano-phénicienne.
Il est connu à Rome où il a passé la plus grande partie de sa vie. Ce pontife est connu sous le nom d'Anicète ler. Il se distingue par la piété, la mortification, l'humilité et l'amour de la vie simple et pauvre. Il est le premier à publier un décret interdisant au clergé le soin excessif de la coiffure ainsi que les habits somptueux permis uniquement dans les cérémonies de culte. Au cours de son pontificat, Saint Polycarpe évêque de Smyrne se rend à Rome pour un colloque avec le Saint-Père au sujet de certaines questions en litige dans les Communautés Chrétiennes.
Entre autres, il fallait fixer une date commune dans l'Eglise occidentale et l'Eglise orientale pour la fête de Pâques. Mais les négociations n'ont pas abouti. Après quelques années, le pape Victor ler tente vainement de résoudre ce problème. Ainsi depuis le IIème siècle, l'Eglise célèbre deux fois la fête de Pâques (le plus souvent). Il est temps de renoncer à des calculs lunaires démunis de toute clarté et de fixer ensemble une date commune pour célébrer Pâques. L'histoire rapporte qu'Anicète ler décida que l'on fête Pâques un dimanche, selon la tradition de Saint-Pierre. Le pape Saint Anicète ler est mort martyr, l'an 166, sous le règne de l'empereur romain Marcos Aurilius. Sa dépouille mortelle est transférée à plusieurs reprises d'une Eglise à l'autre jusqu'en 1617 où elle est déposée définitivement à Rome dans un sacrophage en marbre doré qui avait servi pour la dépouille de l'empereur Alexandre Sévère. On fête la Saint-Anicète, le 17 Avril.
2 – Jean V(6S5 – 686):
Né à Antioche, l'an 630 (environ). Il passe la plus grande période de sa vie à Rome. L'an 680, il est delegue par le pape Agathon au sixième concile de Constantinople convoque par l'empereur Constantin IV. Il y remplit un rôle remarquable qui le rend illustre, en Orient comme en Occident, en tant que penseur et théologien. Cinq ans plus tard, le 23 juillet 685, il succède au pape Benoît II. Il réorganise le diocèse de Sardaigne qu'il adhère à l'administration de l'Eglise Centrale à Rome. Au cours de son pontificat qui ne dura qu'un an, est mort le roi Constantin auquel succède son fils Justinien II, le grand ennemi des Maradat et de Saint Jean-Maroun. Le pape Jean V est décédé le ler août 686.
3 – Saint Serge ler (687-701):
Après le décès de Jean V (686), c'est le pape Saint Serge ler qui lui succède. Originaire d'une famille phénicienne immigrée en Europe, Saint Serge ler est né à Palerme (Sicile). Il est réputé à Rome où il termine ses études et s'engage dans l'enseignement supérieur. Il est élu en une période agitée au sein de l'Eglise: deux antipapes ambitionnent le titre de souverain pontife. Le premier, Théodore qui finit par se soumettre. Le second, Pascal qui se montre opiniâtre et rebelle. Il est emprisonné dans un couvent où il meurt cinq ans plus tard, sans se réconcilier avec l'Eglise.
A la fin de la seconde moitié du VIIe siècle, le pouvoir temporel du pape connaît une grande influence aux dépens du pouvoir de l'empereur byzantin. C'est le pape Serge ler qui réussit à établir le pouvoir temporel du Saint-Siège. N.B.: Avec Etienne II (752-757), commence le pouvoir temporel de l'Eglise. D'après Charles DIEHL: "de tout l'Orient byzantin, des villes italiennes, des îles méditerranéennes, de l'Afrique même, tous les peuples avaient recours à l'évêque de Rome, cherchant la protection... auprès des représentants de l'Empereur... et auprès des représentants du pape. Leur choix est fait à l'avance... car au Vlle siècle, Rome ne connaît qu'un seigneur au pouvoir absolu: c'est le Pape". Une telle situation contrarie l'empereur Justinien II qui convoque un concile (691-692) dans son palais à Constantinople. Au nombre de 608, des évêques orientaux y adhèrent – (ni le pape, ni les évêques occidentaux ne sont convoqués). Tandis que les participants considèrent ce concile comme complémentaire au sixième concile de "Concile intrus". Le pape Serge ler n'hésite pas à s'opposer aux décisions du "Concile intrus" de Constantinople. Plutôt mourir qu'admettre de telles résolutions! Irrité et blessé dans son amour-propre et son orgueil, l'empereur ordonne à Zakarie Exarque Ravenne de se rendre à Rome, de saisir le pape et de l'emmener prisonnier à Constantinople. A peine la nouvelle s'est-elle répandue que le peuple romain se soulève ainsi que l'armée nationale. Même la section menée par Zakarie se détache de lui et se joint aux défenseurs du pape. Epouvanté et consterné, Zakarie cherche secours auprès du pape de qui il implore le pardon. Le pape l'accueille dans sa chambre privée pour le protéger, puis, il lui facilite le chemin du retour à Constantinople pour y arriver sain et sauf. Justinien II est haï du peuple pour sa dureté et sa méchanceté. Une révolution le détrône et l'exile en 695. Quant au pape Serge ler, il traite avec l'empereur de questions doctrinales en litige. D'origine phénicienne, il comprend très bien la situation des Eglises Orientales. Probablement, le patriarche Youhanna Maroun, ler patriarche maronite est élu grâce au représentant du pape Serge 1er en Jordanie. Une telle attitude du pape Serge ler inspire à l'un de ses successeurs le pape Benoît XIV la réflexion suivante: "A la fin du Vlle siècle, alors que l'hérésie désole le patriarcat d'Antioche, les maronites, en vue d'éviter cette contagion décident de choisir un patriarche dont l'élection est certifiée par les souverains pontifes". Serge ler, ce pape libano – phénicien, se distingue, – à l'instar d'autres orientaux - par son culte de la Vierge Marie. Il institue de grandes cérémonies à l'occasion de ses fêtes: l'Annonciation, la nativité de la Vierge, l'assomption (bien que ce dogme ne soit pas encore un dogme de foi). Après une vie remarquable par les vertus et les bonnes oeuvres, le pape Saint Serge ler retourne à la maison du Père, le 7 septembre 701. Il est canonisé. On le fête le 9 ou le 8 septembre.
* 4 – Le pape Sisinius(708):
Né à Tyr. Elu le 15 janvier 708. Décédé le 4 février 708. Après le pape Jean VII mort le 17 octobre 707, est élu, – environ trois mois plus tard –, le pape Sissinius (de Tyr, Liban), le 15 janvier 708. Agé et malade, son pontificat de brève durée ne comporte aucune oeuvre importante. Il s'occupe de la restauration des murs de Rome continuellement attaqués et menacés par les Lombards et les Sarrasins. Mais la mort l'emporte avant de terminer son projet.
* 5 – Le pape Constantin ler(708 – 715):
Né à Tyr, Elu en Mars 708, il continue l'oeuvre de son prédécesseur. Il s'occupe notamment de questions religieuses théologiques. Il condamne la doctrine monophysiste qui ne reconnaît qu'une nature au Christ. (Monophysisme). D'où la contestation avec les représentants de l'Eglise Catholique. Les historiens rapportent que Justinien II ennemi des maronites est revenu à Constantinople, dix ans plus tard, et gouverna plus tyranniquement encore. Il insiste auprès du pape Constantin ler de se rendre à Constantinople pour des concertations au sujet des décisions prises au dernier Concile de Constantinople que le pape Serge ler avait refusées.
Après une période d'hésitation, le pape quitte Rome pour Constantinople, le 5 octobre 710. Il est bien accueilli dans toutes les villes, notamment dans la capitale où son entrée est triomphale. Il réussit à convaincre Justinien II pour modifier certaines résolutions du Concile précité. Après un an d'absence, le pape, victorieux, regagne sa résidence au Saint-Siège. Mais après le retour du Saint-Père à Rome, l'empereur Justinien II tente de se rétracter. Le clergé et le peuple s'opposent à lui. De même, l'armée se soulève et l'assassine l'an 717. Quant au pape Constantin ler, il retourne à la Maison du Père le 9 avril 715. Il est inhumé à la Cathédrale Saint Pierre au Vatican.
6 – Le pape Saint Grégoire III (731 – 741):
Après la mort de Grégoire II, l'an 731, le peuple choisit pour successeur un évêque d'origine phénicienne: Grégoire III. Quant aux autorités religieuses romaines, elles se contentent d'appuyer la volonté du peuple. Le nouvel élu est surnommé "l'ami des pauvres et des misérables". Il est remarquable par sa vertu et sa culture. Il inaugure son pontificat en multipliant les relations avec les chefs spirituels et civils. Il envoie le pallium à l'évêque Saint Boniface et lui confie le soin de fonder de nouveaux diocèses en Allemagne. Mais ces diocèses ne se rattachent au Saint-Siège qu'au début de l'an 1000.
Grégoire III préside un Concile au Vatican. 193 évêques y participent. Ils condamnent l'attitude de l'empereur à l'égard des icônes et des images qu'il ordonne de détruire. L'une des plus importantes résolutions du Concile consiste à excommunier ceux qui défigurent l'icône du Christ, de la Vierge Marie, des Apôtres et des Saints. Tandis que le délégué du pape se dirige vers Constantinople en vue de confier à l'empereur le décret pontifical, il est arrêté par l'armée byzantine et mis en prison. D'autres délégués subissent le même sort. L'attitude négative de l'empereur à l'égard des icônes entraîne l'immigration à Rome, des artistes. C'est ainsi que l'art byzantin oriental s'est répandu en Occident, notamment à Rome où il fut encouragé par le Souverain Pontife et par les autorités ecclésiales, en général. C'est alors que l'empereur Léon III tente la miniaturisation de l'autorité du Saint-Siège et la mainmise sur les propriétés de l'Eglise dans les villes de Sicile, Calbéria et autres. Dans ce but, il envoie une flotte en Italie pour combattre les villes non soumises à ses ordres. Il étend les droits du patriarche de Constantinople sur toutes les régions (districts) de l'Italie du Sud et ne laisse au pape que la région du Nord que les Lombards ne cessent d'assaillir. Alors, le pape invoque le secours de Charles Martel, roi des Francs, pour repousser les Lombards, il met sous la protection des Francs toutes ses propriétés et leur demande de reconquérir l'Italie. Après avoir remporté la victoire contre les Lombards (Arabes) à Poitiers, le roi de France écrit au pape Grégoire III lui annonçant l'heureuse nouvelle. Depuis, la plupart des rois de l'Occident respectent cette nouvelle force de France. C'est de là que vient à Charles Martel le titre de "Très Chrétien" accordé par le pape et auquel ont droit tous ses successeurs. Au cours de son pontificat, le roi des Saxons se rend en pèlerinage à Rome. A son retour dans son pays, il ordonne une contribution annuelle, offrande charitable, appelée "obole de Saint-Pierre". Elle demeure jusqu'à nos jours. Elle est offerte au Saint-Siège pour les bonnes oeuvres. Le pape Grégoire III est mort le 27 novembre 741. Sa fête le 28 novembre.

par le Pere emile Edde - 1995

J.T.Khoreich







lundi 20 février 2012

Redevenir libanais, adresse aux emigres

How to become lebanese again ?

Comment redevenir libanais ?


 Le patriarche Raï entouré d'une foule de jeunes maronites. Photo prise à Los Angeles, lors de la tournée pastorale du chef de l'Église maronite aux États-Unis, en octobre 2011. La Californie est l'une des destinations favorites des candidats libanais à l'émigration - 

Redevenir libanais : comment s'y prendre ? clicker :  www.registerlebnani.com

 La Fondation maronite dans le monde s'est donné pour tâche d'aider à renouer le lien légal entre plusieurs centaines de milliers d'émigrés d'ascendance libanaise et la mère patrie.
Le projet de loi définissant les conditions de réappropriation de la nationalité libanaise
Un projet de loi précisant les conditions selon lesquelles les émigrés d'ascendance libanaise peuvent postuler à la nationalité libanaise ou se la réapproprier a récemment été approuvé par le Conseil des ministres (voir par ailleurs).
 Le projet de loi, qui doit encore être voté par le Parlement, a été formulé à l'initiative de la Fondation maronite dans le monde, présidée par Michel Eddé, qui s'efforce de renouer le lien légal entre plusieurs centaines de milliers d'émigrés d'ascendance libanaise et le Liban. Cet effort est récent. La Fondation, une institution créée par décret patriarcal, n'y travaille que depuis quelques années. À cette fin, elle a installé dans certains pays (États-Unis, Canada, Amérique latine), un réseau de représentants qui, en coopération et – parfois – en coordination avec le réseau pastoral de l'Église maronite et celui des missions diplomatiques libanaises, œuvre dans ce but .

Toutefois, cet effort gigantesque, qui exige une mobilisation financière tout aussi considérable, ne donne relativement que peu de fruits, en raison des obstacles procéduraux auxquels il se heurte, dont le moindre n'est pas la lenteur bureaucratique qui marque la procédure de transmission des données pertinentes vers le Liban. 
Une lenteur décourageante qui, en cas d'épilogue heureux, se mesure en années.
C'est en tenant compte de ces obstacles que la Fondation maronite dans le monde a formulé le projet de loi. 
Les avantages du nouveau texte de loi sont très grands, et, pour commencer, c'est un recensement conduit entre 1921 et 1924, et non plus celui de 1936, qui est adopté comme base pour identifier les Libanais d'origine qui ont émigré.

L'arbre généalogique
Il va de soi que ces 12 à 15 ans d'écart entre les deux dates augmentent les chances de pouvoir établir son ascendance libanaise, puisqu'entre 1921 et 1936, beaucoup de Libanais ont pu avoir émigré, rompant toute attache légale avec le Liban, étant donné qu'avant les années 90, il fallait renoncer à son identité d'origine pour acquérir la nationalité du pays d'accueil. 
-Un second grand avantage du nouveau projet de loi est l'élargissement aux documents officiels du pays d'accueil, de la preuve qu'il faut apporter de son identité d'origine. Grâce aux formalités effectuées à la préfecture de police et/ou au ministère de l'Intérieur du pays d'accueil, au moment de l'acquisition de sa nouvelle nationalité, un Brésilien ou un Français pourront désormais facilement établir leur nationalité libanaise d'origine, officiellement inscrite dans leurs fichiers. 
De plus, l'ascendance n'est plus limitée à celle du père. Ainsi, à défaut de pouvoir prouver son origine libanaise grâce à des documents originaux qui pourraient s'être perdus (certificat de naissance et/ou de mariage du père, extrait d'état civil familial, etc.), un homme pourra produire l'arbre généalogique de sa famille conservé aux archives du pays d'accueil, et établir son ascendance libanaise à travers son oncle ou tout autre membre de sa parenté, jusqu'au quatrième degré.

Le certificat de baptême
L'élargissement aux documents officiels du pays d'accueil des preuves se double, en outre, d'un élargissement aux documents ecclésiaux et fonciers du pays d'origine. Ainsi, pour postuler à la nationalité libanaise, un émigré pourra désormais produire les certificats de baptême de ses aïeux enregistrés dans des paroisses libanaises, ainsi que les titres fonciers de propriétés héritées, à condition que cet héritage vienne en ligne paternelle. 
Enfin, sur le plan de la procédure, les demandes ne doivent plus nécessairement être présentées dans les pays d'accueil et transmises au Liban par valise diplomatique, mais peuvent être présentées au Liban même, auprès du ministère de l'Intérieur, par les personnes intéressées. Selon les termes du projet de loi, les différents délais de transmission et de réponse sont tels qu'une procédure devrait pouvoir aboutir dans un délai d'un an, alors qu'elle prend normalement plusieurs années, selon la procédure actuelle, quand les formalités ne se perdent pas dans les dédales des ministère de l'Intérieur et des Affaires étrangères, et qu'il faut tout reprendre à zéro...
À ces conditions, c'est plusieurs centaines de milliers d'émigrés qui pourront ainsi retrouver la nationalité libanaise et ses avantages (légaux, financiers, fonciers, etc).

97 000 fichiers...
Enfin, il faut soulever le cas des 97 000 fichiers de Libanais d'origine enregistrés dans les ambassades et consulats de France et du Liban, entre 1943 et 1958. Ces demandes de nationalité ont été paraphées par le président Camille Chamoun. Hélas, la procédure a été suspendue en 1958, après le départ mouvementé du chef de l'État. Résultat : les naturalisés n'ont pas été officiellement informés qu'ils avaient retrouvé leur nationalité libanaise, et, aujourd'hui, leurs descendants ne savent pas que leurs aïeux sont libanais. Grâce aux efforts du ministre de l'Intérieur Ziyad Baroud, plusieurs centaines de ces dossiers ont été intégrés aux registres officiels de l'état civil. Mais beaucoup, vraiment beaucoup reste à faire sur ce plan, sachant que le chiffre de 97 000 établi en 1958 pourrait avoir quadruplé aujourd'hui. 

Fady NOUN 
L'Orient-Le Jour | 20/02/2012   ______________________


vendredi 10 février 2012

EUROPE.http://mythologica.fr/grec/europe.htm

1-EUROPE.
http://mythologica.fr/grec/europe.htm

Fille de Téléphassa et d'Agénor, roi de Phénicie, Europe fut aimée de Zeus qui lui donna trois fils Minos, Rhadamanthe, et Sarpédon

LEGENDES

Enlèvement d'Europe d'après Véronèse © Palais des Doges
La jeune princesse fit un jour un rêve étonnant où deux continents personnifiés tentaient de la séduire. Le matin venu, pour chasser ce rêve étrange, elle alla avec ses suivantes cueillir des fleurs dans une prairie voisine.
C'est là que Zeus aperçut la jeune fille jouant avec ses compagnes et il en tomba immédiatement amoureux. Il jugea plus prudent de se changer en taureau pour échapper à la surveillance de sa femme Héra et pour mieux approcher les jeunes filles sans les effaroucher. Il prit la forme d'un beau taureau blanc au front orné d'un disque d'argent et surmonté de cornes en croissant de lune. Il se mêla paisiblement aux jeux des jeunes filles; il se laissa même caresser par Europe qui tomba sous son charme et s'assit sur son dos.

Mais dès qu'elle fut sur son dos, il se précipita vers le rivage proche. Accompagné par toute une cohorte de divinités marines, de Néréides chevauchant des dauphins et de Tritons soufflant dans des conques, il l'amena en Crête.

Enlèvement d'Europe d'après Guido Reni
© Musée des Beaux-Arts du Canada
Là sous un platane toujours vert (mais d'autres auteurs penchent pour la grotte du mont Dicté où Zeus fut caché pendant sa prime enfance pour échapper à Cronos) ils s'unirent.
Minos, Sarpédon et Rhadamanthe furent les fruits de cette union.

Zeus lui fit trois présents :
• Une lance qui ne manquait jamais sa cible;
• Un chien, Laelaps, qui ne laissait jamais échapper sa proie;
• Un homme de bronze, Talos, dont la seule veine qui irriguait son corps de métal, était obturée par une cheville de métal.
Il faisait chaque jour le tour de la crête et tuait tous les étrangers qui tentaient de débarquer.
Pendant ce temps, son père, Agénor, cherchait partout sa fille. Il décida d'envoyer ses trois enfants Cadmos, Phénix et Cilix ainsi que sa femme à sa recherche. Il leur donna l'ordre de ne pas revenir sans Europe et il ne les revit jamais.
Europe donna son nom au continent européen et la constellation du taureau rappelle cette transformation divine.
Quand Zeus l'abandonna, Europe fut épousée par le roi de Crète, Astérios, qui reconnut ses enfants et fit de Minos son successeur. Europe donna à son mari une fille, Crété.
Crété serait devenue l'épouse de Minos ou selon d'autres auteurs une amante d'Hélios et la mère de Pasiphaé

Le mythe de la princesse Europe est aujourd'hui illustré sur la pièce de 2 € grecque, par la représentation d'un taureau portant une jeune femme sur son dos.
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2-Europe:

http://www.strasbourg-europe.eu/la-princesse-europe,14756,fr.html

Le nom d' "Europe" tire son origine d'un personnage de la mythologie grecque. Fille d'Agénor, roi de Phénicie, la princesse Europe vivait à Tyr, sur le bord asiatique de la Méditerranée (aujourd'hui le Liban).

Se passionnant pour les voyages en mer, la jeune princesse rêvait des terres lointaines. Elle avait ainsi pour habitude de se promener, presque chaque jour, au bord de la mer, en regardant vers l'horizon infini.

Zeus, le Dieu des Dieux qui vivait au sommet de l'Olympe, caché par une couche de nuages, avait remarqué depuis quelques temps déjà, la grande beauté de la princesse et son goût pour les aventures et les découvertes. Il tomba amoureux d'elle et décida de l'emmener loin de chez elle, sur de nouvelles terres.

Dans la nuit qui suivit, la princesse fit un rêve étrange : deux terres, ayant l'aspect de femmes, se disputaient la jeune princesse. L'une, la "terre d'Asie", voulait la garder; l'autre, la "terre de la rive opposée", voulait l'emmener en mer sur ordre du roi des Dieux, Zeus.
Se réveillant, la princesse alla au bord de la mer. Subitement, un taureau, puissant mais docile émergea de la mer et persuada la belle princesse de monter sur son dos. Puis il s'envola et emmena la jeune princesse sur l'île de Crète, en Grèce. Là, il prit une forme humaine : ce n'était autre que Zeus (transformé en taureau). Europe tomba, elle aussi, amoureuse de lui. De leur amour naîtront trois enfants et grâce à la princesse, le continent gagna un nom :
Europe.-http://www.strasbourg-europe.eu/la-princesse-europe,14756,fr.html
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Chateau de Saida - Sajette:

Chateau de Saida - Sajette:

http://www.templiers.net/orient-latin/index.php?page=Rey-Chateau-de-Sajette

Durant la dernière période des croisades, plusieurs châteaux furent élevés dans des positions qui leur permettaient de commander des mouillages et de fournir des points de débarquement assurés aux secours qu'on attendait d'Europe. Leur assiette fut généralement choisie, soit sur des îlots voisins du rivage, soit sur des promontoires qu'une coupure remplie par la mer isolait facilement de la terre ferme; de telle sorte que ces forteresses, n'ayant rien à craindre de la mine et peu de l'escalade, étaient, pour ce temps, presque inexpugnables. En outre, il était toujours possible de secourir ou de ravitailler par mer la garnison de ces châteaux.
Pendant toute la durée de l'existence des colonies chrétiennes en Syrie, nous trouvons l'ancienne Sidon désignée sous le nom de Sajette. Malheureusement il reste bien peu de chose des édifices élevés par les Francs durant les deux siècles qu'ils tinrent cette ville en leur pouvoir.
La partie des fortifications de Saïda, nommée le Kakat-el-Bahar, ou château de la Mer, est le seul ouvrage que nous puissions considérer avec certitude comme un monument contemporain de la Sajette des croisades ; encore ce château ne date-t-il que du commencement du XIIIe siècle. Il fut construit dans le cours de l'hiver de 1227 à 1228, sur un rocher isolé dans la mer, que l'on munit d'un revêtement de maçonnerie. Une muraille reliant deux tours en constituait le principal ouvrage.
Un grand nombre de croisés venus des divers pays de la chrétienté, et parmi lesquels on comptait beaucoup d'Anglais, se trouvaient alors à Acre.
A la nouvelle de l'arrivée en Terre Sainte de Frédéric II, ils résolurent de tenter de reprendre aux musulmans quelques points du littoral en attendant l'empereur d'Allemagne, et sortirent aussitôt d'Acre. Ils s'acheminèrent vers les ruines de Sidon. Là se trouvait formé de deux lignes de récifs, complétées par des tronçons de jetées, l'antique port phénicien, l'un des plus vastes et des mieux conservés de la côte; il présentait alors une assez grande profondeur d'eau pour offrir un refuge aux navires chrétiens (1). Il fallait donc promptement le mettre en état de défense. Mais il vaut mieux laisser parler les auteurs contemporains : « Ils (les croisés) vinrent à une ille devant le port en la mer, si connurent que la poeent il faire meilleur ovre et plus segure et en po de tems (2). Lors mirent main à laborer et firent deux tors, l'une grant et l'autre moienne, et un pan de mur entre les deux tors. Ils commencèrent à la Saint-Martin et finirent vers la mi-caresme. »
Nous empruntons au continuateur de Guillaume de Tyr les détails suivants, également relatifs aux mêmes faite : « Et firent la chaucié et au pied de la chaucié firent une porte et une tor bien deffensiable. »
Je vais commencer l'examen de ce qui subsiste de la forteresse par l'étude de cette chaussée. Le massif sur lequel s'élevaient la porte et la tour est encore bien conservé. Eloigné de 35 mètres du château, il s'y trouvait relié par un pont de quatre arches dont les trois piles restent debout. Elles sont munies de becs destinés, selon toute apparence, à briser les lames. (Plan XVI)
Le massif « a », placé en tête du pont dont je viens de parler, est à 42 mètres du rivage actuel. Les arches qui le rattachent sont complètement modernes. La mer a-t-elle de ce côté gagné sur la terre, ou bien, au temps de la construction du château, y avait-il une première partie du pont en charpente ? Telle est la question qui vient d'elle-même se poser ici; mais, bien que je penche vers cette dernière conjecture, il me paraîtrait téméraire d'y répondre d'une manière catégorique.
Si je m'étends trop longuement, peut-être, au gré du lecteur, sur l'étude de cette partie du château, c'est qu'elle est le seul spécimen de pont fortifié du moyen âge subsistant encore, à ma connaissance, en Syrie.
Une observation me semble encore devoir ici trouver sa place : elle est relative au peu de largeur du pont, remarque que nous faisons également dans tous les ouvrages analogues élevés en France par les hospitaliers pontifes (3) durant le XIIIe siècle. Le but de ce mode de construction était sans doute de rendre plus facile la défense du passage ou la rupture d'une arche pendant cette époque de guerres continuelles. J'ai pu cependant constater, par les arrachements de voûtes qui se voient encore, que le tablier du pont de Sajette présentait plus de largeur que la passerelle moderne.
Mais il est temps de nous occuper du château. L'îlot dans lequel il s'élève était revêtu sur tout son pourtour d'une escarpe en maçonnerie. Une porte, dont il ne reste plus rien, devait se trouver à l'extrémité du pont. Bien que sur plusieurs points ce mur ait été refait depuis les croisades, la plus grande partie peut être considérée comme remontant au XIIIe siècle. Un saillant arrondi « A », qui se voit sur la face nord, n'a pas été englobé dans les réparations faites par les Turcs, ce qui nous permet d'étudier le système employé dans cette construction pour augmenter l'adhérence des pierres : elles étaient d'assez grand appareil et reliées entre elles par des queues d'aronde probablement en bois, ce que le croquis ci-dessous fera mieux comprendre qu'une plus longue description; il indique aussi la manière dont les pierres des deux extrémités de ce saillant étaient adaptées à la muraille.
Château de Sajette Figure 41 - Sources : Fortifications d'Orient, M. Rey
Dans une construction maritime, ce mode de chaînage était préférable à des crampons de métal qui, s'oxydant à l'humidité et prenant, par suite de cette décomposition, un plus fort volume, auraient eu pour résultat de faire fendre les pierres des assises qu'ils étaient destinés à réunir.
En avant de cette face du château s'étend en « b » un vaste amas de pierres coulées, formant au nord du pont que je viens de décrire un épi destiné à briser les lames quand la mer était agitée.
Vers le sud-ouest, à l'intérieur du port et au pied de ce retranchement, en « G », le rocher a été taillé et a reçu un enrochement de béton, de manière à former un quai de 4 mètres de large, dallé en longues pierres, qui, pour la plupart, sont encore en place et reliées entre elles par des crampons de fer scellés avec du plomb. L'extrémité de ce quai vers la tour « C » a été fort endommagée, ce qui permet de reconnaître que les liens des assises de pierres établies de ce côté, sur le rocher, et que recouvrait jadis le dallage, étaient en bois comme ceux du saillant « A ».
Nous avons donc ici sous les yeux une portion de quai bâtie par les croisés et qui nous est parvenue à peu près intacte.
D'après son mode de construction, il est facile de voir que les Francs de Syrie prirent pour modèle les quais antiques, dont ils durent trouver de nombreux restes dans les villes maritimes de la Terre Sainte.
On reconnaît dans les tours « B » et « C » les ouvrages cités par les textes que j'ai transcrits, et la ligne de bâtiments « D », qui a remplacé la muraille, nous en indique le tracé, tel qu'on peut le suivre par le pointillé dans le plan. Les deux tours sont encore d'une assez grande élévation, bien que celle qui porte la lettre « B » du plan, et qui parait avoir servi de donjon, soit dérasée jusqu'à 8 ou 9 mètres du sol. (Plan XVI)
En « E » se voit l'entrée du réduit, placée sous le commandement de la tour « B » : elle consiste, comme les portes de la ville de Carcassonne, en un passage formant vestibule, muni d'une herse à chacune de ses extrémités. Dans la voûte paraît avoir existé un grand mâchicoulis carré, semblable à celui que nous trouvons au-dessus de la porte de la seconde enceinte du Kalaat-el-Hosn. La porte qui donne accès dans la cour intérieure était surmontée d'un écusson, malheureusement brisé par les soldats turcs peu de jours avant ma visite; il m'a donc été impossible, à mon grand regret, de savoir à quelles armes il était.
La tour « B » est barlongue; elle mesure 27 mètres de long sur 21 de large et est construite en pierres de grand appareil. De nombreux fûts de colonnes antiques sont engagés dans la maçonnerie. La partie inférieure de cet édifice est occupée par deux citernes carrées et établies au-dessus du niveau de la mer. L'entrée de cette tour devait être à une assez grande élévation; car le massif dans lequel avaient été ménagées les citernes a encore, comme je l'ai dit, 8 ou 9 mètres de haut et il formait seulement le soubassement des salles qui durent occuper la partie supérieure de cette défense. (Plan XVI)
En « F » se trouve la base d'un autre ouvrage renfermant également une citerne. Une ligne de constructions modernes s'élève sur l'emplacement de la muraille destinée à relier les deux tours. On en trouve cependant l'annonce à la tour « C », qui défendait le mouillage. Elle est assez bien conservée; mais, comme elle sert de poudrière, il m'a été impossible d'y pénétrer. A son sommet on voit quelques restes des corbeaux qui supportaient autrefois le crénelage et entre lesquels s'ouvraient les mâchicoulis. Plusieurs étaient encore intacts, il y a vingt-huit ans, mais ils furent brisés par les boulets anglais lors du bombardement de Saïda en 1840.
Joinville (4), dans ses mémoires, raconte en ces termes la tentative des Sarrasins sur Sajette en 1253, pendant que les Francs étaient occupés à réparer les murs de cette ville : « Quant monseigneur Symon de Montcéliart, qui estoit mestres des arbalestriers le roy et chevetain de la gent le roy à Saiete, oy dire que ceste gent venoient, se retrait ou chastel de Saiete, qui est moult fort et enclos est de la mer en touz senz, et ce fist il pour ce il veoit bien que il n'avoit pooir de résister) à eulz. Avec li recèta ce qu'il pot de gent, mais pou en y ot, car le chastel estoit trop estroit. Les Sarrasins se ferirent en la ville, là où ils ne trouvèrent nulle deffense, car elle n'estoit pas toute close. Plus de deux mille personnes occirent de nostre gent; à tout le gaing qu'ils firent là, s'en alerent à Damas. » Le château de Sajette fut évacué par les Francs en 1291, à la suite de la prise d'Acre, en même temps qu'Athlit et Tortose.
1. Ce ne fut qu'au XVIIe siècle que ce port fut en grande partie comblé par l'émir Fakar-ed-din, qui craignait alors de le voir devenir un point de station pour la flotte turque.
2. Guillaume de Tyr, livre I, tome XXXII, chapitre XXV.
3. Cette congrégation des hospitaliers pontifes ou pontifices (faiseurs de ponts) était originaire d'Italie, où elle s'était fondée sur les bords de l'Arno. Elle fut établie en France à Maupas, diocèse de Cavaillon, vers l'année 1164, et, d'après les Recherches historiques de l'abbé Grégoire, elle eut alors pour chef Petit-Benoît ou saint Benazet. Cette institution ne subsista guère qu'un siècle sur les bords du Rhône, où elle éleva le pont d'Avignon en 1177, puis celui de Saint-Esprit, commencé en 1265 et terminé en 1309. Ces religieux furent sécularisés en l'année 1519.
4. Histoire de Saint-Louis, par Jean, sire de Joinville. Edition in-folio. Paris, 1761. Imprimerie royale.
Sources : Rey (Emmanuel Guillaume), Etude sur les monuments de l'architecture militaire des croisés en Syrie et dans l'Ile de Chypre. Paris, Imprimerie Nationale M. DCCC. L













christina life

christina life
Life of Saint Christina describes the life of a beautiful little girl who was tortured by her father and his successors. She finally gained martyrdom at a young age of eleven.
Christina fulfills the divine call of discipleship to propagate christianity among the pagans. Read on to know more.

Saint Christina is a martyr who lived during the 3rd century BC. 
Her icons show her holding the cross in her right hand. The martyrs holding a cross signifies their willingness to sacrifice their lives for Christ. This is a Holy Tradition. There are many stories and accounts regarding the life of Saint Christina. However, the early life of St. Christina is more or less the same in all the texts. 

Early Life of St. Christina

Not much is known about the early life of Saint Christina. There is no mention about her mother or her siblings. Her whole life is centered on her father, Urbain. The meaning of the name Christina is " Little Christ". St. Christina was brought up in the coastal City of Tyre, modern Lebanon. Her parents were staunch believers of the rituals of Paganism. Her parents were idol worshipers and were against Christianity. The accounts of her early life reveal her father to be a wealthy and a cruel man who had tortured her because of her belief in Christianity. 

A Few Facts About Life of St. Christina

Christina was a beautiful child full of love and affection. She was well educated and did not lack any material luxury. Her father was against the practices of Christianity. He locked his daughter, Christina, in a huge tower, assuming the confines of the tower would curb her interest in Christianity. Christina saw the beauty of the nature that was God's creation through the confined towers too. She yearned to understand him and pine for more knowledge regarding the presence of god. It is believed God revealed Himself to her through an angel. 

Christina was tired of the luxury that was bestowed on her and was greatly moved by the poverty and sufferings of people around her. She broke the gold pagan idols belonging to her father and distributed among the poor and needy. This infuriated her father who punished her cruelly by whipping her with rods and threw her into a dungeon. 

In the meantime, she had evangelized many of the pagans in her household. Even when she was in the dungeon she had not lost faith in her belief and remained unshaken. Urbain, her father became her persecutor. He tore her body with iron hooks and tied her to a rack beneath which a fire was kindled. Christina's faith in God saved her. God turned the flames on the bystanders. 

In another incident, a stone was tied around her neck and she was thrown into the lake of Balsena. However, God's angel saved her again, and her father died after this incident.
Christina's suffering and torture continued even after her father's death. Urbain had two successors, Dion and Julian. Dion died an unexpected death, after he threw her into a burning furnace. She remained in the furnace unhurt for five days. It was indeed a miracle.

Saint Christina was thrown into a cage of serpents. But Christ saved her once again. Julian the tormentor was blinded while torturing Saint Christina. Julian was her last persecutor; he cut off St. Christina's tongue and her breast. She threw her tongue on his face, which blinded him. 

After enduring many similar tortures she was finally beheaded. Saint Christina attained her martyr's crown at the city of Tyre and her own blood baptized her. By this time many of the pagans of Tyre were inspired to follow her faith. Her relics rest at Palermo in Sicily.








mercredi 8 février 2012

La grotte Asi-l-Hadath : plongée dans les vestiges maronites du Moyen Âge.


La grotte Asi-l-Hadath : plongée dans les vestiges maronites du Moyen Âge.


Par May MAKAREM | 12/10/2011

La fillette naturellement momifiée dormait d'un sommeil profond depuis 700 ans.
EXPLORATION Entre 1989 et 1991, l'exploration de la grotte de Asi-l-Hadath, dans la vallée de la Qadisha, par le Groupe d'études et de recherches souterraines du Liban (GERSL), avait livré les premières momies (et peut-être les seules) du peuple maronite médiéval. Cette découverte fait aujourd'hui l'objet d'un magnifique ouvrage paru au centre Phoenix pour les études libanaises, Université Saint-Esprit
de Kaslik.

Élaborée par Fadi Baroudi, le père Abdo Badawi (professeur de langues sémitiques), Paul Khawaja et Joseph Moukarzel, membres du Groupe d'études et de recherches souterraines du Liban (GERSL), la monographie bilingue (arabe-anglais) de Asi-l-Hadath, History of the Grotto retrace tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur cet abri sous roche de la Qadisha, dont l'exploration a dévoilé une scène pour le moins étonnante : trois femmes adultes, cinq fillettes (18 mois à quatre ans) et un nourrisson (quatre mois), naturellement momifiés, dormaient d'un sommeil profond depuis 700 ans. Enterrés dans leurs vêtements en toile de coton écrue, rehaussée de motifs de croix et de fleurs brodés de fils de soie, ils partageaient leur cimetière avec un fœtus de 25 cm et un crâne (coiffé d'une calotte à motifs géométriques) à côté duquel était posé des feuilles de laurier qui exhalaient toujours un zeste d'arôme ! Le faible taux d'humidité de la grotte et l'absence d'organismes végétaux dans son sol avaient ralenti la décomposition totale de leur corps, ainsi que celle des vêtements et tissus dont l'ensemble est resté en bon état de conservation. Ces derniers présentant un intérêt exceptionnel, car, pour la première fois au Proche-Orient, des habits de l'époque médiévale sont retrouvés dans leur contexte historique. D'autres objets ont été découverts sur le lieu : ceintures, bijoux d'enfant, peignes en bois, chaussures, lampes à huile, cuillères en bois peintes, tessons de céramique, monnaies (croisées et mamelouks), flèches et fragments de bois pour l'usage des arcs, manuscrits arabes et syriaques, amulette (glissée dans la manche d'une veste appartenant à l'enfant Dawîd, fils de Jasmin), une quantité de chiffons dont un brodé d'un ibis, une clé de maison en bois déposée sur le corps de l'une des momies, indiquant, selon la tradition, que le dernier membre de la famille était mort. Des feuilles de laurier, des écorces de grenade, de noisettes, d'amandes, des graines d'olives et des restes osseux de chèvres et de poulets ont été également identifiés. Pour l'essentiel, 293 pièces datant de l'époque médiévale y ont été recensées. Un chapitre du livre expose le plan de la grotte qui s'étend sur quatre niveaux et comprend, en substance, deux pièces principales, dont la grande salle commune et la salle mortuaire (la salle de cimetière). Le plafond en forme de dôme incliné s'élève à plus de 20 mètres de haut. Le sol était pavé de pierre de basalte comme le laissent supposer quelques fragments retrouvés dans un coin de la salle. La grotte – dotée d'un réservoir d'eau de 3,5 mx 1,4 m de surface, de 1, 5 m de profondeur et 8 mètres cubes de volume – dispose, grâce à deux ouvertures, d'une vue panoramique sur la vallée et Deir Qannoubine, d'une part, et ,de l'autre, sur la montagne Makmil et la station de ski les Cèdres. 
L'ouvrage est riche en descriptions. Les auteurs, pointilleux sur les détails, ont tenu à y reporter le moindre petit trait capté dans ce sanctuaire du Liban-Nord dont l'exploration n'est pas due au hasard. En effet, les recherches du GERSL, lancées à l'initiative de Fadi Baroudi, étaient basées sur des sources historiques, principalement Tarikh al-Azminat, du patriarche Estéphan Douheihy et la chronique d'Ibn Abed al-Zâhir (secrétaire et historiographe des sultans mamelouks, Baybars et Qalawoun), qui relatent un événement tragique survenu à al-Hadath. En 1283, les Mamelouks et les croisés, exceptionnellement alliés, décident d'entreprendre le siège du village pour capturer le « patriarche rebelle » de Hadath, qui s'opposait au patriarche maronite élu sous la pression des Francs. Fuyant les attaques des troupes musulmanes, le patriarche dissident se retranche dans une grotte avec ses partisans, accompagnés de femmes et de fillettes du village. La caverne fut finalement découverte, le patriarche capturé et les survivants arrêtés. Quant aux femmes et aux enfants qui périrent de maladie ou de faim durant 


le siège, ils furent enterrés dans la grotte. Son exploration au cours des année 1989-1991 a permis de mettre au jour le matériel archéologique qui confirme les textes des chroniqueurs. 
Néanmoins l'ascension jusqu'à la grotte fut une véritable entreprise. Située à 1 300 mètres d'altitude au cœur de la vallée sainte de la Qadisha, Asi-l-Hadath s'inscrit dans un extraordinaire paysage accidenté, truffé de caves et d'abris creusés dans des falaises rocheuses quasi inaccessibles, qui ont servi depuis longtemps de lieu de méditation aux ermites maronites mais aussi de refuge aux habitants des villages environnants. Escalader les parois vertigineuses d'une montagne très escarpée entre falaises et précipices, progresser sur 500 mètres (l'équivalent de 160 étages) dans un milieu vertical, avant d'accéder à la grotte fut un véritable exploit. Ensuite, discrètement, en prenant garde de rester à l'abri du regard des miliciens et des pilleurs de vestiges archéologiques qui sévissaient à l'époque, il fallait refaire le chemin inverse, un nombre de fois, pour transporter les objets archéologiques et les momies soigneusement enveloppées dans de la gaze, jusqu'au sous-sol de la maison de Fadi Baroudi, à Adma, où un laboratoire doté de mesures pour préserver les momies contre les dangers de décomposition a été aménagé.
Outre que ce fut un mémorable voyage, il s'agit 
d'un triomphe pour les membres actifs du GERSL, notamment Fadi Baroudi, le père Abdo Badawi, Paul Khawaja, Alain Maroun, le père Youssef Tannous, Antoine Ghoch, Boutros Abi Aoun, Chafic Ghazali, Oussama Kallab, le père Karam Rizk, André Azzi, Hani Abdelnour et Hassan Salamé Sarkis, qui ont réussi à restituer le passé oublié de Asi-l-Hadath. 
En raison de la guerre des 15 ans, les découvertes ne furent mentionnées qu'en 1992, et c'est en 1994 qu'elles furent remises à la Direction générale des antiquités. 
Un ouvrage passionnant à consulter, avant de lui accorder une place d'honneur dans votre bibliothèque....

Réactions des internautes à cet article

- 8 ans après ,les Croisés étaient expulsé par les Mamelouks après la prise de Saint Jean D'Acre...moralité...faut pas faire chier le Patriarche Maronite...avis aux amateurs!Et les tarîtres maronites qui avaient aidé les mamelouks se sont tailler des croupières,itou.Moralité,faut pas faire chier le Patriarche Maronite désigné par les siens,et s'allier à l'étranger...avis aux amateurs!
GEDEON Christian

- La grotte Asi-l-Hadath encore une autre richesse qui s 'ajoute au patrimoine libanais . Nazira.A.Sabbagha
Sabbagha A. Nazira



lundi 6 février 2012

Table des matières de Guillaume de Tyr

Somme historiographique de Guillaume de Tyr:
http://remacle.org/bloodwolf/historiens/guillaumedetyr/table.htm

Chateau de Beaufort. , Kalaat El - Chekif

سيدة المنطرة - مغدوشة- صيدا


  

Chateau de Saida - Sajette:

Chateau de Saida - Sajette:
http://www.templiers.net/orient-latin/index.php?page=Rey-Chateau-de-Sajette
Durant la dernière période des croisades, plusieurs châteaux furent élevés dans des positions qui leur permettaient de commander des mouillages et de fournir des points de débarquement assurés aux secours qu'on attendait d'Europe. Leur assiette fut généralement choisie, soit sur des îlots voisins du rivage, soit sur des promontoires qu'une coupure remplie par la mer isolait facilement de la terre ferme; de telle sorte que ces forteresses, n'ayant rien à craindre de la mine et peu de l'escalade, étaient, pour ce temps, presque inexpugnables. En outre, il était toujours possible de secourir ou de ravitailler par mer la garnison de ces châteaux.
Pendant toute la durée de l'existence des colonies chrétiennes en Syrie, nous trouvons l'ancienne Sidon désignée sous le nom de Sajette. Malheureusement il reste bien peu de chose des édifices élevés par les Francs durant les deux siècles qu'ils tinrent cette ville en leur pouvoir.
La partie des fortifications de Saïda, nommée le Kakat-el-Bahar, ou château de la Mer, est le seul ouvrage que nous puissions considérer avec certitude comme un monument contemporain de la Sajette des croisades ; encore ce château ne date-t-il que du commencement du XIIIe siècle. Il fut construit dans le cours de l'hiver de 1227 à 1228, sur un rocher isolé dans la mer, que l'on munit d'un revêtement de maçonnerie. Une muraille reliant deux tours en constituait le principal ouvrage.
Un grand nombre de croisés venus des divers pays de la chrétienté, et parmi lesquels on comptait beaucoup d'Anglais, se trouvaient alors à Acre.
A la nouvelle de l'arrivée en Terre Sainte de Frédéric II, ils résolurent de tenter de reprendre aux musulmans quelques points du littoral en attendant l'empereur d'Allemagne, et sortirent aussitôt d'Acre. Ils s'acheminèrent vers les ruines de Sidon. Là se trouvait formé de deux lignes de récifs, complétées par des tronçons de jetées, l'antique port phénicien, l'un des plus vastes et des mieux conservés de la côte; il présentait alors une assez grande profondeur d'eau pour offrir un refuge aux navires chrétiens (1). Il fallait donc promptement le mettre en état de défense. Mais il vaut mieux laisser parler les auteurs contemporains : « Ils (les croisés) vinrent à une ille devant le port en la mer, si connurent que la poeent il faire meilleur ovre et plus segure et en po de tems (2). Lors mirent main à laborer et firent deux tors, l'une grant et l'autre moienne, et un pan de mur entre les deux tors. Ils commencèrent à la Saint-Martin et finirent vers la mi-caresme. »
Nous empruntons au continuateur de Guillaume de Tyr les détails suivants, également relatifs aux mêmes faite : « Et firent la chaucié et au pied de la chaucié firent une porte et une tor bien deffensiable. »
Je vais commencer l'examen de ce qui subsiste de la forteresse par l'étude de cette chaussée. Le massif sur lequel s'élevaient la porte et la tour est encore bien conservé. Eloigné de 35 mètres du château, il s'y trouvait relié par un pont de quatre arches dont les trois piles restent debout. Elles sont munies de becs destinés, selon toute apparence, à briser les lames. (Plan XVI)
Le massif « a », placé en tête du pont dont je viens de parler, est à 42 mètres du rivage actuel. Les arches qui le rattachent sont complètement modernes. La mer a-t-elle de ce côté gagné sur la terre, ou bien, au temps de la construction du château, y avait-il une première partie du pont en charpente ? Telle est la question qui vient d'elle-même se poser ici; mais, bien que je penche vers cette dernière conjecture, il me paraîtrait téméraire d'y répondre d'une manière catégorique.
Si je m'étends trop longuement, peut-être, au gré du lecteur, sur l'étude de cette partie du château, c'est qu'elle est le seul spécimen de pont fortifié du moyen âge subsistant encore, à ma connaissance, en Syrie.
Une observation me semble encore devoir ici trouver sa place : elle est relative au peu de largeur du pont, remarque que nous faisons également dans tous les ouvrages analogues élevés en France par les hospitaliers pontifes (3) durant le XIIIe siècle. Le but de ce mode de construction était sans doute de rendre plus facile la défense du passage ou la rupture d'une arche pendant cette époque de guerres continuelles. J'ai pu cependant constater, par les arrachements de voûtes qui se voient encore, que le tablier du pont de Sajette présentait plus de largeur que la passerelle moderne.
Mais il est temps de nous occuper du château. L'îlot dans lequel il s'élève était revêtu sur tout son pourtour d'une escarpe en maçonnerie. Une porte, dont il ne reste plus rien, devait se trouver à l'extrémité du pont. Bien que sur plusieurs points ce mur ait été refait depuis les croisades, la plus grande partie peut être considérée comme remontant au XIIIe siècle. Un saillant arrondi « A », qui se voit sur la face nord, n'a pas été englobé dans les réparations faites par les Turcs, ce qui nous permet d'étudier le système employé dans cette construction pour augmenter l'adhérence des pierres : elles étaient d'assez grand appareil et reliées entre elles par des queues d'aronde probablement en bois, ce que le croquis ci-dessous fera mieux comprendre qu'une plus longue description; il indique aussi la manière dont les pierres des deux extrémités de ce saillant étaient adaptées à la muraille.
Château de Sajette Figure 41 - Sources : Fortifications d'Orient, M. Rey
Dans une construction maritime, ce mode de chaînage était préférable à des crampons de métal qui, s'oxydant à l'humidité et prenant, par suite de cette décomposition, un plus fort volume, auraient eu pour résultat de faire fendre les pierres des assises qu'ils étaient destinés à réunir.
En avant de cette face du château s'étend en « b » un vaste amas de pierres coulées, formant au nord du pont que je viens de décrire un épi destiné à briser les lames quand la mer était agitée.
Vers le sud-ouest, à l'intérieur du port et au pied de ce retranchement, en « G », le rocher a été taillé et a reçu un enrochement de béton, de manière à former un quai de 4 mètres de large, dallé en longues pierres, qui, pour la plupart, sont encore en place et reliées entre elles par des crampons de fer scellés avec du plomb. L'extrémité de ce quai vers la tour « C » a été fort endommagée, ce qui permet de reconnaître que les liens des assises de pierres établies de ce côté, sur le rocher, et que recouvrait jadis le dallage, étaient en bois comme ceux du saillant « A ».
Nous avons donc ici sous les yeux une portion de quai bâtie par les croisés et qui nous est parvenue à peu près intacte.
D'après son mode de construction, il est facile de voir que les Francs de Syrie prirent pour modèle les quais antiques, dont ils durent trouver de nombreux restes dans les villes maritimes de la Terre Sainte.
On reconnaît dans les tours « B » et « C » les ouvrages cités par les textes que j'ai transcrits, et la ligne de bâtiments « D », qui a remplacé la muraille, nous en indique le tracé, tel qu'on peut le suivre par le pointillé dans le plan. Les deux tours sont encore d'une assez grande élévation, bien que celle qui porte la lettre « B » du plan, et qui parait avoir servi de donjon, soit dérasée jusqu'à 8 ou 9 mètres du sol. (Plan XVI)
En « E » se voit l'entrée du réduit, placée sous le commandement de la tour « B » : elle consiste, comme les portes de la ville de Carcassonne, en un passage formant vestibule, muni d'une herse à chacune de ses extrémités. Dans la voûte paraît avoir existé un grand mâchicoulis carré, semblable à celui que nous trouvons au-dessus de la porte de la seconde enceinte du Kalaat-el-Hosn. La porte qui donne accès dans la cour intérieure était surmontée d'un écusson, malheureusement brisé par les soldats turcs peu de jours avant ma visite; il m'a donc été impossible, à mon grand regret, de savoir à quelles armes il était.
La tour « B » est barlongue; elle mesure 27 mètres de long sur 21 de large et est construite en pierres de grand appareil. De nombreux fûts de colonnes antiques sont engagés dans la maçonnerie. La partie inférieure de cet édifice est occupée par deux citernes carrées et établies au-dessus du niveau de la mer. L'entrée de cette tour devait être à une assez grande élévation; car le massif dans lequel avaient été ménagées les citernes a encore, comme je l'ai dit, 8 ou 9 mètres de haut et il formait seulement le soubassement des salles qui durent occuper la partie supérieure de cette défense. (Plan XVI)
En « F » se trouve la base d'un autre ouvrage renfermant également une citerne. Une ligne de constructions modernes s'élève sur l'emplacement de la muraille destinée à relier les deux tours. On en trouve cependant l'annonce à la tour « C », qui défendait le mouillage. Elle est assez bien conservée; mais, comme elle sert de poudrière, il m'a été impossible d'y pénétrer. A son sommet on voit quelques restes des corbeaux qui supportaient autrefois le crénelage et entre lesquels s'ouvraient les mâchicoulis. Plusieurs étaient encore intacts, il y a vingt-huit ans, mais ils furent brisés par les boulets anglais lors du bombardement de Saïda en 1840.
Joinville (4), dans ses mémoires, raconte en ces termes la tentative des Sarrasins sur Sajette en 1253, pendant que les Francs étaient occupés à réparer les murs de cette ville : « Quant monseigneur Symon de Montcéliart, qui estoit mestres des arbalestriers le roy et chevetain de la gent le roy à Saiete, oy dire que ceste gent venoient, se retrait ou chastel de Saiete, qui est moult fort et enclos est de la mer en touz senz, et ce fist il pour ce il veoit bien que il n'avoit pooir de résister) à eulz. Avec li recèta ce qu'il pot de gent, mais pou en y ot, car le chastel estoit trop estroit. Les Sarrasins se ferirent en la ville, là où ils ne trouvèrent nulle deffense, car elle n'estoit pas toute close. Plus de deux mille personnes occirent de nostre gent; à tout le gaing qu'ils firent là, s'en alerent à Damas. » Le château de Sajette fut évacué par les Francs en 1291, à la suite de la prise d'Acre, en même temps qu'Athlit et Tortose.
1. Ce ne fut qu'au XVIIe siècle que ce port fut en grande partie comblé par l'émir Fakar-ed-din, qui craignait alors de le voir devenir un point de station pour la flotte turque.
2. Guillaume de Tyr, livre I, tome XXXII, chapitre XXV.
3. Cette congrégation des hospitaliers pontifes ou pontifices (faiseurs de ponts) était originaire d'Italie, où elle s'était fondée sur les bords de l'Arno. Elle fut établie en France à Maupas, diocèse de Cavaillon, vers l'année 1164, et, d'après les Recherches historiques de l'abbé Grégoire, elle eut alors pour chef Petit-Benoît ou saint Benazet. Cette institution ne subsista guère qu'un siècle sur les bords du Rhône, où elle éleva le pont d'Avignon en 1177, puis celui de Saint-Esprit, commencé en 1265 et terminé en 1309. Ces religieux furent sécularisés en l'année 1519.
4. Histoire de Saint-Louis, par Jean, sire de Joinville. Edition in-folio. Paris, 1761. Imprimerie royale.
Sources : Rey (Emmanuel Guillaume), Etude sur les monuments de l'architecture militaire des croisés en Syrie et dans l'Ile de Chypre. Paris, Imprimerie Nationale M. DCCC. LXXI.




















Chateau de Tibnine - Toron

Chateau de Tibnine - Toron
source:
http://www.templiers.net/orient-latin/index.php?page=Rey-Chateau-le-Toron
Ce château fut fondé par Hugues de Saint-Omer, prince de Tabarie, vers l'année 1104, au lieu dit l'ancien Tebnin, et c'est encore sous ce nom que les Arabes désignent le château élevé au XVIIe siècle sur les fondations de la vieille forteresse des sires du Toron.
L'assiette de cette place a été choisie au sommet d'une colline arrondie, d'où lui est venu son appellation du vieux mot français touron, ou toron, signifiant éminence ou colline isolée.
Ce sommet domine les hauteurs qui séparent la vallée du Nahar-el-Kasmieh de celle de l'Ouad-Aïoun.
La forme arrondie du plateau détermine celle de la forteresse, dont le plan paraît avoir été à peu près identique à celui du Krak de Mont-Réal, nommé aujourd'hui Schaubek et relevé par M, Mauss durant l'expédition scientifique de M. le duc de Luynes. Ce château est également de forme arrondie, avec des saillants carrés et des tours barlongues.
Au Toron il ne reste plus aujourd'hui que les substructions et quelques assises de gros blocs taillés à bossages encore en place sur presque tout le pourtour, ce qui a conservé la configuration extérieure de l'ancienne forteresse au château bâti par Daher-l'Omar, lorsqu'il se révolta, il y a deux cents ans, contre l'autorité de la Sublime Porte.
A en juger par ce qui se voit de l'édifice du moyen âge, il devait présenter à l'oeil un aspect assez semblable à celui des châteaux arabes d'Alep, de Hamah, de Schoumaimis, de Szalkhad, etc., étant comme eux élevé sur un tertre conique et flanqué de tours carrées.
En France nous trouvons peu d'exemples de forteresses de cette forme (1), si ce n'est, toutefois, en Guyenne, dans les châteaux de Podensac et de Blanquefort, élevés dans le cours du XIIIe siècle, et dans ceux de la Brède et de Savignac.
La position du Toron en faisait une place de guerre importante, dont la possession assurait aux Francs tout le pays compris entre Tyr et Safed.
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Après Hugues de Saint-Omer (2), mort sans postérité, le Toron fui donné à une famille qui en prit le nom et a fourni un chapitre aux Lignages d'Outre-Mer.
Le château fut deux fois pris par les musulmans : d'abord en 1187 par Saladin, puis en 1219 par le sultan Malek-Mohadam, qui le fit détruire. Relevé en 1229, il devint l'objet d'une contestation entre les chevaliers Teutoniques et les héritiers de Philippe de Montfort, qui, par son mariage, avait acquis des droits sur cette seigneurie.
L'empereur Frédéric II (3) attribua Toron, que nous trouvons alors désigné dans les chartes contemporaines sous la dénomination de Turo-Militum, à Eléonore de Montfort, et donna aux Teutoniques, à titre de compensation, une rente annuelle de 7,000 besants, à percevoir sur les entrées du port d'Acre.
Nous devons donc conclure de là que le peu qui subsiste de cette forteresse doit être considéré comme datant de la première moitié du XIIIe siècle.
1. Léo Drouyn, La Guyenne militaire tome II, pages 56, 346-354.
2. Familles d'Outre-Mer, page 468.
3. Huillard-Bréholles, Histoire diplomatique de Frederici secundi, tome II.
Sources : Rey (Emmanuel Guillaume), Etude sur les monuments de l'architecture militaire des croisés en Syrie et dans l'Ile de Chypre. Paris, Imprimerie Nationale M. DCCC. LXXI.










Guillaume de Tyr ,identite et rapport avec la croisade

Guillaume de Tyr ,identite et rapport avec la croisade
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1. Marin, dans son Histoire de Saladin, et plusieurs autres auteurs ont prétendu que Guillaume, venu en Europe pour prêcher la croisade, n'était point celui qui a écrit l'histoire du royaume de Jérusalem. Cette assertion n'est fondée que sur un passage assez obscur du continuateur de cet historien. Voyez ce que nous en ayons dit dans l'extrait de Guillaume de Tyr (Bibliothèque des Croisades, t, I).
Le continuateur de Baronius disserte sur l'époque de la mort de Guillaume, et ne trouve rien de certain à cet égard. Cependant son commentateur Mansi croit que cette mort dut arriver avant 1193, puisqu'au commencement de cette année, Jocsius occupait le siège de Tyr, et qu'en qualité de chancelier royal, Il souscrivit une charte d'Henri de Troyes, comte palatin, en faveur de l'hôpital de Saint-Jean-de-Jérusalem. L'auteur de l'Orient christianus n'a point éclairci les doutes des gens éclairés ; mais il parait porté à croire que Guillaume mourut en 1191.
2. Les pièces sont rapportées par Baronius à l'année 1188.
Sources : Joseph-François Michaud - Histoire des Croisades. Dezorby, E. Magdeleine et Cie Editeurs.1841
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http://www.templiers.net/croisades-michaud/index.php?
page=3_guillaume-de-tyr-preche-la-croisade-en-france
Guillaume, archevêque de Tyr (1), avait quitté l'Orient pour venir en Europe solliciter les secours des princes chrétiens ; il fut chargé par le pape de prêcher la guerre sainte. Guillaume était plus habile, plus éloquent qu'Héraclius, qui l'avait précédé dans cette mission, et surtout plus digne, par ses vertus, d'être l'interprète des chrétiens et de parler au nom de Jésus-Christ. Après avoir enflammé le zèle des peuples d'Italie, il se rendit en France, et se trouva dans une assemblée convoquée près de Gisors
par Henri II, roi d'Angleterre, et le roi de France, Philippe-Auguste. A l'arrivée de Guillaume de Tyr, ces deux rois, qui se faisaient la guerre pour le Vexin, avaient déposé les armes ; les plus braves guerriers de la France et de l'Angleterre, réunis par les périls de leurs frères d'Orient, s'étaient rendus à l'assemblée où l'on devait s'occuper de la délivrance des saints lieux. Guillaume y fut accueilli avec enthousiasme, et lut, à haute voix, devant les princes et les chevaliers, une relation des derniers désastres de Jérusalem. Après cette lecture, qui arracha des larmes à tous les assistants, le pieux envoyé exhorta les fidèles à prendre la croix.
« La montagne de Sion, leur dit-il, retentit encore de ces paroles d'Ezéchiel : O fils des hommes, ressouvenez-vous de ce jour ou le roi de Babylone a triomphé de Jérusalem ! Dans un seul jour est arrivé tout ce que les prophètes ont annoncé de malheur à la ville de Salomon et de David. Cette cité, naguère remplie de peuples chrétiens, est restée seule, ou plutôt elle n'est plus habitée que par un peuple sacrilège. La souveraine des nations, la capitale de tant de provinces a payé le tribut imposé aux esclaves. Ses portes ont été brisées et ses gardiens exposés avec les vils troupeaux dans les marchés des villes infidèles. Les états chrétiens d'Orient qui faisaient fleurir la religion de la croix en Asie et devaient défendre l'Occident de l'invasion des Sarrasins, sont réduits à la ville de Tyr, à celles d'Antioche et de Tripoli. Nous avons vu, selon l'expression d'Isaïe, le Seigneur étendant sa main et ses plaies depuis l'Euphrate jusqu'au torrent de l'Egypte. Les habitants de quarante cités ont été chassés de leurs demeures ; dépouillés de leurs biens, ils errent, avec leurs familles éplorées, parmi les peuplés de l'Asie, sans trouver une pierre où reposer leurs têtes. »
Après avoir retracé ainsi les malheurs des chrétiens d'Orient, Guillaume reprocha aux guerriers qui l'écoutaient de n'avoir point secouru leurs frères, d'avoir laissé ravir l'héritage de Jésus-Christ. II s'étonnait qu'on pût avoir une autre pensée, qu'on pût chercher une autre gloire que celle de délivrer les saints lieux ; et, s'adressant aux princes et aux chevaliers : « Pour arriver jusqu'à vous, leur dit-il, j'ai traversé les champs du carnage ; à la porte même de cette assemblée, j'ai vu se déployer l'appareil de la guerre. Quel sang allez-vous répandre ?
Pourquoi ces glaives dont vous êtes armés ?
Vous vous battez ici pour la rive d'un fleuve, pour les limites d'une province, pour une renommée passagère, tandis que les infidèles foulent les rives du Siloé, qu'ils envahissent le royaume de Dieu, et que la croix de Jésus-Christ est traînée ignominieusement dans les rues de Bagdad !
Vous versez des flots de sang pour de vains traités, tandis qu'on outrage l'évangile, ce traité solennel entre Dieu et les hommes !
Avez-vous oublié ce qu'ont fait vos pères ?
Un royaume chrétien a été fondé par eux au milieu des nations musulmanes. Une foule de héros, une foule de princes nés dans votre patrie, sont venus le défendre et le gouverner. Si vous avez laissé périr leur ouvrage, venez du moins délivrer leurs tombeaux qui sont au pouvoir des Sarrasins. Votre Europe ne produit-elle donc plus des guerriers comme Godefroy, Tancrède et leurs compagnons ?
Les prophètes et les saints ensevelis à Jérusalem, les églises changées en mosquées, les pierres même des sépulcres, tout vous crie de venger la gloire du Seigneur et la mort de vos frères. Eh quoi ! le sang de Naboth , le sang d'Abel, qui s'est élevé vers le ciel, a trouvé un vengeur, et le sang de Jésus-Christ s'élèverait en vain contre ses ennemis et ses bourreaux !
L'Orient a vu de lâches chrétiens que l'avarice et la crainte avaient rendus les alliés de Saladin : sans doute ils ne trouveront point d'imitateurs parmi vous ; mais rappelez-vous que Jésus-Christ a dit : Celui qui n'est pas pour moi est contre moi. Si vous ne servez point la cause de Dieu, quelle cause oserez-vous défendre ?
Si le roi du ciel et de la terre ne vous trouve point sous ses drapeaux, où sont les puissances dont vous suivrez les étendards ?
Pourquoi donc les ennemis de Dieu ne sont-ils plus les ennemis de tous les chrétiens ?
Quelle sera la joie des Sarrasins au milieu de leurs triomphes impies, lorsqu'on leur dira que l'Occident n'a plus de guerriers fidèles à Jésus-Christ et que les princes et les rois de l'Europe ont appris avec indifférence les désastres et la captivité de Jérusalem ! »
Ces reproches, faits au nom de la religion, touchèrent vivement le coeur des princes et des chevaliers. D'après le chroniqueur Benoît de Peterborough, Guillaume de Tyr prêcha d'une manière si admirable, qu'il les détermina tous à prendre la croix et que ceux qui étaient ennemis dévinrent amis. Henri II et Philippe-Auguste s'embrassèrent en pleurant et se présentèrent les premiers pour recevoir la croix. Richard, fils de Henri et duc de Guyenne ; Philippe, comte de Flandre ; Hugues, duc de Bourgogne ; Henri, comte de Champagne ; Thibaut, comte de Blois ; Rotrou, comte du Perche ; les comtes de Soissons, de Nevers, de Bar, de Vendôme ; les deux frères Josselin et Mathieu de Montmorenti, une foule de barons et de chevaliers, plusieurs évêques et archevêques de France et d'Angleterre, firent le serment de délivrer la terre sainte. L'assemblée entière répéta ces mots : la croix la croix ! Et ce cri de guerre retentit dans toutes les provinces.
Le lieu où les fidèles s'étaient réunis fut appelé le « Champ sacré. » On y fit bâtir une église pour conserver le souvenir du pieux dévouement des chevaliers chrétiens. Bientôt toute la France et tous les pays voisins furent animés du vif enthousiasme que l'éloquence de Guillaume de Tyr avait fait naître dans l'assemblée des barons et des princes. L'église ordonna des prières pour le succès de la croisade. Chaque jour de la semaine on récitait à l'office divin des psaumes qui rappelaient la gloire et les malheurs de Jérusalem. A la fin de l'office, les assistants répétaient en choeur ces paroles : « O Dieu tout-puissant ! Qui tiens dans tes mains le sort des empires, daigne jeter un regard de miséricorde sur les armées chrétiennes, afin que les nations infidèles qui se reposent dans leur orgueil et leur vaine gloire, soient abattues par la force de ton bras » (2). En priant ainsi, les guerriers chrétiens sentaient leur courage se ranimer, et juraient de prendre les armes contre les musulmans.
Sources : Joseph-François Michaud - Histoire des Croisades. Dezorby, E. Magdeleine et Cie Editeurs. 1841
Notes
1. Marin, dans son Histoire de Saladin, et plusieurs autres auteurs ont prétendu que Guillaume, venu en Europe pour prêcher la croisade, n'était point celui qui a écrit l'histoire du royaume de Jérusalem. Cette assertion n'est fondée que sur un passage assez obscur du continuateur de cet historien. Voyez ce que nous en ayons dit dans l'extrait de Guillaume de Tyr (Bibliothèque des Croisades, t, I).
Le continuateur de Baronius disserte sur l'époque de la mort de Guillaume, et ne trouve rien de certain à cet égard. Cependant son commentateur Mansi croit que cette mort dut arriver avant 1193, puisqu'au commencement de cette année, Jocsius occupait le siège de Tyr, et qu'en qualité de chancelier royal, Il souscrivit une charte d'Henri de Troyes, comte palatin, en faveur de l'hôpital de Saint-Jean-de-Jérusalem. L'auteur de l'Orient christianus n'a point éclairci les doutes des gens éclairés ; mais il parait porté à croire que Guillaume mourut en 1191.