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mardi 10 octobre 2017

TYR À TRAVERS L'HISTOIRE par Dr Elias KATTAR

TYR À TRAVERS L'HISTOIRE  
par Dr Elias KATTAR, re'dige'  en arabe en 1997

L'Ancien îlot de Tyr
 Les débuts et l'âge d'or
| Tyr, vassale des Rois de la Mésopotamie et de la Perse |
 Tyr et Alexandre |
 Tyr et le Christianisme |
 Sous l'autorité des Musulmans |
 Vestiges historiques chrétiens |
 

Tyr (Sour), ville libanaise sur la Méditerranée, à 35 Km au sud de la ville de Sidon, 83 Km au sud de la ville de Beyrouth. Son nom signifie "rempart".

1 – L’Ancien îlot de Tyr:
Avant Alexandre le grand 333 av. J.C., la Ville était construite sur un îlot rocheux, 600 m loin du continent. Le prophète juif (Ezéchiel, XXVI, 4,14 et XXVII, 4), dit qu’elle s’élève "au cœur des mers". La situation géographique et les remparts, rendirent la ville imprenable. Elle avait un périmètre de 4000 m., se procurait de l’eau par des canaux qui venaient des sources de "Ras-el-Ain" sur le continent. La ville avait deux ports naturels. Ces ports par l’ingéniosité des phéniciens étaient bien arrangés contre le vent, les vagues et les ennemis.
En face de Tyr insulaire, il y avait la ville continentale, qui était plus grande et plus ancienne.
2 – Les débuts et l’âge d’or:
Les débuts de la ville sont très obscurs, Hérodote, fait remonter sa fondation à 2750 av. J.– C.; tandis que Joseph dans ses "Antiquités" place la date en 1250 av. J.– C.
Dès le XIVe S., av. J.C., Tyr était une cité florissante, gouvernée par un roi. De 1252 (date de la destruction de Sidon par les philistins) à 877, Tyr exerça sur les villes phéniciennes une certaine souveraineté. La ville était très prospère, très riche, et très opulente; elle était le "marché des nations" d’après Isaie (XXIII,3,). Ses marins franchirent le Gibraltar et explorèrent les côtes anglaises. Leurs produits spéciaux étaient le ver et la pourpre.
Au début du Xe S. av. J.C., "Hiram" (969-936), le plus grand roi de la ville, noua des relations avec les Hébreux (David et Salomon). Il agrandit et embellit Tyr insulaire, et reconstruisit le temple de "Melqart". Il procura au roi Salomon des artistes et des matériaux pour construire le temple.

3 – Tyr devenue vassale des Rois de la Mésopotamie et de la Perse.
Dès la moitié du IXe S., Tyr se soumit aux Assyriens, puis aux Babyloniens au VIIIe S. et les Perses au VIe s. av. J.C.
Malgré les vicissitudes elle garda sa flotte et son commerce, en payant le tribut aux conquérants, et de temps en temps, marquant au désir d’indépendance, elle secoua le jong des étrangers. Elle fut assiégée 25 ans par les Assyriens et 13 ans par les Babyloniens. Une partie de ses habitants, guidée par Didon (Elissa) sœur du roi de Tyr, quitta la ville et alla fonder un "nouveau village" (Carthage), sur les côtes de la Tunisie.

4 – Tyr et Alexandre:
En 333, Tyr refuse d’ouvrir ses portes à Alexandre le grand, désireux de sacrifier dans le temple de Melqart, assimilé chez les Grecs avec Héraclès. Après sept mois de siège, le grand conquérant construisit une chaussée qui réunit l'îlot au continent.
De la sorte, il bloqua la ville qui tomba et subit une vengeance très sévère: destruction d’une partie de la ville, 8000 habitants massacrés, 30.000 vendus comme esclaves.
Après la mort d’Alexandre, Tyr appartint à ses héritiers (Ptolémée puis Séleucides); le commerce reprit la vie.
Quand Hannibal fut défait, il vint se réfugier en 196 à Tyr, terre de ses ancêtres.

5 – Tyr et le Christianisme:
En 64 av. J.C., Tyr passa au pouvoir des Romains, elle jouit d’une certaine autonomie, retrouva sa prospérité, et devint un centre d’études philosophiques.
Les habitants de Tyr virent et entendirent Jésus, lors de ses passages dans la Galilée (Marc, III,8; Luc, VI,17). Le Seigneur alla lui-même jusque sur le territoire de la ville (Matth., XI, 21; Marc, VII, 24). La ville était citée dans les discours du Sauveur (Matth., XI, 21; Luc, X, 13-14).
Lorsque Saint Paul vint à Tyr au milieu du ler S. il y trouva un nombre considérable de chrétiens. Le théologien "Origène" fut inhumé dans sa basilique. En 355 un concile fut tenu dans la ville.

6 – Sous l’autorité des Musulmans:
Les Musulmans s’emparèrent de Tyr en 638. Elle devint un simple village. De 1124 à 1291, elle fut sous la domination des Croisés, puis elle tomba sous la domination des Musulmans (Mamelouks) et fut détruite. En 1516 elle passa à l’autorité ottomane, et devint un foyer chiite.
Actuellement, bâtie sur les décombres de l’ancienne ville phénicienne, Tyr est habitée par une majorité chiite, une minorité chrétienne et des camps palestiniens sur ses portes.

6 – Vestiges historiques chrétiens:
La cathédrale:
Elevée au IVe S., sur les ruines d’une basilique détruite en 303 par suite des édits de Dioclétien, elle fut reconstruite par les Vénitiens vers 1127. Guillaume de Tyr en fut archevêque; puis de 1244 jusqu’à la fin de la présence franque, les rois de Jérusalem vinrent s’y faire rois et se couronner. L’Empereur Frédéric Barberousse y fut inhumé.
Qana ou Qana de Galilée (al-Jalil):
Située à 12 Km de Tyr, Qana est un village peuplé en majorité de chiites et d’une minorité chrétienne. C’est peut-être la ville où le Christ accomplit son premier miracle en changeant l’eau en vin. On y trouve six jarres qui ressemblent à celles dont parle l’Evangile, les silhouettes du Seigneur et des Apôtres gravées sur les rochers de la grotte du village.
La tradition populaire donne au site un pouvoir thaumaturgique. Les témoignages fournis par Eusébius (IIIe s) ainsi que par Saint Jérôme (IVe s), recoupent les textes des Evangiles pour situer Qana de Galilée au sud du Liban près de Tyr et reconnaître qu’elle est la Qana du premier miracle de Jésus.
La tradition populaire raconte que le tombeau du père de la Sainte Vierge Marie est situé dans un village près de Qana, c’est le tombeau du "Nabi Oumran".
Le nom que  le "Coran"  attribue au père de Marie.
Les nouvelles découvertes archéologiques parlent des traces de la première église au monde trouvée à Tyr. De jour en jour des églises byzantines apparaissent avec leurs mosaïques dans les alentours de Tyr.
De l’époque des Croisés nous avons les vestiges, ou les débris de la Cathédrale qui servit de cadre à plusieurs couronnements royaux.

D’autres églises étaient à Tyr à cette époque:
St Cosme et Damien, 
St Démétrius, 
St Jean,
Ste Marie des Arces, 
St Pierre et St Thomas sur les fondations de laquelle fut habitée l’actuelle église du XVIIIe s, 
St Jacques, 
St Nicolas, 
St Martin, 
St Marc des Vénitiens, 
et St Laurent des Génois etc. 

Toutes ces églises furent détruites quand les Francs furent chassés de Tyr et du Levant à la fin du XIIIe s.
Actuellement chacune des communautés chrétiennes: Orthodoxe, Grec Catholique et Maronite a sa propre église. Tyr est le siège des évêques des communautés en question.

dimanche 8 octobre 2017

Musulman chiite, puis soldat de l’armée libanaise, il est aujourd’hui prêtre maronite


, le 

Le père Charbel cache plus d’un secret dans sa soutane. En voyant cet homme à la barbe blanche et aux yeux bleus confesser de jeunes paroissiens dans l’église de Notre-Dame de Béchouate dans la vallée de la Bekaa au Liban, visage débonnaire et blague facile, il est difficile d’imaginer qu’à leur âge, ce prêtre de 51 ans s’appelait Ali Kheir El Din, qu’il était musulman chiite, bagarreur.
« Peu de gens auraient pu vivre l’existence que j’ai menée de 15 à 20 ans, se souvient-il. C’était la guerre, je faisais partie d’un groupe d’énervés, je semais la peur autour de moi. À 18 ans, lors de mon service militaire obligatoire, j’ai rencontré Saïd Irani, un chrétien au sens le plus profond. Alors que je le provoquais voire l’opprimais sur sa religion, il me répondait avec douceur. Peu à peu, je l’ai suivi à l’église. Moi qui ne m’étais jamais agenouillé devant personne, j’ai prié à genoux et j’ai ressenti une paix intérieure»

« Le plus beau jour de ma vie. »

Du jour au lendemain, le rebelle se fait aimant et respectueux. Son père, surpris, l’emmène voir un psychologue, le croyant malade ! Le jeune homme découvre la Bible, suit pendant un an des cours de catéchisme, puis décide de se faire baptiser : « C’était le 14 septembre 1986, jour de la fête de la Croix. Le plus beau jour de ma vie. »
LIRE UN MARIAGE MIXTE AU LIBAN, LE COMBAT D’UNE VIE
Son père fulmine. Dans le village chiite de Majdaoun, la famille Kheir El Din exclut ce rejeton. Pendant douze ans, il ne les verra plus. Soldat de l’armée libanaise, il vit à la caserne et va prier le dimanche, découvrant peu à peu le message du Christ. « Jésus a dit :”Je suis la lumière du monde, celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres”. Moi j’en avais marre de marcher dans les ténèbres », sourit-il.

« C’était mon chemin de croix. »

Sa route sera accidentée. Ali quitte l’armée, rejoint un groupe d’évangélistes à Deir El-Ahmar, puis, après cinq ans d’études religieuses, devient diacre dans l’Église maronite. « La hiérarchie avait peur de moi. J’aurais dû être nommé prêtre en 1996. Je ne le suis devenu qu’en 2016. C’était mon chemin de croix. »
Qu’importe, le père Charbel enseigne à ses paroissiens que, si la vie est pleine de souffrances, l’amour de Jésus soigne tous les maux.
Emmanuel Haddad (à Notre-Dame de Béchouate, vallée de la Bekaa)

https://www.la-croix.com/Religion/Catholicisme/Monde/Musulman-chiite-puis-soldat-larmee-libanaise-aujourdhui-pretre-maronite-2017-09-28-1200880313

samedi 7 octobre 2017

Au Liban, chrétiens et musulmans s’ouvrent aux mêmes dévotions religieuses


Au Liban, chrétiens et musulmans s’ouvrent aux mêmes dévotions religieuses

[REVUE LE MONDE DE LA BIBLE] Au Liban, ainsi que dans de nombreux pays orientaux, 
le culte des saints draine, aujourd’hui comme hier, l’essentiel des dévotions aussi bien chrétiennes
 que musulmanes et nourrit un dialogue interreligieux naturel.

Article publié dans Le Monde de la Bible, n222
Les milliers d’oratoires, de chapelles, de monastères, de mosquées, de maqâm(sanctuaire,
cénotaphe) et de mazâr (oratoire) témoignent d’une géographie sacrée en Orient qui ne cesse de
 se développer et d’évoluer, même durant les moments difficiles de conflits régionaux.
En marge des pèlerinages, qui s’inscrivent dans le cadre de calendriers liturgiques, des fidèles
 de toutes confessions se livrent à des ziyârât (visites pieuses à des lieux de culte), orientées
vers divers sanctuaires et adoptent des pratiques dévotionnelles presque identiques. Ces pèlerinages, 
à la recherche de la baraka (bénédictions et grâces envoyées par Dieu) se sont répandus, exprimant 
la piété des fidèles et leur besoin de mettre leur existence
 et leurs problèmes quotidiens en rapport avec Dieu.
Deux grandes catégories de saints partagés avec des sous-catégories peuvent être présentées :
d’une part les saints « reconnus » et vénérés par les deux communautés, d’autre part les saints
qui appartiennent à une seule tradition mais qui sont vénérés par les fidèles des deux communautés.

« Ces pèlerinages, à la recherche de la baraka (bénédictions et grâces envoyées par Dieu) 

se sont répandus, exprimant la piété des fidèles et leur besoin de mettre leur existence et 

leurs problèmes quotidiens en rapport avec Dieu ».

Dans la première grande catégorie, la Sainte Vierge occupe indiscutablement une place unique.
 Fille de Sion pour les juifs, mère de Jésus, fils de Dieu, pour les chrétiens, mère du prophète
Issa pour les musulmans – dont le nom est cité 34 fois dans le Coran – et figure admirable devant
 laquelle viennent se recueillir les fidèles de diverses religions. Une dévotion très importante lui est
 réservée en Orient et particulièrement au Liban ; aussi bien
 dans la religion chrétienne que dans la religion musulmane.
La dévotion mariale partagée au Liban dépasse celle vouée à tous les autres saints. Bien que les deux 
communautés vénèrent la Sainte Vierge, la quasi-totalité des lieux de culte qui lui sont dédiés sont chrétiens –
 il en existe environ un millier au Liban.
Cependant un petit oratoire de culte musulman dédié à la Vierge a été identifié dans la Bekaa nord-ouest
 au Liban et la réputation du maqâm chiite de Nabi Omran, où serait enterré le père de la Vierge (Qlailé, 
dans le sud du Liban) attire des fidèles de toutes confessions.

« La Sainte Vierge occupe indiscutablement une place unique. Fille de Sion pour les juifs,

 mère de Jésus, fils de Dieu, pour les chrétiens, mère du prophète Issa pour les musulmans »


Une deuxième sous-catégorie regroupe les prophètes bibliques vénérés à la fois par les juifs, les
chrétiens et les musulmans. C’est le prophète Élie, Nabi Ayla ou Nabi Yassine (saint Élie dans le
Coran). Au Liban, on compte environ 265 sanctuaires chrétiens qui lui sont dédiés ainsi qu’une
dizaine de lieux de culte musulmans.
Les saints « reconnus » et vénérés par les deux communautés, mais sous des noms différents,
sont plus spécifiquement des saints chrétiens dont les correspondances se retrouvent dans la
 tradition islamique. Saint Georges (Mar Jiryes), al-Khodr est un de ces saints. Saint populaire
de renommée universelle, il compte parmi les saints les plus vénérés en Orient et au Liban par
 les chrétiens, les musulmans et les Druzes (synthèse de divers courants religieux et intellectuels
issus du mysticisme musulman et de la pensée coranique, mais également des éléments issus des
 religions perse et hindouiste).
Saint Georges détient, après la Sainte Vierge, le plus important nombre de lieux de culte au
 Liban, avec environ 350 sanctuaires chrétiens et une vingtaine de sites musulmans. Saint Pierre
 (Mar Boutros), Sham’oun, Sem’an, est un autre exemple de saint appartenant à cette catégorie.
 Une vingtaine de lieux de culte chrétiens au Liban sont dédiés à cet apôtre martyr ainsi que quelques
 sanctuaires musulmans comme le maqâm de Sam’oun El Safa dans le village de Sham’a où la tradition
 populaire locale chiite rapporte qu’il serait enterré.

« Des saints guérisseurs « généralistes », accomplissant des miracles et remédiant à toutes

 sortes de situations »

Des croyants de toutes les confessions consacrent une dévotion particulière à certains saints
exclusivement chrétiens ou musulmans. La dévotion réservée aux saints chrétiens libanais
maronites – saint Charbel, sainte Rafqa et saint Hardini – a pris une telle ampleur qu’ils
semblent être devenus les intercesseurs et les défenseurs de toutes les communautés libanaises
et des symboles nationaux. L’adoration et la ferveur que les foules innombrables leur
 manifestaient n’ont pas attendu les canonisations officielles en 1977, 2001 et 2004. Ils sont
 considérés comme des saints guérisseurs « généralistes », accomplissant des miracles et
 remédiant à toutes sortes de situations.
Leurs lieux de culte sont les plus fréquentés au Liban et on vient de loin pour les implorer.
Les saints guérisseurs, ou thaumaturges, auxquels sont attribués des pouvoirs et des vertus
 spécifiques, sont très nombreux dans toutes les communautés. Un même saint peut réunir
plusieurs spécialisations et caractéristiques, vertus thérapeutiques, patrons de métiers, protecteurs
… Il existe un ensemble de saints que l’on peut qualifier de saints guérisseurs « spécialisés »,
chez les chrétiens comme chez les musulmans. Il y a parmi eux les « ophtalmologues » comme
Mar Nohra (saint Lucius), El Imam El Ouzai spécialiste des rhumatismes, ou encore Nabi Barri à
 Haytlé (Akkar) un saint musulman spécialiste des verrues.

Des pratiques dévotionnelles

Chaque sanctuaire propose aux fidèles une série d’initiatives priantes, de rites, pour la plupart
partagés entre les fidèles de différentes communautés religieuses. Chrétiens et musulmans
suivent les mêmes chemins vers des sanctuaires ruraux ou urbains et se livrent pratiquement
aux mêmes démarches cultuelles. Très rares sont les pratiques dévotionnelles réservées à une
seule de ces communautés.
Répandre du parfum (‘Itr) ou offrir du sel sont par exemple des pratiques typiquement
musulmanes alors que s’habiller aux couleurs des saints est un rituel exclusivement chrétien.
Toute la démarche votive s’articule autour de la baraka, le pèlerin va chercher à mériter la
 baraka du saint et du lieu, il va aussi vouloir s’en imprégner et se l’approprier et enfin
 s’assurer
 que le saint n’oubliera pas les grâces demandées. Les premiers rituels visent donc à mériter ces
grâces et ces bénédictions.
La marche vers le lieu de culte est la première étape du pèlerinage. La distance parcourue à pied,
 le niveau de difficulté du circuit (sentier, route, escalier…) et les modalités de déplacement
 (pieds nus, à genoux, en chaise roulante, sur béquille…) jouent un rôle dans la démarche votive.
 Pour les pèlerins, laisser quelque chose au saint est important mais ramener du lieu de culte la 
baraka, les grâces, est aussi primordial. Par cet échange, ils cherchent à entretenir leur relation
 avec le saint. Ces éléments cultuels (terre, eau, morceau de tissu, feuilles d’arbres ou de plantes, 
morceaux d’écorce ou de racine…) rapportés chez soi peuvent servir à des rituels à domicile 
comme les onctions, les ablutions, les absorptions ou même les fabrications d’amulettes.

Du partage de la baraka au dialogue naturel

En ces lieux de culte se vit une convivialité interconfessionnelle propice au maintien d’un 
dialogue naturel même en marge de tout genre d’extrémisme et de fanatisme. Au Liban, mais
 aussi dans d’autres pays orientaux comme la Syrie ou la Jordanie, les pèlerins se côtoient et 
échangent dans une atmosphère cordiale et pacifique, sans artifice, souvent loin des tensions de
 la réalité sociopolitique, même s’il n’est pas dit que ce dialogue se maintient toujours dans la vie
 quotidienne, en dehors des pèlerinages. Malgré les blessures de la guerre, les chrétiens d’Orient 
veulent encore croire au vivre-ensemble, al ‘aych al mouchtarak (la coexistence 
pluriconfessionnelle), qui s’inscrit dans le cadre du « dialogue de vie ».
Le pèlerinage est un cheminement vers un lieu sacré qui aboutit à une « rencontre » avec le saint. 
Même si ce n’est pas l’objectif initial de la démarche, c’est aussi une « rencontre » avec « l’autre » : 
pour le chrétien avec le musulman et pour le musulman avec le chrétien. Les fidèles répètent souvent
 le leitmotiv Allah Wahad (« Il n’y a qu’un Dieu ») ou encore Kol al Qodisin fiyon al barakeh
 (« Tous les saints sont porteurs de grâces »). À travers les sanctuaires, les saints opèrent des miracles 
avec les chrétiens et les musulmans sans distinction.

« Malgré les blessures de la guerre, les chrétiens d’Orient veulent encore croire au vivre-

ensemble, al ‘aych al mouchtarak (la coexistence pluriconfessionnelle), qui s’inscrit dans le

 cadre du « dialogue de vie » ».

Les pratiques interreligieuses ne nécessitent pas une participation réelle à l’univers religieux de
l’« autre
 », mais une participation à un univers « partagé ». Les chrétiens et les musulmans, dans le cadre
 de leur
s visites votives, ne vont pas chercher à cacher leur appartenance religieuse, à prier différemment.
Chaque pèlerin participe à la religion de l’autre sans rien céder de sa propre identité. Dans une région 
où la religion est structurante des identités individuelles et collectives, la mémoire de la guerre et de
ses blessures, les difficultés et les obstacles du vivre ensemble ne sont pas minimisés, avec une société
 civile fortement imprégnée de segmentations communautaires, un espace de partage naturel existe
encore. Cette fréquentation mixte des lieux de culte ne se limite sans doute pas à un partage banal
de l’espace sacré mais à un véritable échange, vecteur d’un lien social.
La différence (ou plutôt « la pluralité » ?) n’est pas toujours séparatrice et source de conflits, elle peut 
contribuer à la construction d’une civilité interconfessionnelle reposant sur le respect de la religion de
 l’autre porteuse d’espoir pour la paix en Orient.
Nour Farra-Haddad, anthropologue du religieux, Université Saint-Joseph de Beyrouth, 
AUST, UL
, le 









https://www.la-croix.com/Religion/Au-Liban-chretiens-musulmans-souvrent-memes-devotions-religieuses-2017-10-05-1200882131

mardi 3 octobre 2017

Baslique des Croises -Tyr 1124

TYR À TRAVERS L'HISTOIRE  
par Dr Elias KATTAR
L'Ancien îlot de Tyr
 Les débuts et l'âge d'or
| Tyr, vassale des Rois de la Mésopotamie et de la Perse |
 Tyr et Alexandre |
 Tyr et le Christianisme |
 Sous l'autorité des Musulmans |
 Vestiges historiques chrétiens |
 

Tyr (Sour), ville libanaise sur la Méditerranée, à 35 Km au sud de la ville de Sidon, 83 Km au sud de la ville de Beyrouth. Son nom signifie "rempart".

1 – L'Ancien îlot de Tyr:
Avant Alexandre le grand 333 av. J.C., la ville était construite sur un îlot rocheux, 600 m loin du continent. Le prophète juif (Ezéckiel, XXVI, 4,14 et XXVII, 4), dit qu'elle s'élève "au coeur des mers". La situation géographique et les remparts, rendèrent la ville imprenable. Elle avait un périmètre de 4000 m., se procurait de l'eau par des canaux qui venaient des sources de "Ras-el-Ain" sur le continent. La ville avait deux ports naturels. Ces ports par l'ingéniosité des phéniciens étaient bien arrangés contre le vent, les vagues et les ennemis.
En face de Tyr insulaire, il y avait la ville continentale, qui était plus grande et plus ancienne.
2 – Les débuts et l'âge d'or:
Les débuts de la ville sont très obscurs, Hérodote, fait remonter sa fondation à 2750 av. J.– C.; tandis que Joseph dans ses "Antiquités" place la date en 1250 av. J.– C.
Dès le XIVe S., av.
J.C., Tyr était une cité florissante, gouvernée par un roi. De 1252 (date de la destruction de Sidon par les philistins) à 877, Tyr exerça sur les villes phéniciennes une certaine souveraineté. La ville était très prospère, très riche, et très opulente; elle était le "marché des nations" d'après Isaie (XXIII,3,). Ses marins franchirent le Gibraltar et explorèrent les côtes anglaises. Leurs produits spéciaux étaient le ver et la pourpre.
Au début du Xe S. av. J.C., "Hiram" (969-936), le plus grand roi de la ville, noua des relations avec les Hébreux (David et Salomon). Il agrandit et embellit Tyr insulaire, et reconstruisit le temple de "Melqart". Il procura au roi Salomon des artistes et des matériaux pour construire le temple.

3 – Tyr devenue vassale des Rois de la Mésopotamie et de la Persse.
Dès la moitié du IXe S., Tyr se soumit aux Assyriens, puis aux Babyloniens au VIIIe S. et les Perses au VIe s. av. J.C.
Malgré les vicissitudes elle garda sa flotte et son commerce, en payant le tribut aux conquérants, et de temps en temps, marquant au désir d'indépendance, elle secoua le jong des étrangers. Elle fut assiégée 25 ans par les Assyriens et 13 ans par les Babyloniens. Une partie de ses habitants, guidée par Didon (Elissa) soeur du roi de Tyr, quitta la ville et alla fonder un "nouveau village" (Cartage), sur les côtes de la Tunisie.

4 – Tyr et Alexandre:
En 333, Tyr refuse d'ouvrir ses portes à Alexandre le grand, désireux de sacrifier dans le temple de Melqart, assimilé chez les Grecs avec Héraclès. Après sept mois de siège, le grand conquérant construisit une chaussée qui réunit l'îlot au continent.
De la sorte, il bloqua la ville qui tomba et subit une vengeance très sévère: destruction d'une partie de la ville, 8000 habitants massacrés, 30.000 vendus comme esclaves.
Après la mort d'Alexandre, Tyr appartint à ses héritiers (Ptolémés puis Séleucides); le commerce reprit la vie.
Quand Hanibal fut défait, il vint se réfugier en 196 à Tyr, terre de ses ancêtres.

5 – Tyr et le Christianisme:
En 64 av. J.C., Tyr passa au pouvoir des Romains, elle jouit d'une certaine autonomie, retrouva sa prospérité, et devint un centre d'études philosophiques.
Les habitants de Tyr virent et entendirent Jésus, lors de ses passages dans la Galilée (Marc, III,8; Luc, VI,17). Le Seigneur alla lui-même jusque sur le territoire de la ville (Matth., XI, 21; Marc, VII, 24). La ville était citée dans les discours du Sauveur (Matth., XI, 21; Luc, X, 13-14).
Lorsque Saint Paul vint à Tyr au milieu du ler S. il y trouva un nombre considérable de chrétiens. Le théologien "Origène" fut inhumé dans sa basilique. En 355 un concile fut tenu dans la ville.

6 – Sous l'autorité des Musulmans:
Les Musulmans s'emparèrent de Tyr en 638. Elle devint un simple village. De 1124 à 1291, elle fut sous la domination des Croisés, puis elle tomba sous la domination des Musulmans (Mamelouks) et fut détruite. En 1516 elle passa à l'autorité ottomane, et devint un foyer chiite.
Actuellement, bâtie sur les décombres de l'ancienne ville phénicienne, Tyr est habitée par une majorité chiite, une minorité chrétienne et des camps palestiniens sur ses portes.

6 – Vestiges historiques chrétiens:
La cathédrale:
Elevée au IVe S., sur les ruines d'une basilique détruite en 303 par suite des édits de Dioclétien, elle fut reconstruite par les Vénitiens vers 1127. Guillaume de Tyr en fut archevêque; puis de 1244 jusqu'à la fin de la présence franque, les rois de Jérusalem vinrent s'y faire rois et se couronner. L'Empereur Frédéric Barberousse y fut inhumé.
Qana ou Qana de Galilée (al-Jalil):
Située à 12 Km de Tyr, Qana est un village peuplé en majorité de chiites et d'une minorité chrétienne. C'est peut-être la ville où le Christ accomplit son premier miracle en changeant l'eau en vin. On y trouve six jarres qui ressemblent à celles dont parle l'Evangile, les silhouettes du Seigneur et des Apôtres gravées sur les rochers de la grotte du village.
La tradition populaire donne au site un pouvoir taumaturgique. Les témoignages fournis par Eusébius (IIIe s) ainsi que par Saint Jérome (IVe s), recoupent les textes des Evangiles pour situer Qana de Galilée au sud du Liban près de Tyr et reconnaître qu'elle est la Qana du premier miracle de Jésus.
La tradition populaire raconte que le tombeau du père de la Sainte Vierge Marie est situé dans un village près de Qana, c'est le tombeau du "Shaykh Oumran".
Le nom que donne le "Coran" au père de Marie.

Les nouvelles découvertes archéologiques parlent des traces de la première église au monde trouvée à Tyr. De jour en jour des églises byzantines apparaissent avec leurs mosaïques dans les alentours de Tyr.
De l'époque des Croisés nous avons les vestiges, ou les débris de la Cathédrale qui servit de cadre à plusieurs couronnements royaux. D'autres églises étaient à Tyr à cette époque: St Cosme et Damien, St Démétrius, St Jean, Ste Marie des Arces, St Pierre et St Thomas sur les fondations de laquelle fut habitée l'actuelle église du XVIIIe s, St Jacques, St Nicolas, St Martin, St Marc des Vénitiens, et St Laurent des Génois etc.
Toutes ces églises furent détruites quand les Francs furent chassés de Tyr et du Levant à la fin du XIIIe s.
Actuellement chacune des communautés chrétiennes: Orthodoxe, Grec Catholique et Maronite a sa propre église. 

OLIVIER Multimillinaire Kawkaba Liban



JoseT Khoreich

jeudi 21 septembre 2017

- على خطى المسيح في جنوب لبنان والبقاع - نص معدل في 19-9-2017

- على خطى المسيح في جنوب لبنان والبقاع -  نص معدل في 19-9-2017 
بقلم جوزف خريش

في اثناء زيارته التاريخية الى لبنان في ايار 1997 خاطب البابا القديس يوحنا بولس الثاني مئات الالوف من اللبنانيين المتحلقين حوله في ساحة الشهداء وسط العاصمة بيروت بقوله : " نحن هنا في المنطقة التي وطئتها منذ الفي سنة قدما السيد المسيح مخلص العالم ... أيها اللبنانيون واللبنانيات إن ابن الله نفسه كان اول من بشّر أجدادكم. فإن هذا لامتياز عظيم... لا يمكننا أن ننسى أن صدى كلمات الخلاص التي نطق بها يوما في الجليل قد بلغت باكرا الى هنا.....فلبنان هو بلد بيبلي " ، مكررا في اطار الزيارة عينها أن " لبنان هو ارض مقدسة وأرض قداسة وقديسين ".
في غضون ال 20 سنة من بعد تلك الزيارة التاريخية – وكنا فيها من الشهود العيان - تعددت الاصوات والابحاث والمشاريع السياحية ، في مختلف الاوساط الثقافية وحتى السياسية منها ، داعية الى تعزيز السياحة الدينية ، كجزء من تعزيز الحوار بين الاديان والعيش المشترك في لبنان الذي باتت مقولة البابا القديس بشأنه  " لبنان الرسالة " على كل شفة .
من هنا كانت انطلاقة مشروع " على خطى المسيح في جنوب لبنان " .وكان هذا البحث محاولة لمقاربة موضوع له أهميته، في الظروف الراهنة، يتعلّق بينابيع الإيمان، فوق الأرض اللبنانية . يتمحور البحث حول الاجابة على سؤالين أساسيين  : ما هي أبرز المواقع والمحطات في رحلات المسيح الى جنوب لبنان ، وما هي الظروف والأهداف التي أحاطت بها ؟  مقاربة نتتّبع فيها المسارات التي سلكها السيد المسيح ورسله ، إستناداً الى نصوص كتابية بيبلية وكتابات مؤرخين وباحثين وتقاليد ومرويات محلية وفق المحاور الست التالية :

أولا : بين يارون و قانا ، طلّة اولى على ربوع لبنان ووجوه العهد القديم

1- يشير احد علماء  الكتاب المقدس ( الفرد دوران في بداية القرن العشرين)،في الخريطة المرفقة ( المشرق 11 ، 1908 ، ص 81-92)  الى ان رحلة السيد المسيح في ارض لبنان بدأت من عند نقطة تقع قرب بلدتي يارون ومارون الراس الحدوديتين . هناك كان نظام " المدن الملجأ" معروفا  منذ الالف الثاني قبل المسيح. ومن بين بلدات تلك المنطقة الحدودية القريبة من بحيرة الحوله  تقع بلدة الجش (جيسكالا) التي هي بحسب بعض المؤرخين (القديس جيروم) مسقط رأس عائلة بولس الرسول ( لبنان في حياة المسيح بطرس ضو ، 1980  ص 262) . من هناك  - وعلى جانبي الحدود الدولية يطل السائح على مواقع غنية بالذكريات البيبلية، وعلى مشاهد طبيعية جميلة . منها ينحدر الطريق الى واديين يؤدي كل منهما ،عبر سلسلة من المرتفعات والأودية، الى قانا وصور عبر مجموعة من القرى والبلدات اللبنانية . ينحدر الوادي الأول غربا بإتجاه عين ابل ورميش ودبل والقوزح، ليصعد الى ياطر وكفرا وصديقين فقانا. فيما  ينعطف الوادي الثاني شمالاً من يارون الى عين ابل وبنت جبيل وكونين وبيت ياحون وتبنين وحاريص ودير عامص ودير انطار ودير كيفا و غيرها...
يشير النص الانجيلي الى ان السيد المسيح كان عندما يتجول في أرض الوثنيين لم يكن يسلك طرقا مألوفة بل يتجول متخفياً اكثر الاحيان عن الانظار (مرقس 7/24). وكان اسمه وعجائبه تسبقه وتذيع صيته في كل مكان من المنطقة فتتقاطر اليه الجموع من مناطق صور وصيدا طلباً للشفاء والاستماع الى أقواله  (مرقس 3/8، لوقا 6/17؛ متى 15/21) .لذلك قد يكون هناك اكثر من  رحلة واحدة قام بها السيد المسيح متجولاً ومتوغلاً، سواء للإختلاء في الجليل الاعلى ولبنان ،ولا سيما بعد اسشهاد يوحنا المعمدان على يد هيرودس ،  أم للتأمل وطلب الهدوء في طبيعة لبنان ( منطقة حرمون ) مع عدد من تلاميذه المختارين ، ام للتخّلص من مطاردة اعدائه له، بعدما سمع كلام من جاء يقول له محذرا : " أخرج واذهب من هنا فإن هيرودس يريد قتلك " ( يوحنا : 13 : 31 ) .
بعد بضعة كيلومترات من الجش باتجاه قانا وصور في جوار تبنين ، حيث تقع قلعة صليبية تضم بين أسوارها كنيسة على اسم السيدة العذراء مريم، ينقل التقليد ( راجع بطرس ضو  ص 263 ) : ان السيد المسيح وقف عند تلة مطلة ( لعلها مفرق  دير انطار في السلطانية ، بعد ان كان اسمها "اليهودية" في اواسط القرن الماضي  )  على منظر جميل يشمل جبل حرمون شرقاً ووساحل مدينتي  صور وصيدا غرباً وشمالا ، متأملاً في أمجاد ماضيها ومصيرها كما جاء على لسان  حزقيال وأشعيا اللذين تنبأا  لمدينة صور بالخراب بسبب خطاياها . (حزقيال 27، 26،  و 28) . تشير المرويات والتقاليد ( راجع الاب ضو ) الى وقفة وقفها المسيح هناك متأملا في ماضي صور وفي جذور المسيح البشرية فيها، جذور ترقى  الى جدّه العشرين "يورام" (راجع متى 1\8) زوج عتليا الحفيدة المشتركة لكل من الملك العبري أخاب ( 874-853) والملك الصوري ايتوبعل الاول من خلال ابنته ايزابيل زوجة الملك أخاب (1ملوك 16/31). هذه الملكة الجدة التي كانت قد انتهجت في ايامها سياسة مشحونة بالعصبية  القومية والدينية عندما حاولت أن تفرض على الشعب اليهودي طقوسا وعبادات فينيقية وثنية ، مما ادى الى نشوب ثورة ضدها (3 ملوك 17\1) فقتلها متطرفون صونا لديانة الاله الواحد في وجه آلهة البعل .

قانا الجليل : تشكل محطة رئيسة على طريق يسوع داخل جليل الامم ، كما تشكل محطة اولى في إعلان رسالته العالمية ومجده أمام الناس ، من خلال معجزة تحويل الماء الى خمر أثناء عرس كانت حاضره فيه أمه مريم  . وقانا ، وفقا لشهادة كل من مؤرخ الكنيسة الاول اوسابيوس القيصري (265-340) والقديس جيروم من القرن الخامس وفرنشيسكو سوريانو حارس الاراضي المقدسة في القرن الخامس عشر ،  والبطريرك الطيب الذكر مكسيموس الخامس حكيم ، والمنسنيور بولس فغالي والعالم رونكاليا وغيرهم من الباحثين والمؤرخين اللبنانيين وغير اللبنانينن ، هي على الارجح "قانا واحدة وهي الان في لبنان" . (راجع : مرتينيانو .ب. رونكاليا ، "على خطى يسوع المسيح في فينيقيا- لبنان" 2007، ص 134) .
قانا الجليل اللبنانية هي اليوم على الرغم من انها موضع جدل بين المؤرخين . جديرة بوقفة طويلة ومعمقة عند معالمها  وتاريخها ، لا من ناحية السياحة الدينية وحسب ،  بل من ناحية  ماضيها الديني والثقافي بصورة عامة ايضا . فمعالمها ( أجران ورسوم ) ناطقة بأحداث تنطق بها  صخور  وديانها. وتذكّر أجرانها ومغاراتها ب "قانا العرس" ، وبقانا "مدينة الملجأ" ، حيث كان المسيحيون الأولون يتوارون عن الأنظار هرباً من ألإضطهاد، غداة استشهاد اسطفانس طليعة الشهداء المسيحيين  . جاء في كتاب أعمال الرسل " أما الذين تشتتوا من جراء الضيق الذي حصل بسبب اسطفانوس فاجتازوا الى فينيقية" .(11: 19  )
في كتابه الموثق يثبت الباحث الايطالي رونكاليا هذه الوقائع مبينا  ان يسوع زار قانا مرتين : الأولى في اذار عام 28 حين اجترح معجزته الأولى، والثانية في آب من السنة نفسها حين شفى عن بعد ابن احد الضباط الرومان وآمن به الرسول نتنائيل . يسلط كتاب رونكاليا الضوء على احداث لا تعرف عنها الثقافة اللبنانية الحالية إلا النذر القليل.

ثانيا : -بين صور والصرفند ، ايمان الكنعانية العظيم
تؤكد النصوص الكتابية بصورة لا تقبل الشك ان السيد المسيح جال في نواحي صور ومر في مدينة صيدا : " ثم مضى من هناك وذهب الى نواحي صور وصيدا فدخل بيتاً" (مرقس 7/24) . وايضا : " ثم خرج من تخوم صور ومرّ في صيدا " (مرقس 7/31). الى ذلك  هناك اكثر من تقليد متوارث اثبتته كتابات المؤرخين الاولين ، مثل اوسابيوس القيصري والقديس جيروم وغيرهما، مفاده ان السيد المسيح استراح عند   " رأس العين " جنوبي مدينة صور وتناول طعاماً عند ذلك الينبوع وشرب منه. وعند احدى بوابات صور كان المسيحيون الاولون ، الى العهد الصليبي، يكرمون صخرة كان يقف السيد المسيح فوقها ليعلّم الناس. (لبنان في حياة المسيح، بطرس ضو، 1980، ص 6-265 )
- عند مشارف صور او قريبا من الصرفند ، شفى السيد المسيح ابنة المرأة الكنعانية او السيروفينيقية ( متى15/21 –28 ومرقس 7\24-30) . بعد ان سمعت بان السيد المسيح دخل هناك بيتاً، فجاءت مسرعة تستغيث به طالبة الشفاء لأبنتها. أمام اصرارها تعجّب يسوع من ايمانها ، على الرغم من اللهجة القاسية التي خاطبها بها اولا ثم ما لبث ان بدّ من قساوة  لهجته امام قوة ذكائها وايمانها العظيم  :" ما اعظم ايمانك ايتها المرأة، فليكن لك ما تريدين " (مرقس 7/21 – 28؛ متى : 15: 21-28 ) ). جاء في كتابات القرن الثالث ان تلك المرأة كان اسمها يوستا، اي عادلة أو عدلاء،عدلون . واسم ابنتها بيرينيق (راجع الميامر المنسوبة الى القديس كليميس، ضو ، ص 264 ).

- في طريقه من صور الى صيدا، مرّ السيد المسيح في الصرفند، (وهي " صارفة صيدا" وتعني مصهر الزجاج) . ورد اسمها في مواعظ المعلم الالهي في معرض ذكره للعلاقة بين النبي ايليا وأهل الصرفند، معربا عن تقديره لإيمان اهل صيدا وصور ومشيدا بايمانهم كما فعل مع الكنعانية . قال : " ان صور وصيدا تكون لهما حالة اكثر إحتمالا يوم الدين" ، مقارنة بحال بعض المدن اليهودية التي كانت قد عاينت الآيات وسمعتها ولكهنا لم تؤمن كما آمن اهل صور وصيدا (لوقا 10/13 – 14)
 في عظة اخرى القاها السيد المسيح في الناصرة، ذكر أيضا " صارفة صيدا "، مشيداً بإيمان اهلها : "ارامل كثيرات كنّا في اسرائيل في ايام ايليا حين حدث جوع عظيم... ولم يبعث ايليا الى واحدة منهن الا الى صارفة صيدا، الى امرأة ارملة (لوقا 4/5 -26) انقذها ايليا وعائلتها من الجوع (3 ملوك 17/8 – 24) . يومها تفوّهت الأم اللبنانية بكلام عبّر عن ايمان عظيم بآيات النبي إيليا، مماثلا الى حد بعيد الكلام الذي نطقت به بعدها بحوالي ثمانية قرون ابنة وطنها يوستا (عادلة) الكنعانية السيروفينيقية، معلنة هي ايضا عن "ايمانها العظيم" : " الآن علمت انك رجل الله حقاً وان كلام الرب في فيك حقا " (3 ملوك 17\24)
التقاليد المسيحية (والاسلامية من بعدها عبر العصور) ذكرت ايليا النبي، فشيدت في الصرفند كنيسة تخلد ذكرى اقامته فيها واحسانه الى اهلها. لا يزال يوجد حتى اليوم مقام على اسم "الخضر"، وهو عبارة عن مزار يقصده الحجاج من مختلف المذاهب. يشير اليه المؤرخون والحجاج منذ القرن الرابع على انه المكان الذي كان فيه بيت الأرملة التي زارها النبي ايليا وشفى ابنها. (لبنان في حياة المسيح، بطرس ضو، 1980، ص 268 )

ثالثا : في صيدا ومغدوشة سيدة المنطرة وجوارها ، بين الانتطار والعبور الى التجلي
 " ثم خرج من تخوم صور ومر في صيدا "   ، ( مرقس 7/31 ومتى 15/21 – 29 ). الى هذه الحقيقة يثبت النص المقدس إقامة بولس الرسول في كل من صور وصيدا بضعة أيام : " مكثنا هناك سبعة ايام " ( أعمال الرسل 21/4 ) و " أقبلنا الى صيدا فعامل يوليوس (الضابط الروماني) بولس بالرفق وأذن له ان يذهب الى اصدقائه (الصيداويين) ليحصل على عناية منهم " ( أعمال الرسل 27/3 )
هناك تقليد قديم اشارت اليه القديسة ميلاني من اواسط القرن الرابع ( 343-410 ) بانها رأت في صيدا بيت المرأة الكنعانية التي شفى السيد المسيح ابنتها. وقد تحول هذا البيت، مع الزمن،الى كنيسة مكرّسة على اسم القديس الشهيد فوقا من بداية القرن الرابع ( 303 ) ، (راجع حياة المسيح في لبنان ، بطرس ضو، ص 265 )
في العهد الصليبي كان التقليد لا يزال يشير الى وجود حجر مرصوف في حنية كنيسة دأب المؤمنون على تكريمه، اعتقاداً منهم ان السيد المسيح كان يجلس عليه عندما كان يأتي الى صيدا ويعلم اهلها. (المرجع نفسه، ص 268 )
تناقل الحجاج على مدى الحقب التاريخية الذكريات ومشاهد المعالم المتعلقة بزيارة السيد المسيح الى صيدا . ففي القرن السابع عشر يذكر احد الحجاج الأوروبيين، لدى مروره فيها انه زار كنيسة المرأة الكنعانية في حي " الكنان" ، " تحريفاً ربما لاسم "كنعان"، في إشارة الى الكنعانية. كانت تلك الكنيسة تقع قرب ما اصبح يعرف لاحقاً بكنيسة مار نقولا الصغيرة وكاتدرائية الروم الكاثوليك. (راجع مقام سيدة المنطرة، الأرشمندريت سابا داغر، ص 13 سنة 2003). هذه الكنيسة هي اليوم موضع اهتمام من السياحة اللبنانية والمهتمين بالتراث اللبناني لتتحول الى متحف للإيقونات.
رابعا: سيدة المنطرة – مغدوشة : اليوم يرتفع فوق تلة مغدوشة الواقعة على مقربة من مدخل صيدا الجنوبي مقام عظيم يحمل اسم " سيدة المنطرة"، إحياءً لذكرى زيارة السيد المسيح وامه السيدة مريم العذراء وعدد من تلاميذه الى صيدا وجوارها. وقد سُمي المقام ب " سيدة المنطرة" ( في الارامية فعل"نطر" يعني انتظر راقب وتأمل )، لأن السيدة العذراء والنساء المرافقات لها "إنتظرن" فوق التلة خارج المدينة عودة السيد المسيح ، وذلك جريا على عادة كان يُحرّم بموجبها على النساء اليهوديات دخول المدن الوثنية ،كما تردد منذ القديم.
مقام " سيدة المنطرة" يعود تأسيسه الى القرن الرابع، الى مناسبة زيارة قامت بها القديسة هيلانة والدة الأمبراطور قسطنطين الأول، بعد رفع الإضطهاد عن المسيحيين وإقرار صيغة جديدة من الحرية الدينية في جميع أقاليم الأمبراطورية عام 313 في " اعلان ميلانو ". في ذلك الزمن قامت القديسة هيلانة بعدة مشاريع عمرانية منها تشييد كنيستي القيامة والمهد في الأراضي المقدسة، و الإهتمام بترميم مقامات عديدة اخرى في المنطقة منها على سبيل الذكر لا الحصر ترميم واعادة تدشين كاتدرائية  صور (بين 316-320) بعد تدميرها  اثناء موجة الاضهاد الديوقلييسياني ، وكانت اعظم كنيسة في فينيقيا وربما في العالم ، وكنيسة "ابيلا" الواقعة في منطقة  السلسلة الشرقية من جبال لبنان ، شمالي غربي دمشق،   والمشيدة تكريما لذكرى  هابيل  ، وغيرهما من الكنائس  .
بين تاريخ زيارة القديسة هيلانة الى المنطقة وتاريخ اكتشاف مغارة ايقونة " العذراء حاملة الطفل" في مغدوشة عن طريق الصدفة على يد احد الرعيان،  مرحلة طويلة من الزمن (من 313 حوالي الى 1721). من مزار وضيع في مظهره ومساحته  الى مزار واسع تجاوز صيته الرقعة المحلية الى العالمية .ووضع خلال العام 2016 على لائحة المقامات الدينية العالمية .  يشمل ، فضلا عن المغارة الاثرية، بازيليك تتسع لحوالي الف مقعد ، وبرجا يرتفع الى علو 28 مترا يحمل في اعلاه تمثالا للسيدة العذراء طوله 8 أمتار . ويماثل بجماله واشعاعه الديني مقام سيدة لبنان في حريصا. (راجع : مقام سيدة المنطرة ، الارشمندريت سابا داغر طبعة 2003  )

خامسا  : من صيدا الى حرمون وسفوحه (المدن العشر او الديكابول) موقع التجلي وبداية درب الصليب

حول وجهة مسار الطريق التي سلكها السيد المسيح بعد مغادرته صيدا اقترح الباحثون اكثر من احتمال واحد . يوحي النص الانجيلي : " ثم خرج من تخوم صور ومر في صيدا وجاء فيما بين تخوم المدن العشر الى بحر الجليل" ( مرقس 7\13) بأن السيد المسيح عرّج من صيدا الى الجهة اليمنى الشرقية نحو بلاد الجولان ، قاطعا مناطق المدن العشر،ليعود منها الى طبريا، حيث كان مركز رسالته ونشاطه التبشيري. يرى الاب بطرس ضو  ان " المسيح اجتاز الجبل اللبناني من صيدا حتى مشغرة في سهل البقاع مرورا بجزين . واجتاز لبنان الشرقي من سهل البقاع حتى ميسلون ودمشق" .(لبنان في حياة المسيح ص 275-276) .
أيا كانت الاراء حول مسارات رحلة المسيح من صيدا الى حرمون والعودة منها الى طبريا يبقى هناك ثلاث محطات رئيسة لا يمكن تجاهلها: قيصرية فيليبس ، بانياس – حرمون – قسم من البقاع، ابيلينه او "ابيلا".
- في قيصرية فيليبس وقراها، اعلان تأسيس الكنيسة على صخرة بطرس :
يذكر النص الإنجيلي ان السيد المسيح " لما جاء الى نواحي قيصرية فيليبس سأل تلاميذه:"من تقول الناس ان ابن البشر هو “(متى 16/17). وفي مكان آخر : " ثم خرج يسوع وتلاميذه الى قرى قيصرية فيليبس ..." (مرقس 8/27)، لذلك يجمع الباحثون على ان قيصرية فيليبس هي مدينة بانياس  التي تقع اليوم في الأراضي السورية المحتلة وعلى مسافة 18 كم شرقا من مرجعيون اللبنانية. وقد سميت هكذا تمييزاً لها عن قيصرية الساحل. في زمن المسيح كان يحكمها فيليبس اصغر ابناء هيرودس وله فيها قصر جميل أبيض. صنّفها الرومان في عداد "المدن الملجأ" . رسالة لبنانية مستمرة عبر ما يستقبله لبنان اليوم من مختلف فئات اللاجئين والنازحين . لذلك لم يكن مستغرباً ان يقصدها السيد المسيح مع عدد من تلاميذه المختارين بهدف الإختلاء في طبيعتها البعيدة عن أنظار الأعداء، وحيث يقيم اصدقاء له منهم "المرأة النازفة" التي كان قد شفاها من مرضها في كفرناحوم (متى 9/20 – مرقس 5/25 – ولوقا 8/40), اثبت المؤرخ الكنسي اوسابيوس القيصري من القرن الرابع (تاريخ الكنيسة، ك7 ف 17 )، ان تلك المرأة ، تعبيراً منها عن شكرها للسيد المسيح، اقامت له في بستانها تمثالاً ظل قائماً حتى القرن الرابع قبل ان يهدمه الأمبراطور جوليانوس الجاحد .

المكان مؤات جداً للإختلاء والصلاة على إنفراد والتأمل (لوقا 9/18) والحوار مع التلاميذ في أعمق المواضيع وأهمها:التكوين ، البشارة ،الفداء ، تأسيس الكنيسة وعالميتها ومستقبلها. وقد تكون أجواء المكان الطبيعية والظروف التي تحيط بالحادثة ملائِمة لترنيم صلاة داوود : "لماذا تكتئبين يا نفسي وتقلقين فيّ ... الهي اذكرك من ارض الأردن وجبال حرمون، من جبل مصعر، غمر ينادي غمراً على صوت شلالاتك، جميع تياراتك وامواجك قد جازت علي..." (مزمور 41 )، وأيضاً : " انت خلقت الشمال والجنوب، لإسمك يرنم طابور وحرمون".
في ذلك الجو الطبيعي والنفسي الواقع قرب الحدود اللبنانية الحالية سأل السيد المسيح تلاميذه : " من يقول الناس ان ابن البشر هو؟" .أجاب بطرس : "انت ابن الله الحي". أجابه يسوع بعبارته التأسيسية: "أنت الصخرة وعلى هذه الصخرة سأبني كنيستي وأبواب الجحيم لن تقوى عليها... وسأعطيك مفاتيح ملكوت السماوات..." (متى 16/18 – 19).تعمد يسوع في كلامه من خلال استعماله للفظة  "صخرة" -التي ترجمتها باللاتينية بطرس Petrus وبالارامية "كيفا " الاسم البلدي والحقيقي لعميد الرسل الى تأكيد رسالة القديس بطرس بوصفه رأسا ورئيسا للكنيسة .
جبل حرمون يعني الجبل المقدس ( من حرم) . صفة القداسة او الحرمة هذه تنسحب ايضا على غيره من الجبال ، منها "جبل لبنان" كله بما فيه السلسلتان الغربية والشرقية. صفة  تؤكدها نصوص الكتاب المقدس في عهديه القديم والجديد، وما أعاده الى أذهان اللبنانيين والعالم منذ سنوات قليلة كلام قداسة البابا يوحنا بولس الثاني عندما زار لبنان (10 ايار 1997) عندما قال  : " لبنان هو ارض مقدسة وارض قداسة وقديسين". هذا الوصف لا ينحصر في التراث المسيحي وحده بل يمتد الى التراث الإسلامي أيضاً ، حيث نجد في حديث شريف عن ابراهيم ابي المؤمنين أنه " صعد الى جبل لبنان. فقيل له: انظر فما ادرك بصرك فهو مقدس " .(راجع : المسيح عاش ايضا في لبنان، مي والفرد المر، 2005 ص 238 )
موقع التجلي وبداية درب الصليب :
من الشواهد التي ترجح ان التجلي قد حصل في حرمون لا في موقعٍ آخر :
 - اتخاذ المسيح من قيصرية فيليبس نقطة انطلاقه نحو جبل حرمون جيث جرى التجلي
_  مطابقة  الأوصاف والقرائن على حرمون ( العلو  وبعد  المسافة  وصفة القداسة للجبل )  الواردة في متى 17 و2 بطرس 1\16-18)  عن هذا الجبل هي أكثر مما تنطبق على سواه من المواقع الاخرى :"وبعد ستة أيام اخذ يسوع بطرس ويعقوب ويوحنا أخاه فأصعدهم الى جبل عالٍ على إنفراد وتجلى قدامهم وأضاء وجهه كالشمس وصارت ثيابه بيضاء كالثلج" (متى 7/1 – 26)
_ بقاء جبل حرمون حتى القرن الرابع موقعاً حافلاً بهياكل وثنية متجاورة مع الأديار المسيحية، تقصدها جماهير الحجاج لإقامة الإحتفالات والمواسم الدينية على أنواعها وخاصة في ايام الصيف (6 آب) . في هذا الاطار كتب  القديس جيروم رسالة الى "عذارى جبل حرمون " يعرب فيها لهن عن عاطفته مشيرا الى حالته النسكية في البرية ، مذكراً ببعض تعاليم المسيح في محبة الضعفاء والخطأة ،ومشيدا بفضائل خادمات الله".  شكلت تلك المنطقة في القرون المسيحية الأولى وبخاصة إبان الحرب اليهودية الرومانية، "مراكز لجوء" . في هذا الصدد يذكر العالم الفرنسي ارنست رينان في مقدمة كتابه "حياة يسوع" ان بعض اقرباء يسوع كانوا لا يزالون يقيمون في المناطق الواقعة شمالي شرقي فلسطين حيث حافظ التراث الجليلي على خطه أكثر من اي مذهب آخر، وان الانجيل برواية متى، قد تمت كتابته في المناطق المشار اليها . نقلاً عن جوليانوس الأفريقي من كتّاب ودبلوماسيي القرن الثاني الميلادي ان جماعة لها صلة قربى بعائلة المسيح كانت تعيش هناك. ويعتقد بعض الباحثين  ان إقامة هؤلاء الأقارب كانت في بلدة كوكبا اللبنانية الواقعة في قضاء حاصبيا (بطرس ضو ،لبنان في حياة المسيح، 1980 ، ص 331.وتاريخ سوريا للمطران يوسف الدبس ،ج4 ص 38-40) و(Dict.de la Bible ,Supplement ,t.vi,Paris1960,col 332)

سادسا  : على طريق الآباء الأولين ، موطن أقرباء يسوع واحباء الله :

 -  هل قصد المسيح منطقة البقاع وأجزاء اخرى من جنوب لبنان ؟
يستنتج من الآية التي جاء فيها : "ثم خرج من تخوم صور ومرّ في صيدا وجاء فيما بين تخوم المدن العشر الى بحر الجليل" (مرقس 7/31)، ان السيد المسيح صعد من صيدا بإتجاه الشرق مباشرة او الى الشمال الشرقي التفافا حول حرمون باتجاه دمشق ، ليصل في كل من المسارين الى بحيرة طبريا عبر المدن العشر ومن بينها قيصرية فيليبس وأبيلا (وادي سوق بردى) ودمشق وسواها من المدن التي يتعدى عددها العشر ليصل الى ثماني عشرة او عشرين حسب بعض الباحثين . يرى بعض الباحثين أن سهل البقاع ولبنان الشرقي كانا حافلين بالتذكارات والمزارات المتعلقة بالأباء الأولين، آدم وهابيل وقايين و شيت ونوح وأولاد نوح. هذه البقعة من الأرض ارتبطت بسيرة  هؤلاء الأباء الأولين .لذلك لا يبدو مستبعداً ان يكون السيد المسيح قد قصد هذه المزارات العديدة ليكرم فيها أباء العهد القديم والأولياء المشهورين في كتب العهد القديم تاكيدا منه على تواصل رسالة الانبياء. " لا تظنوا اني جئت لأحل الناموس والأنبياء. ما جئت لأحل بل لأكمل" (متى 5/17 ) .لذلك كانت هذه المقامات من الأهداف الأساسية لرحلة السيد المسيح  التي قام بها بوصفه حاجاً أكثر من وصفه لاجئاً او هارباً من وجه اعدائه الذين كانوا يطاردونه في الجليل واليهودية بعد أن جاء اكثر من صديق ينصحه : "أخرج من هنا فإن هيرودس يريد قتلك" ، كما قتل يوحنا المعمدان (لوقا 13/31 )

في سهل البقاع وجنوب لبنان تنتشر بالفعل أسماء تعود الى عدد من الانبياء والاولياء
في زياراته الى اراضي لبنان فينيقيا  اراد المسيح ان يسير بدوره على خطى من سبقوه من الانبياء ومنهم  :
- هابيل الذي تحول اسمه أحياناً الى "آبل" أو "أبيل" او "إبل". فأطلقت هذه التسمية على عدد غير قليل من المدن والقرى أو دخلت في تركيبة اسمائها: آبل القمح،إبل السقي ، عين إبل ، آبل بيت معكا، آبل السوق، وهي ابيلا (لوقا 3/1) . فلفظة "آبل" وردت حوالي إثنتي عشرة مرة في الكتاب المقدس، وهي كلها تشير الى معنى من المعاني المتصلة بشخصية هابيل. لذلك وبناء على ما تقدم لا يبدو مستغرباً ان يقصد المسيح هذه المواقع، تكريماً منه لذكرى الشهيد الأول للبشرية القديمة، والرمز السابق للمسيح الشهيد الأول للبشرية الجديدة. تخليداً لذكرى هابيل، الذي تقول عنه التقاليد المختلفة انه قتل فوق جبل قاسيون في القرب من دمشق ودفن في آبيلا (عاصمة ابيلينه المذكورة في لوقا 3/1) بنت القديسة هيلانة هناك في القرن الرابع كنيسة كان لا يزال باقيا منها في القرن السابع عشر "عمودان مرتفعان على منحدر ربوة تبعد عن دمشق ستة عشر ميلاً ... على هذين العمودين حنية تجعل ما بينهما على هيئة باب، وقريباً من هناك أخربة كثيرة يستدل منها على ان القديسة هيلانة قد بنت في ذاك الموضع كنيسة تذكاراً لهابيل البار الذي دفن هناك.
في البقاع مواقع اخرى عديدة تحمل أسماء الأباء الأولين، نذكر منها موقعين بإسم "النبي شيت"، الأول في رياق والآخر قرب حاصبيا وموقع في جنوب لبنان قرب تبنين ، "برعشيت" وتعني "أرض شيت" . من هذه المواقع التي تحفل بها معاجم أسماء المدن والقرى والبلدات اللبنانية أيضاً "قبر نوح" قرب زحلة و "كرك نوح" و "هِبلا" ، "وتلفظ ايضا حبلا" ،ابنة نوح . ومن اسماء الأنبياء أيضا "حام" في لبنان الشرقي، و "حول" ثاني اولاد آرام بن نوح . لعل من هذا الاسم جاء اسم بحيرة "الحولا" ، التي كانت الى زمن قريب لبنانية، و "ميشا" الإبن الرابع لآرام . من هذا الأسم جاء اسم "ميس الجبل" . (الأب ضو في كتابه المشار اليه (ص 319 – 224). وغيرها العديد من اسماء المواقع.)

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أحباء الله المقيمون عند العيون في جبل لبنان.
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 ختاما وتأكيدا على الطابع التعددي والمسكوني بين الاديان نورد نصا من التراث الديني المشترك بين الاديان التوحيدية الثلاثة ينقل فيه الفيلسوف والفقيه ابو حامد الغزالي  حوارا بين الله والنبي داود وفيه يطلب داود :
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يا رب أرني أهل محبتك".فيجيبه الله : " يا داود إئت جبل لبنان، فإن فيه اربعة عشر نفسا فيهم شبان وفيهم شيوخ وفيهم كهول .إذا أتيتهم فاقرئهم مني السلام وقل لهم:ان ربكم يقرئكم السلام ويقول لكم ألا تسألون حاجة.فإنكم أحبائي وأصفيائي وأوليائي ،أفرح لفرحكم وأسارع الى محبتكم".فأتاهم داود عليه السلام فوجدهم عند عين من العيون يتفكرون في عظمة الله عز وجل....قال: فجرت الدموع على خدودهم " . على لسان كل واحد من هؤلاء الشيوخ (اللبنانيين) يضع الغزالي عبارة واحدة ليقول فيها ماهي حاجته. : " لا حاجة لنا في شيء من أمورنا فأدم لنا لزوم الطريق اليك واتمم بذلك المنة علينا". قال آخر :"...أمنن علينا بحسن النظر فيما بيننا وبينك".... فأوحى الله الى داود .. قل لهم قد سمعت كلامكم وأجبتكم الى ما أحببتم فليفارق كل واحد منكم صاحبه وليتخذ لنفسه سربا فإني كاشف الحجاب فيما بيني وبينكم حتى تنظروا الى نوري وجلالي... فقال داود: يارب بم نالوا هذا منك ؟ قال: بحسن الظن والكف عن الدنيا واهلها والخلوات بي ومناجاتهم لي وإن هذا منزل لا يناله الا من رفض الدنيا وأهلها......واختارني على جميع خلقي ، فعند ذلك أعطف عليه ...وأريه كرامتي كل ساعة وأقربه من نور وجهي ، إن مرض مرضته كما تمرض الوالدة الحنون الشفيقة ولدها....اذا سمع بذكري أباهي به ملائكتي وأهل سمواتي ....يا داود لأقعدنه في الفردوس ولأشفين صدره من النظر الي حتى يرضى وفوق الرضا".    
هذه المعالم والمعاني والذكريات  التي يطول البحث فيها تشكل تراثا حسيا وروحيا ثمينا لا للبنان فحسب بل للبشرية جمعاء . كم ينبغي المحافظة عليه حيا في النفوس ، وعدم الكلل من إلقاء الضوء عليه اليوم اكثر من أي يوم آخر بعدما اصبح الوطن الصغير برقعته اكثر من موقع جغرافي ، بل رسالة ، كما بات القول به مأثوراً بعد البابا القديس يوحنا بولس الثاني ، وبعد ان اصبح للبنان أيضا اكثر من موقع وصفة على الساحة العالمية  .